Ce n'est qu'un au revoir..

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Avec Prénom Nom

Je me réveille seule. Je fronce les sourcils. Ou est Alec ?
Pourquoi je me pose la question, il a certainement retourné ciel et terre pour retrouver Zephyr, et il a du le retrouver. J’espère que Zephyr reussira a surmonter cette horrible et si difficile épreuve.
Une lettre m'attend sur mon bureau. Ce n'est pas Alec qui la ecrite, elle comporte sur le dos de l'enveloppe l'ecriture crue et brute de la directrice.
Chaque lettre confidentielle qu'elle ma laissée comportait de mauvaises nouveles.. Je n'ai meme pas envie de l'ouvrir.
Je m'attache les cheveux en chignon ebourifé et m'installe a mon bureau.
Je commence simplement par arracher doucement l'enveloppe et en sors un papier fin et abimé, je l'ouvre et commence a lire les premieres lignes :

"                                                                            
                             
                                        Adressé a Joy Brownd.


   Ma chere enfant. Ton histoire est unique dans cette ecole, et extremement differente de celle des autres. Tu es comme une fille pour moi. L'ecole t'a vu grandir, evoluer et devenir une veritable jeune fille.

Chaque eleve qui quitte l'ecole reussi bien souvent a reintegrer sa vie d'avant, sa famille et retrouve bien evidemment ses amis. Tu sais bien que jamais tu ne poura retrouvé ta mere, ta soeur et ton pays. Les traces du doutes sont bien trop profonde.

Ainsi, pour les eleves en difficulté, nous nous chargeons de retrouver un etre cher a chaque eleve afin qu'il puisse se reconstruire.

Nous avons chercher des années pour toi, et nous avons fini par trouver mon enfant.
Monsieur Evan Brownd, résidant actuellement a Seattle dans les quartier de Downtown.
Âgé de 47 ans, vit seul.
Le passeur n'a malheureusement pas réussi a en savoir plus.
Je t'accorde donc le droit de visite de ton unique parent durant une semaine. Le passeur t'y conduira et te ramènera ici.
Toute mes condoléances.

                                                                                       Madame Maugrey. "



Je referme la lettre doucement. Je vais rencontrer mon pere pour la premiere fois de ma vie.
Le "toute mes condoléance" m'interpelle..J'ignore ce qu'il signifie..Je le découvrirai bien assez tot je suppose.
Je fonce a la salle de bain dans un etat indescriptible d’excitation et de peurs les plus noires.
Puis je reviens dans la petite chambre que je partage avec Alec. Je sors a la hâte une vielle malle en bois et me met a emporter toute mes affaires. vetement chaussure, draps, couettes, affaire de cours, tableaux, photos, matériel de peinture. Une bonne demi heure apres, il ne reste rien de moi dans cette piece.
Je pense soudain a Alec. Je sors un papier et un stylo de son bureau et me met a ecrire en vitesse.

" N'essaie pas de comprendre, occupes toi de Zephyr.
Je reviendrai, c'est une promesse.
Je t'aime"

Je lui dépose délicatement la lettre sur son lit. Il manqua quelque chose..Une idée me traverse l'esprit, je passe les mains autour de mon cou et décroche delicatement le collier qui a toujours été pendu a mon cou. Je pose la petite chaîne en argent fébrile sur le papier froissé, et regarde le pendentif en argent une derniere fois avant de quitter la piece.  Une etoile en argent que ma mere m'avait offert pour mes 7 ans, parce-que pour elle, j’étais "une etoile" comme elle le disait si souvent.
Je secoue la tete et m'empresse de quitter les lieux, je traverse ensuite plusieurs couloirs de l’établissement et fini par rejoindre le passeur. En l'espace de quelque secondes, je ne fait plus partie de l'ecole pour quelques jours. En espérant revenir avec un pere dans mon cœur.
Cette mission reste bien sur confidentielle. Aucun n’élève ne sait ou je vais et aucun ne devra le savoir.

Après cet "enlèvement" de mon cousin, je me retire et rejoins mon dortoir. J'entre dans ma chambre et me retrouve seul, face à moi-même. C'est la première fois que cette pensée me dérange. Je jette le sac que j'ai au dos, sur le sol et m'avance vers mon lit, les pas lourds. J'aperçois alors un mot, que je récupère et lis à haute voix.

"N'essaie pas de comprendre, occupes toi de Zephyr. Je reviendrai, c'est une promesse. Je t'aime."

Ce simple mot me met hors de moi. Je ne sais pas si c'était le but souhaité mais ça avait marché. "N'essaie pas de comprendre", mais comprendre quoi? "Occupes toi de Zephyr", je n'ai pas besoin d'elle pour savoir ce que je dois faire, d'autant plus qu'elle est censée ignorer cette maudite affaire. Maugrey étant proche d'elle, a dû l'en informer. Mais en quoi aurait-elle fait ça? Car elle a peut-être des relations intimes avec Joy? Ça n'a rien à voir. Joy n'a pas non plus le pouvoir de lire dans les pensées. Du moins pas à ma connaissance, et si c'était le cas, ça se saurait. Dans tous les cas, elle n'est pas supposée savoir mais étant une fouine de première, cela ne m'étonnerait pas. Pour l'instant, c'est probablement la chose qui m'énerve le plus. Mais ce n'est pas fini! "Je reviendrai, c'est une promesse", elle m'annonce ça comme si elle était partie à l'armée et qu'elle ne savait pas sa date de retour. Hors, cela ne doit être qu'une simple autorisation de sortie, un arrangement avec Madame Maugrey. "Je t'aime" qu'elle m'écrit. Et c'est tout à fait réciproque.

Les gens peuvent penser que je ne suis qu'une ordure, qui se moque de ses copines, qui est macho et qui ne s'occupe pas d'elles ou même qui n'est jamais là pour elles mais c'est faux. Je suis là pour Joy et je m'occupe d'elle dès l'instant où je la vois mais cela ne veut pas dire que je dois être collé 24h sur 24 à elle. Je la respecte et la chéris mais à ma façon. Si les gens attendent de notre couple quelque chose de typique américain à la Lea Mitchell et Cory Monteigh, qu'ils changent leur vision des choses immédiatement. La vie n'est pas un film ou une malheureuse série où tout le monde, tout le monde il est gentil. Loin de là. Je ne comprends même pas pourquoi je pense à cela alors que je me fiche éperdument de ce que peut penser le peuple.

En rangeant le mot dans ma table de nuit et en remettant mes draps correctement, j'aperçois un collier. Je le prends et l'examine. Il s'agit de celui de ma bien aimée. Cela signifie que je dois lui offrir un de mes objets fétiches. Sur le champ, je prends mon plectre et le troue pour y laisser glisser une chaîne. Je depose le tout dans une petite boite que je place en évidence sur son bureau. Je regarde à nouveau le collier. Pourquoi? Dans sa tête, partirait-elle pour toujours de cette prison? Elle ne m'a jamais parlé de ce collier en soit mais il doit avoir une certaine valeur. Je le pose avec le mot, dans le tiroir de ma table de nuit. Je souris en pendant à elle. Qu'allais-je faire à présent?