Une école différente, des élèves différents au pouvoirs surnaturels et appartenant a la terre, l'eau ou le feu.Créer votre vie antérieur et presente.
L'intrigue est désormais lancée, chers élèves ! A vous de découvrir ce qu'il se trame au sein de votre école..Cliquer ici pour en savoir plus.#LePasseur
Vous voilà donc arrivés vers la partie la plus lugubre de notre chère école, le cimetière ! Ici sont entreposés avec soin les cadavres de vos proches. Je peux vous assurer que le travail est bien fait car je l'ai fait MOI-MÊME ! Sans l'aide de PERSONNE ! Car PERSONNE n'a voulu mettre la main à la pâte.. Enfin à la terre.
Dans tout les cas, maintenant, plus besoin de pleurer vos proches en silence dans votre chambre sous une pile de couverture avec votre bouteille de vodka et votre mascara qui coule, vous pouvez venir les pleurer ici ! Vous avez vu comme je suis quelqu'un de bon ?! JE PENSE A VOUS ET VOTRE MAL-ÊTRE MOI !
Bon, évidemment, comme dans tout cimetière, je vous INTERDIT de venir faire la fête et vomir votre trop plein d'alcool sur les tombes de vos parents. Non parce que tante Ginette ne va pas apprécier de voir que vous avez comme seule pensée pour elle des restes à morceaux de rhum mal passé noyés avec les restes du midi. LES YAOURTS AUX FRUITS LES MORTS N'AIMENT PAS CA. J'espère avoir été clair ! Respectez les morts et les morts vous respecteront !
Ah oui, parce que.. J'oubliais de le préciser mais, il est probable, je ne dis pas CERTAIN mais PROBABLE que grâce à ce cimeière cette partie de l'école soit désormais hantée.. ECOUTEZ, MOI J'EN SAVAIS RIEN DE SI LES MORTS AIMAIENT SE FAIRE TRANSPORTER OU PAS ! MAIS AVEC L'ENERGIE QUE J'AI MIS A LES DETERRER POUR LES ENTERRER A NOUVEAU, ILS POURRAIENT SE MONTRER SYMPAS QUAND MÊME. Enfin voilà.. Si jamais vous entendez des bruits étranges ou autres choses un peu bizarres voir paranormales.. Fuyez.
Dernière édition par Le Passeur le Mer 22 Juil - 11:37, édité 1 fois
Maxence Chevalier 5ème année.
Messages : 126 Date d'inscription : 09/06/2015 Localisation : Eze, France
Sujet: Re: Cimetière. Ven 17 Juil - 21:36
Une virée en solitaire.
Avec moi-même encore une fois.
Je ne cesse de chercher un endroit reposant. La cimetière vient d'ouvrir, c'est l'occasion ou jamais de découvrir de nouvelles sensations, si celles-ci me viennent. Je n'ai pas vraiment de personne à aller voir. Mes parents sont -aux dernières nouvelles- toujours en vie. Si je devais -en scrutant chaque pierre tombale- tomber sur le nom de mes parents, je ne saurais comment je réagirai. Cependant, Chevalier est un nom de famille plutôt courant donc ça ne veut absolument rien dire.
Je n'ai pas de raison particulière de venir ici mais je cherche juste un endroit où règne un silence de mort. L'idée de rentrer dans un cimetière me déplaît fortement mais je me dois de connaître chaque recoin de ce domaine. Il ne faut pas avoir l'âme en paix pour vouloir pénétrer ici sans but objectif. Je continue à marcher. Un vent frais fait remuer les feuilles et l'herbe. Heureusement qu'il n'y a pas de croassement, on rentrerait dans le cliché de l'endroit glauque et macabre. J'espère que personne ne viendra ici, personne d'autre que moi. Ça m’ennuierait fortement sinon.
En face de moi, les grilles contournant le cimetière sont assez imposantes. Je pousse celles servant d'entrée et laisse échapper un grincement bien quelles semblent nouvelles. Une chaîne est posée à terre à côté de moi. Je dévie mon regard et commence ma balade entre chaque tombe. Elles sont plus ou moins toutes similaires. De loin, nous pouvons y voir des tombeaux ou même des chapelles sépulcrales à mon grand étonnement. Les travaux du Passeur sont plus ou moins efficaces car nous pouvons voir encore que les trous en terre sont récents. Il n'y a aucune fleur, aucun mot laissé des tombes précédentes. Ces personnes étaient-elles vraiment aimées ou simplement oubliées comme la plupart? Les cimetières sont certes remplis de gens irremplaçables, ça ne veut pas dire qu'ils sont inoubliables.
