The Rear-world

Une école différente, des élèves différents au pouvoirs surnaturels et appartenant a la terre, l'eau ou le feu.Créer votre vie antérieur et presente.
 
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 Hotel de Ulysse le voyageur.

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Zephyr Ó Broin
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MessageSujet: Hotel de Ulysse le voyageur.    Hotel de Ulysse le voyageur.  Icon_minitimeDim 14 Juin - 2:43

Escapade nocturne. Alec Ó Súilleabháin.



Je garde mes yeux clos, sentant mon corps bouger. Je sais bien que ce n'est pas moi qui le fait bouger, il s'agit de quelqu'un d'autre. Inquiet, j'ouvre doucement l'un de mes yeux. Je découvre alors que je suis en train de me faire transporter. Je secoue ma tête vivement pour me reveiller. Je reconnais alors le parfum de l'homme qui me transporte. Il s'agit de mon cousin, Alec. Un fin sourire se dessine alors sur mes lèvres. J'essaye de faire en sorte qu'il ne se rende pas compte de mon reveil. Je ne veux pas savoir comment il m'a retrouvé.. Ce n'est pas important. Je n'ai pas besoin de le savoir, tant qu'il est près de moi.. C'est le principal. Peu importe la ou les méthodes utilisées.
J'essaye de reconnaître l'endroit où nous nous trouvons mais ma vue est brouillée. Je repère alors le nom d'un magasin "Les Ailes de Pégase". Il semblerait que ça soit un magasin d'équitation. Du moins, il y a un cheval blanc, des tapis et tenues d'équitations en vitrine.. C'est peut-être juste une coïncidence. Si je me souviens bien, la taverne que Alec est à l'autre bout de la rue marchande.. Nous sommes donc en terrain inconnu pour moi. Je ne connais pas vraiment cette partie de la rue. Il me semble qu'elle est vraiment peu fréquentée. C'est le genre de quartier à éviter si on est une personne seule et qui tient un minimum à sa vie. Mon regard parcours les petites ruelles dans lesquelles semblent être de sortie tous les gens pas nets. Je me serre un peu plus contre Alec, par mesure de sécurité. Cette partie de la rue n'est pas très connue, je pense d'ailleurs que mise à part Alec, personne n'a jamais osé mettre les pieds ici. Enfin.. Déjà pour y mettre les pieds, il faudrait trouver ce quartier. Il est plutôt discret et son entrée se trouve juste après une toute petite ruelle que seule les habitués peuvent connaître. En même temps, vu les magasins qu'on peut y trouver comme "Marie Juana" ou encore Fist and Furious".. Je pense bien qu'il a plutôt intérêt à se faire discret et être difficile d'accés. Comment Alec connait-il ce quartier d'ailleurs.. ?
Je décide de laisser mes paupières retomber, je suis en sécurité maintenant.
Nous continuons encore quelques mètres avant d'entrer quelque part. Ayant mes yeux fermés, je ne saurai dire où nous nous trouvons exactement..
Alec semble être en train de négocier une chambre pour deux. Je ne comprends pas bien ce qu'il dit, trop fatigué pour le concentrer sur ses paroles. Au moins je sais que nous devons nous trouver dans le hall d'un hotel.
Alec obtient visiblement ce qu'il demande puisque j'entends le son d'un trousseau de clé près de mon visage.
Quelques instants plus tard, je me retrouve allongé sur un lit confortable. Je sens la présence de mon cousin dans la chambre, il est assis près du lit. Je suis tellement heureux de le voir.. Il m'avait cruellement manqué. Si je n'étais pas si fatigué, je lui aurais certainement sauté dessus tout en fondant en larmes comme une jeune fille en fleur. Or ce soir, la fatigue l'emporte.
Je tends ma main vers Alec, l'attrape par le bras afin de le tirer vers moi. Je me débrouille avec toute la force qu'il me reste pour l'allonger et venir me blottir contre lui. Mes mains aggripant fermement son haut. Comme avant, quand nous étions enfants et que l'un de nous faisait un cauchemar. Je suis soulagé de ne pas avoir la affronter à nuit tout seul.. D'avoir mon cousin près de moi. Si il est là, ça veut dire que tout est fini. Que je suis hors de tout danger.. Même si je dois me forcer à éloigner le danger seul à présent. Mes deux mains serrent fort son haut, comme si elles avaient peur qu'il s'envole. Qu'il parte et me laisse ici.. Non, Alec ne ferait jamais ça. Lowell ment, Alec ne m'abandonnerait pas.. Je blottis mon visage contre son torse en fermant les yeux.