Je passe dans les allées et ne peux m'empêcher de voir s'il y a des noms que je connais. Il me semble avoir repéré le père de Joy, cette sacrée Joy. Peut-être que finalement son arrogance viendrait d'une certaine haine d'avoir un parent mort. Mais ça dure si longtemps que ça ce genre de sentiment? A un moment donné, on ne s'habitue pas à l'absence des êtres chers? Ou tout simplement car elle est en Fire mais ça serait un cliché de dire ça. Je continue mon chemin mais sens quelque chose d'étrange. Pas une odeur, ou quelque chose, juste comme quelque chose de pesant venant se poser sur moi. Je préfère ne pas y penser et penser à autre chose. Le cimetière est immense. J'ai toute la journée pour le faire mais j'ai l'impression d'être observé et ça me perturbe. je me retourne brusquement en essayant d'y voir quelqu'un mais il n'y a personne d'autre que ma personne.
Les tombes sont juste neuves et si brillantes même sans un rayon de soleil. Elles ont cette couleur grise et certaines sont gravées dans ce marbre, que ça donnerait presque envie d'être mort pour se dire que ça nous appartient, cette nouvelle boîte, cette nouvelle maison. Je passe devant les caveaux sans y porter toute attention car la forme du columbarium m'attire. Il est d'un style antique, fait de pierres qui semblent usées et gravées et laissant apparaître des sortes d'arc de cercle pour y laisser les urnes. Un courant d'air se fait sentir, et me fait frissonner. Alors que je suis concentré à essayer de lire les noms inscrits, la grille du cimetière se referme. Je sursaute et sens encore cette sensation étrange et déplaisante. Ça me fait froncer les sourcils.
-Il y a quelqu'un? demandais-je en criant.
Aucune réponse. Aucun son. Aucun bruit. Je me retourne face aux urnes rangées mais prends peur en voyant une statue à la droite du columbarium. Je ne l'avais pas remarqué avant et je la trouve si proche de moi que ça en devient inquiétant. Une mine suspicieuse se marque sur mon visage. En déviant le regard, le ressenti d'être regardé se fait de plus en plus puissant. Je dois reprendre mes esprits. Je suis seul, dans un cimetière, qui se situe au beau milieu de la mer, et précisément dans le Triangle des Bermudes qui est un territoire à connotation magique. Serait-il possible que même les statues soient vivantes? Si elles le sont mais ne veulent pas faire de mal, ça ne me dérange pas d'être en leurs compagnie mais si par malheur, elle sont néfastes et mauvaises, je suis fini. Que faire? Je respire un grand coup et défie la statue du regard. Je m'approche d'elle en espérant que le sentiment d'être suivi du regard n'est que mon imagination et je me penche pour voir un nom y apparaître.
Mais une main se fait sentir aussitôt sur mon dos, le me laissant pas le choix que de rester. Je peux me débattre, mais ne peux me retirer. Elle me tient comme prisonnière. Je relève le regard et aperçois la statue me faire un sourire narquois. Que lui prend-il? Je n'ai fait de tort à personne et encore moins aux morts. Je ne sais même pas si elle parle bien quelle soit vivante. Je me bouge dans tous les sens et essaie d'attraper une urne la plus proche pour ensuite lui exploser la main. Les cendres de l'incinération se propage dans l'air et contre mon gré j'en aspire et en avale ce qui me fait tousser. Je me penche pour récupérer les bouts casser de l'urne et me recule de la statue pour me dépoussiérer tout en sécurité. J'essaie de remettre côte à côte les morceaux et me rapproche de l'endroit où j'ai emprunté ceci pour voir à qui j'avais détérioré cette urne. Je n'arrive pas vraiment à lire le nom, où alors la personne vient d'un pays assez farfelu. Un pays constitué de V et de K partout dans leur nom. Volvo... Volklov... Volkov. Je ne sais pas si cette traduction est correcte mais je me sens désolé tout de même. Devrais-je quand même laisser les morceaux? Je pense que je vais faire ça. Seul la statue peut me dénoncer pour cet acte et je prie sincèrement qu'elle ne puisse pas parler. Je rebrousse chemin pour revenir vers l'école. J'ai assez fait de connerie pour la journée bien que ce soit de la légitime défense mais qui me croirait si je disais qu'une statue de pierre m'a violemment attrapé et a essayé de me faire du mal? Même une statue de sel ne pourrait pas faire ça bien que sous cette carapace, la personne soit encore vivant malgré que son souffle se fait faible. Je respire à nouveau. Je n'ai jamais aimé les cimetières et je ne suis pas prêt d'y revenir. La curiosité est parfois un bien mauvais défaut.
De qui avons-nous besoin pour rendre visite aux morts?
Je transplane donc à nouveau pour me rendre au cimetière. J'irai voir mes parents, même si peut-être ils ne sentiront pas ma présence. Ils sont morts dans un crash d'avion, je ne sais même pas si leurs tombes sont vides ou s'ils sont parvenus à retrouver les corps. Mais supposons qu'ils les ont retrouvé, qu'en ont-ils fait? Les ont-ils brûler pour les mettre dans des urnes? On brûlait les gens soupçonnés de sorcellerie, certes cela remonte à loin mais pourquoi ne le feraient-ils pas encore? Tous nos morts, ainsi que nous même sommes comme qui dirait, un danger pour l'état mais pourquoi? Car nous sommes différents dans le sens où nous avons des dons qu'eux-mêmes n'ont pas? Ou car nous pouvons détruire tout sur notre passage? Pourtant ils devraient en être contents, nous serions bien pratique en cas de guerre, et ils nous mettraient à l'épreuve sans aucun remords, des soldats en plus, des vies inutiles qu'on peut facilement se passer. Mais aucune vie n'a vraiment d'importance. On naît, on vit un certain temps et on crève, sans que les gens s'en soucient et on nous oublie, donc pourquoi faire autant de drame sur nous?
Je marche jusqu'à trouver l'endroit où mes parents sont enterrés. Je ne m'attends pas que Dredon les ait rangé par ordre alphabétique ou par section. Il ne manquerait plus que ça, comme si nous ne faisions pas assez de différences par nous-mêmes, entre chaque "catégorie". Je reste comme ça à errer dans le cimetière pendant une bonne demi-heure avant de tomber nez à nez avec ce que je cherche. Ils ont décidé de faire tombe commune, ou alors Dredon avait la flemme de les séparer. Il a apparemment fait de même avec les parents de Zephyr, qui se trouvent juste à côté de la leur. Normal, d'un côté. Peut-être les a-t-il mis tout simplement par famille, ce qui serait d'un côté la chose la plus logique à faire. Je leur dis "bonjour" comme s'ils pouvaient m'entendre. C'est une chose complètement stupide, mais c'est en leur parlant que ça les rend un minimum "vivant". Je m'accroupis, un genou à terre, l'autre relevé, me servant à me tenir avec mon bras. Il n'y a aucune fleur et je n'en ai apporté aucune. Mon choix de venir ici s'est fait sur l'instant, je n'ai pas réfléchi une seconde à faire ce geste. Ce n'est rien en soi, mais c'est comme une façon de dire qu'on est passé et qu'on pense toujours à eux. Je baisse la tête et soupire. Je m'approche de la tombe de mes parents et m'allonge dessus, les mains sur le ventre.
-Si seulement on savait vraiment ce qui vous est arrivé, commençais-je à murmurer.
Je n'ai décidément rien à leur dire. C'est comme si je ne les avais pas vu depuis des années et je n'ai rien de nouveau à leur annoncer. Qu'est-ce que je pouvais dire de plus? Je ne sais même pas si ça me fait plaisir de les savoir ici, dans l'enceinte de l'école. Pourquoi Dredon avait-il décidé de les amener ici soudainement? Cela paraît un peu louche. Qu'y avait-il en dehors de ce dôme de si dangereux pour qu'il les réfugie ici? C'est un mystère qui serait bon d'éclaircir un de ces jours, mais je ne vais pas perdre mon temps à réfléchir à cela alors que je suis censé être en compagnie de mes parents, du moins, de ce qu'il en reste, s'il a réussi à trouver leur dépouille.