- Alec, on risque de se faire tuer si Maugrey découvre qu'on a disparu.

Je chuchote cette phrase avant de me laisser emporter par le sommeil, sans entendre ta réponse.


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Alec Ó Súilleabháin
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MessageSujet: Re: Hotel de Ulysse le voyageur.    Hotel de Ulysse le voyageur.  Icon_minitimeDim 14 Juin - 11:03






Je regarde autour de moi, personne que je ne connaisse. Je m'avance vers l'hôtel en guettant ces pauvres âmes qui errent dans la rue. Enfin arrivés à l'hôtel, j'amène mon cousin dans la chambre commandée. Les lits sont assez confortable, hors la décoration est lamentable. Personne n'ose venir par ici, excepté ces malheurs voyageurs qui cherchent une bonne auberge dans le coin mais celle d'Ulysse a un nom accrocheur et innocent. C'est d'ailleurs pour cela que la clientèle n'est pas rare malgré l'endroit où l'établissement se trouve. Si seulement les gens connaissaient cet endroit, du moins s'ils savaient que je me suis déjà rendu là-bas... Certains diraient que l'hôtel est bien à mon image, aussi "pourri que la personne que je suis", autres que je suis un être valeureux pour l'aventure dans pareils endroits. Avec Zephyr, on a été dans des quartiers plus dangereux et menaçants que celui-là. D'ailleurs j'ai découvert l'Ulysse lors d'une balade en solitaire, comme la plupart des recoins de l'école, en passant par les pièces et raccourcis secrets ou le jardin et la forêt. Bref.

Je m'assis sur le lit après y avoir allongé Zephyr. Je sens qu'il me tire le haut pour me faire tomber comme quand on était petit. Je me laisse donc faire, n'aillant pas envie de forcer et lui étant trop fatigué. Je le récupère dans mes bras et casse le silence en me parlant de Maugrey. Puis il s'endort.

-Cousin, tu n'as pas à t'inquiéter, lui dis-je pendant qu'il dort. Si on se fait attraper, c'est moi qui payera. Je suis capable de mourir pour ma famille s'il le faut, de mourir pour toi. Et si elle devait nous dire quelque chose et te faire une remarque, je dirais que je t'ai emmené de force, par pur plaisir personnel.

Je fais une pause et me mets à rigoler. J'enchaine.

-De toute façon, tu imagines Maugrey venir ici en personne pour nous attraper? Tu crois vraiment qu'elle se casserait un ongle pour ça? Elle a d'autre chat à fouetter et enverra Le Passeur, que j'ai réussi à berner une fois, je peux toujours tenter une seconde fois. dis-je en baissant la voix.

Allongés sur ce lit, je le serre fort contre moi. Je ne sais pas s'il m'a entendu mais je crois à la légende sue lorsqu'on parle à quelqu'un pendant qu'il dort, ça se répercute sur ses rêves.

-Puis c'est pas comme si on avait fait les quatre cents coups ensemble. Les galères que tu as créé...

Je m'arrête et souris comme un idiot.

-...On s'en ait toujours sorti. A deux on peut être plus fort que n'importe qui. Ils nous auront pas, et s'ils devaient nous avoir, c'est que la guerre est loin d'être terminée, lui dis-je d'un ton sérieux et de révolte.

Je m'arrête de parler, d'autant plus que malgré cette légende, je suis sûr que tout ça est du pipo. Je regarde par la fenêtre la nuit qui était déjà tombée. Je me mets à penser à tous les elements de la journée. Tout se suit et si on remonte à la source du problème, on tombe sur Lowell. C'était un quatrième année et il a attendu aussi longtemps pour agir? Étrange. Peut-être que le but était de se faite virer au plus vite. Ou celui de dominer. Probablement un mélange des deux. La haine vers Lowell recommence, d'autant plus que cette rage est mixée avec le fait que Maugrey ait interné Zephyr. Je ne comprends pas pourquoi, les gens en ont après notre famille et je ne veux même pas le savoir. Je repense à Lowell. Si seulement il était là, j'aurais pu régler cette affaire pour moi même, histoire de vengeance mais ça n'aurait pas panser le mal que Zephyr avait. D'autant plus que je ne sais pas exactement ce qui s'est passé. Tout n'est que supposition. Il me faut une conversation avec mon cousin au plus vite. Cela attendra demain. Il est tard et je ferme les yeux à mon tour en lui touchant les cheveux pour m'aider à m'endormir.

Le petit matin arrive. Ce n'est pas le genre de matin qu'un peut espérer après une évasion, après ce rêve de liberté. Les moineaux sont remplacés par des corbeaux sur un arbre aussi mort que le Passeur et le silence vous glace à petit feu. Je me détache de Zephyr et sand faire de bruit je vais faire ma toilette. Je le regarde, lui depose un baiser sur le front et quitte la chambre. S'il se réveillait durant mon absence il se sentirait trahi et laissé à l'abandon. Je me dépêche donc après cette pensée. Vingt minutes après, je remonte dans la chambre avec une poche en papier en main, que je pose sur la table de nuit, près de Zephyr. Je suis parti acheter ses croissant favoris, il a besoin de manger pour reprendre des forces. Je m'assis sur une chaise en face de lui et souris, rassuré de le voir si près de moi. Ma colère d'hier n'est plus présente bien quelle soit encore refoulée. Je me remets à penser au petit déjeuner. Je redescends et préviens pour un chocolat chaud et un café bien noir, pour nous réchauffer. Je repars à l'encontre de Zephyr et m'assis à côté de lui, en lui caressant la joue d'un doigt.
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Zephyr Ó Broin
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MessageSujet: Re: Hotel de Ulysse le voyageur.    Hotel de Ulysse le voyageur.  Icon_minitimeDim 14 Juin - 12:03

Escapade nocturne. Alec Ó Súilleabháin.



Han.. Je sens quelques choses qui me touche la joue. D'un grognement, je secoue mon visage pour chasser le parasite. Cependant, il continue de caresser ma joue.. Je décide donc de le chasser de ma main. Je ne veux pas me réveiller.. Non.. La nuit a été trop courte. Ma main s'écrase sur une parcelle de peau ne m'appartenant pas.. Qu'est-ce que.. ? Je me décide alors à ouvrir les yeux.. Mauvaise idée. Les rayons du soleil s'étant glissés dans la pièce m'aveuglent instantanement.. Je grogne et enfonce mon visage dans l'oreiller pour protéger mes yeux. Non, non, non.. Ca y est, je sens que j'ai quitté le monde des rêves pour de bon. Je râle pour la forme et essaye de m'habituer à la lumière du jour.
Je me redresse alors sur le lit, découvrant que ma main avait touché la peau de celle de mon cousin. Je me frotte rapidement les yeux avant de l'observer. Il doit être réveillé depuis un bon moment car il est déjà habillé, coiffé et il sent bon. Je lui souris légèrement avant de regarder partout autour de moi... La panique me prend lorsque je ne reconnais pas la pièce. Je me retourne vivement vers Alec avant de me souvenir de notre escapade de la nuit dernière. Enfin, plutôt celle de Alec car j'ai somnolé tout le long du trajet..
Je m'étire rapidement en lachant un grognement de réveil.
Mon regard rencontre alors un beau croissant brillant. Je suis surpris de voir un croissant ici.. Je n'ose pas le toucher tout de suite. Si ça se trouve c'est un piége.. Pour m'en assurer je regarde Alec et lui montre le croissant du bout du doigt. Vu son regard, je devine que je peux le manger. Je souris et l'attrape entre mes mains, commençant à croquer dedans. Raow, cette vienoiserie est réellement divine. Ce goût est simplement parfait.. Je ne sais pas d'où il vient mais cette boulangerie est fabuleuse. Depuis que je suis dans cette école, les vienoiseries sont de toute manière tout simplement parfaites. Je termine le croissant et remercie Alec d'un mouvement de tête avant de chercher une pendule quelque part. J'en découvre une dans la chambre, il est encore tôt. Parfait.
Il est temps pour moi d'aller faire un peu de toilette. Je récupère quelques affaires et fonce vers la salle d'eau. Une fois dedans, je me déshabille rapidement et me jette sous la douche. L'eau est glacée et fait trembler mon corps.. Peu importe. Il faut de toute manière que je me réveille. Au bout d'un certain temps, j'active l'eau chaude et commence a me laver. A l'aide du savon, je tente de faire disparaitre ces odieuses marques de sucons de mon cou et de ma gorge. Mais rien n'y fait.. Même à l'aide de savon, ils ne disparaissent pas. C'est dingue comme on peut devenir abruti avec le desespoir..

Je termine mon lavage, attrape une serviette et me l'enroule autour de la taille. Je me place face au miroir et m'observe. Mon corps est toujours le même, mon visage est toujours le mien.. Mais désormais ils sont sales. Tout le savon du monde ne pourra jamais laver cette souillure. Mon regard s'arrête sur mes deux boutons de chair rose qui ressemblent désormais à de lambeau rose.. J'ai l'impression que ce corps n'est plus le mien. C'est drôle, il m'a fallut bientôt dix-neuf années pour me construire une vie.. Et en moins d'une heure, il m'a tout pris. Ma fierté, ma dignité, mon corps et ma virginité. Tout. J'ai l'impression d'être une épave. Le Titanic après s'être pris l'ice berg.. Je sens que je plonge et mon corps ne peut rien faire pour essayer de remonter. L'eau glacial s'infiltre dans chaque parcelle de mon corps et je m'en fiche. Je n'ai même pas la force de me battre. Le vide. Le néant. Au lieu de m'appeller Zephyr, ils auraient pu m'appeller Neant. Ça revenait à peu près au même.
Je ferme un instant mes yeux, essayant de me calmer. Je ne dois pas laisser la panique me gagner. Je revois ses mains caresser mon torse, son sourire de diable accroché au visage, ses odieux baisers sur ma peau.. Ses dents la déchirer. Un frisson me parcours l'échine et j'ouvre à nouveau les yeux. Une envie de vomir assez forte s'empare de moi.
J'ai perdu. Complétement perdu.
Voyant que je suis en train de me faire du mal pour rien et que mon cerveau commence à se perdre dans le brouillard de souvenirs qui l'enveloppe, je détourne mon regard du miroir. Je pense que pour l'instant je vais éviter de croiser mon reflet. Ce sera déjà un supplice en moins. Je chasse cette envie de vomir et me passe de l'eau sur le visage. Ne pas céder à la panique.
Je me dépêche de m'habiller et termine ma toilette le plus vite possible histoire que Alec ne se doute de rien. Une fois près, je sors de la salle de bain pour rejoindre mon cousin. Je m'approche de la fenêtre en attrapant une cigarette et un briquet. Je l'allume rapidement avant de me tourner vers Alec et de lui tendre mon paquet.

- Tu en veux une ?

Bizarrement, j'avais une voix avec beaucoup plus d'assurance dans ma tête.. Là elle est plutôt sorti comme un chuchotement. Je me baffe interieurement et espere que Alec aura tout de même compris.
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Alec Ó Súilleabháin
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MessageSujet: Re: Hotel de Ulysse le voyageur.    Hotel de Ulysse le voyageur.  Icon_minitimeDim 14 Juin - 14:55






Zephyr se lève enfin et se dirige vers la salle de bain. Je l'attends. Pourquoi prend t-il tant de temps? Je ne chercherai pas à savoir. Chacun a son jardin d'Éden qui doit rester impénétrable, bien que certains forcent la porte. J'allais sûrement pousser cette porte pour savoir ce que je veux savoir. On a beau essayer de garder les choses pour ça, certaines choses doivent être libérer. J'espère juste qu'il me fait assez confiance pour ça. Je ne le jugerai pas et il le sait, du moins je l'espère ça aussi.

Je le vois enfin sortir. J'ai pleins de questions à lui poser mais j'attends encore un peu. Peut-être commencera-t-il à lancer le sujet? Il s'approche de la fenêtre et me propose une cigarette. J'hoche la tête. Comment refuser? Je m'approche du balcon et m'accoude. J'allume ce bâtonnet et fume donc. On ne se dit rien. Je lui laisse le temps de reprendre ses esprits et de ce réveiller. Soudainement, l'hôte de l'Ulysse apporte les boissons chaudes que j'ai commandé. Je m'avance dans la chambre et la remercie. Elle s'en va aussitôt. En prenant deux chaises, je les place autour du chariot où nos tasses se trouvent.

J'appelle mon cousin pour lui dire de venir. Nous pouvons fumer à l'intérieur. De toute façon, avec l'état de l'hôtel, on n'est plus à ça près. Nous ne sommes d'ailleurs pas les seuls à avoir fumer dans cette chambre. Les murs, en plus d'avoir des oreilles, en disent beaucoup. Le papier peint est jauni. Je regarde Zephyr en buvant mon café. Est ce que je lui demande maintenant? Je décide de me lancer. De toute maniere il n'échappera pas à mon interrogatoire. Je pose ma tasse sur la soucoupe destinée et aspire une bouffée.

-Zephyr, j'ai besoin de savoir. Tu n'as pas forcément envie d'en parler et je le conçois mais je le répète, j'ai besoin de savoir.

Une expression soucieuse s'inscrit sur mon visage sans que je ne le veuille. Je baisse donc la tête, attendant tout de même une réponse.
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MessageSujet: Re: Hotel de Ulysse le voyageur.    Hotel de Ulysse le voyageur.  Icon_minitimeDim 14 Juin - 16:15






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-Zephyr, j'ai besoin de savoir. Tu n'as pas forcément envie d'en parler et je le conçois mais je le répète, j'ai besoin de savoir.

En entendant cette phrase, je m'arrête de bouger. Je fixe ma tasse sans oser la toucher.. Je savais bien que la conversation dériverait sur ça au bout d'un moment. J'aurai dû m'y préparer.. Mais non. J'ai naïvement espéré qu'il oublie. Du moins, qu'il ne m'en parle pas. Je sais pourtant que c'est mon cousin, ma seule famille. Je ne devrais pas avoir un tel blocage face à lui.. Pourtant, il est là et bien là. Comme une sorte de censure dans ma gorge qui élimine certains mots. Je regarde mes doigts et commence à jouer avec nerveusement, faisant basculer ma cigarette d'avant en arrière.

- J'y arrive pas. Dis-je tout simplement.

Je ramène alors la cigarette à ma bouche pour en tirer une latte profonde. C'est alors que j'ai voulu essayer, j'ai levé les yeux vers Alec, observant son visage. Pourquoi c'est si difficile ? J'ai l'impression d'avoir la gorge nouée. Cette sensation est désagréable et douloureuse. Je baisse alors le regard vers mes mains, jouant avec ma cigarette pour essayer de me détendre. En vain. Je ferme les yeux et inspire profondément avant d'essayer de dire quelque chose à nouveau.

- Il m'a proposé un rendez-vous.. Dans votre dortoir. Je m'arrête quelques secondes, réfléchissant.

Les pensées s'emmêlent dans ma tête. Je vois son sourire, ses mains, ses objets, son rire. Son rire qui tourne sans arrêt dans mon esprit comme un vinyle rayé. Son rire qui accompagne chacune de mes actions et qui refusent de sortir de ma tête. Je ferme les yeux pour chasser ces souvenirs atroces. Mais ils restent. Ils sont inscrits et se répètent sans arrêt lorsque je ferme les yeux. Comme une boîte à musique qui serait réglée à l'envers et qui jouerait quand on la ferme.
J'ouvre alors les yeux et regarde Alec qui attend la suite. Je prends une grande respiration et me donne plusieurs gifles mentales avant de me forcer à parler. Je prie pour qu'il n'essaye pas de m'interrompre et je me lance, en essayant de parler de la manière la plus neutre et audible possible..

- Je.. J'y suis allé et on a commencé à parler. Ce n'était pas bien intéressant.. Enfin, je ne crois pas. J'ai oublié. On parlait du réfectoire, quand il m'a embrassé et ensuite du coin pétanque quand.. Tu es parti. Oui, c'est ça. Après ça.. Il m'a donné un ours en peluche. Petit ours. Il était avec moi dans la chambre privée.. Mais, j'en voulais pas de son ours. Je ne voulais plus qu'il me traite comme un enfant. Alors il m'a dit que.. Si je voulais qu'on agisse comme deux adultes, il ne se retiendrait pas. Il s'est mis en colère quand j'ai jeté l'ours. Il m'a crié dessus, il m'a dit que les sales gosses, il fallait les punir.. Alors il m'a attaché les mains et les pieds. Je ne voulais pas pleurer, je te jure ! J'ai essayé d'être fort.. Mais j'avais trop peur. Il riait, comme un fou. Et ses mains me caressaient partout.. Je.. Tu connais la suite. J'ai pas besoin de t'expliquer.. Je ne pourrais pas.. Je te jure que j'ai essayé d'être fort. Je te jure..

Je baisse la tête, regardant mes mains. Il fallait que je me calme..

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MessageSujet: Re: Hotel de Ulysse le voyageur.    Hotel de Ulysse le voyageur.  Icon_minitimeDim 14 Juin - 17:29






Je relève la tête et le regarde attentivement. Il m'en parle enfin, pas avec une grande facilité mais il en parle, c'est l'important. Je le laisse parler et au fur et à mesure de son histoire mes sourcils se froncent sous cette haine que j'essaie de dissimuler. Je le passe la main sur le menton et l'écoute toujours. Il confirme en quelques minutes ce sue j'imaginais de pire pour lui. Il finit don histoire et décide de rester un petit moment silencieux. Je baisse mon regard vers ma tasse et remue le café avant de poser la cuillère sur le chariot. J'enlève ma main de mon visage et prend un certain souffle, qui exprime le fait que je ne vais pas tarder à parler. Je me lève et me dirige derrière lui puis pose mes mains sur ses petites épaules.

-Zephyr, ce que tu as ressenti est normal. Tu ne peux pas être fort dans toutes les circonstances. C'est impossible. Et face à la torture, les réactions sont toutes différentes, certains ont la haine, d'autres la peur. Dis toi que tu es déjà assez fort pour avoir enduré cela.

Je m'avance et peu plus vers lui et m'accroupis en le regardant. J'imagine la souffrance que mon cousin a pu subir. Pauvre homme. Je repense à Lowell. Si je le pouvais, je... Non je ne peux pas penser ça. Je ne peux plus, il est parti. Tout est plus ou moins fini. Je prends la main de Zephyr.

-Je m'en veux de ne pas t'avoir plus tôt de te mefier et ne de pas t'avoir garder son mon aile bien qu'il aurait par n'importe quel moyen atteint son but. Je suis fier de toi en quelques sortes. Fier qu'après cette expérience tu t'en sois sorti vivant.

Je ne sais quoi dire de plus. Il n'y a rien à dire dans ce genre d'événement. On doit seulement écouter et essayer de prouver à la personne concernée qu'on est là pour elle. Je ne sais pas comment m'y prendre, car je suis tout aussi impuissant face à cette révélation. Ce qui est fait est fait. Cela est un fait. "Il faut laisser le passé dans l'oubli", comme dirait Bossuet mais comment oublier? C'est impossible. Je baisse la tête et caresse sa main avec mon pouce.

-Et... Comment tu te sens à présent? Tout ce qui te passe par l'esprit, dis le moi.

Je sais très bien que cette question est stupide mais j'ai besoin de l'entendre. Que ce soit négatif ou positif. Peut-être que je peux aider si je sais ce qui ne va pas. Tout restera entre nous. Personne n'est au courant excepté Maugrey, Le Passeur, Zephyr, Lowell et moi-même. Si les autres sont au courant de l'histoire, il n'y a que deux ou trois solutions: soit que Maugrey ne sait pas tenir sa langue, soit que les élèves écoutent aux portes de notre chère principale, ou soit les gens savent lire dans les pensées et se mettre dans la tête de Zephyr ou Lowell pi de toute autre personne ayant la connaissance de l'affaire. En d'autres termes, ceux qui savent, ne savant rien ou prétendent savoir. Le secret allait rester secret et enfoui dans l'histoire de notre établissement. Je me stoppe dans mes pensées qui pouvaient durer encore longtemps et je me relève, toujours en tenant la main de Zephyr. Je l'amène à la fenêtre et lui offre une autre cigarette pour le décompresser.

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MessageSujet: Re: Hotel de Ulysse le voyageur.    Hotel de Ulysse le voyageur.  Icon_minitimeDim 14 Juin - 18:17

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- Et... Comment tu te sens à présent? Tout ce qui te passe par l'esprit, dis le moi. 

Je garde mon regard fixait sur le sol. Comment je me sens ? Je n'en sais rien. Comme si je n'existais plus. Comme si on m'avait endormi. Mon corps bouge, je parle, j'écoute mais je dors. Je me suis enfermé dans mon propre corps. Comme si mon corps s'était transformer en cage. Je ne sais pas comment je me sens. Je ne sens rien. C'est le vide total. J'ai l'impression que mon esprit s'est évaporé dans un autre monde. Un monde loin de celui-là, un monde dans ma tête. Je secoue mon visage. Je dois arrêter de penser. Je regarde Alec, je ne veux pas qu'il soit inquiet. Je crois que je vais bien. Je ne veux pas qu'il s'occupe de moi. Personne ne doit s'occuper de moi. Si on ne me laisse pas seul, je n'apprendrais jamais. Je ne sais pas comment répondre à Alec. Il me propose une cigarette afin de me detendre, je l'accepte.
Je ne sais pas ce que je dois lui dire. Je décide donc de ne pas lui mentir et de doucement chuchoter.

- Dés que je ferme les yeux, je le vois. Je le revois lui, ses gestes et ses expressions. C'est comme si il vivait en moi.

Je tire une latte en regardant vers l'exterieur. Je me mords la lèvres inferieure. Je ne veux pas être victime. Je deteste les victimes. Je fronce alors mes sourcils et me tourne vers toi.

- Je me sens bien. Je vais beaucoup mieux. Ne t'occupe plus de moi. Tu dois déjà être là pour ta copine alors comme je vais bien, je te propose de rentrer.

Sur ce, je te donne rapidement ma clope et me dirige vers mes affaires que je réunis le plus vite possible. Pas de temps à perdre. Nous devons rentrer avant que Maugrey ne nous grille. Une fois mes sacs faits, je les mets tous dans un coin et m'installe dessus en t'attendant, prêt à partir.
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MessageSujet: Re: Hotel de Ulysse le voyageur.    Hotel de Ulysse le voyageur.  Icon_minitimeDim 14 Juin - 18:41






Je l'écoute encore et le regarde. Ce gars là avait réussi à marquer son territoire. Il était fort, il éteint doué mais prévisible. Après sa réponse, il se précipite. Il dit qu'il va bien. Comment peut-on être bien après ça. Il cherche à me rassurer, c'est la seule solution. Ses gestes rapident montrent qu'il n'est pas encore remis. Certains agissent même de la sorte car ils ne savent plus où ils en sont. Pour une fois, je n'allais pas insister. Je me sens certes, aussi inutile qu'un crayon blanc mais ne laisse rien paraitre. Avait-il vraiment besoin de moi ou était-ce moi qui avait besoin de lui? S'était-il rendu compte que je ne pouvais lui venir en aide, par conséquent il me met sur la touche? Ou ses réactions montrent-elles un mal-être oppressant vis-à-vis de cette situation? Je l'ai réfugié pour rien. Peut-être avait-il besoin de changer d'air une nuit, ou peut-être pas? Je le regarde faire. Il m'attend. J'éteins ma cigarette et prépare mes affaires tout doucement.

-Retiens une chose Zephyr, la famille avant tout.

Je baisse la tête et reste silencieux. Ces pensées d'être utile et inutile pour mon cousin me tourmente et m'énerve petit à petit. Je m'accélère dans mes mouvements, en balançant quelques petites choses dans un sac.

-Tu vas rester là-bas combien de temps? lui dis-je sèchement et agressivement sans le regarder.

Je ne contrôle pas mon intonation. Me connaissant et sachant que lorsque j'ai cette façon de parler, cela signifie que je suis contrarié, il va peut-être penser sue j'ai quelque chose envers lui. Je me retourne, bien que je paraisse tranquille, le sourire qui devait apparaître ne vient pas. Je prends ses sacs et pars en avant pour aller payer la chambre. Je m'avance au guichet et pose les sacs au sol. Je prends dans ma bourse quelques billets et les pose sur le comptoir.

-Merci bien pour la chambre et le repas.

Je ressors quelques billets et ajoute dans un murmure:

-Et n'oubliez pas, vous nous avez jamais vu.

J'avais certes donné un faux nom pour louer la chambre, les gens ne sont pas dupes. Les gens parlent. Trop parfois. Des gens, pour nous retrouver seraient capable de nous décrire physiquement, mais s'il respecte notre accord, il ne dira rien. On était sauvés. Plus ou moins. Je me retourne vers Zephyr et on transplane vers la chambre.

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MessageSujet: Re: Hotel de Ulysse le voyageur.    Hotel de Ulysse le voyageur.  Icon_minitime

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