Je revois le cour de ma vie, tout en regardant le ciel. En étant allongé, c'est bien la seule chose que je peux faire. Je reste ainsi silencieux pendant quelques instants. J'aimerais leur parler comme s'ils étaient vivants mais ce n'est pas chose facile. Parler à des morts, c'est bien mais ils seront muets comme une tombe, et c'est le cas de le dire.
-Vous savez, recommençais-je, je ne sais même pas si vous seriez fier d'avoir un fils comme moi. Ni vous, d'avoir un neveu comme ça. J'ai amené Zephyr dans les pires galères, du moins dans des domaines que vous auriez probablement préféré qu'on évite mais dès que vous êtes partis, nous n'avions pas le choix pour vivre. Vous me diriez si vous étiez encore en vie qu'on a toujours le choix, mais que voulez-vous faire lorsqu'on a que dix ans? Je ne regrette pas mon passé, notre passé, loin de moi cette idée. C'est cela qui nous a forgé, qui a fait ce que nous sommes. Comment pourrions-nous le renier?
Je laisse un silence envahir cet endroit. Si seulement ils pouvaient me répondre. Des fois je me dis, que j'aimerais mieux avoir ce pouvoir, celui de parler aux morts, que celui où je m'embrase à chaque fois que la nervosité et l'énervement me touchent. Je suis censé être dans cette école pour calmer tout ça, mais il semblerait qu'avec le plus grand effort possible et imaginable, je n'y parvienne pas. Je bouge ma tête sur le côté de la tombe de mes parents, le côté que mon corps n'a pas caché.
-Que penseriez-vous de moi? Je suis tout votre contraire, vous qui étiez des personnes si charmantes, dis-je en laissant un silence avant de reprendre. Mais je ne peux que vous remercier de ces leçons de vie que vous m'avez apprises et qui m'ont servi à chaque problème que nous avons rencontré. Je ne sais même pas quoi faire, qu'est-ce que je fais ici. J'ai l'impression d'être comme dans une prison où je ne peux m'échapper. Le but d'une prison me diriez vous... dis-je avec un rire narquois. Mais être ici, je pensais que tous nos soucis s'achèveront, mais ils n'ont fait que reprendre. Je pensais aussi que vous veillerez sur nous de là-haut. Peut-être que ceux ne sont que des légendes, pour ne pas faire de peine aux enfants, et peut-être que de ce côté là, je veux bien être un enfant. Pourquoi nous, dites? Bien entendu vous ne pouvez pas, je le sais bien...
Un nouveau silence prend place. Je suis en train de parler à des morceaux de marbre rectangulaires. Je ne sais pas comment je dois le vivre mais une chose est sûre, c'est que je préfère autant parler à ces tombes qui enferment peut-être mes parents, que d'adresser la parole à des personnes extérieures, pour le moment. J'essaie de me remémorer des souvenirs d'enfance que j'avais avec mes parents, mais je n'arrive même plus à voir leur visage. Ils sont comme floutés, comme sur ces vieilles photos qui ternissent avec le temps, qui deviennent sépia, que des trous se forment et font comme disparaître les gens sur les photos, comme si après la mort, l'âme de la personne s'envolait de la photographie, comme si l'âme d'une personne était encore coincé dans ce bout de papier et qu'avec le temps elle s'en allait. Je retiens ma respiration comme si j'étais prêt à reparler.
-Je... Je n'ai pas envie d'oublier votre souvenir mais c'est comme si je n'avais plus rien à partir d'un certain moment. Comme si je n'avais que des fragments, les moments qui m'ont vraiment marqué de mon enfance, et c'est comme si il n'y en avait que peu. La plupart de mes souvenirs remontent à mon adolescence, après votre départ pour l'autre monde. C'est peut-être normal me diriez-vous, j'étais trop petit et je n'étais pas vraiment conscient de cette vie. Mais malgré que cela date, vous me manquez quand même. Je ne sais pas pourquoi, car c'est comme si je ne vous connaissais plus, mais probablement car vous êtes mes parents. Tout simplement.
Je laisse échapper un soupire. Comment puis-je dire ça à mes propres parents? C'est comme si je leur disais qu'ils ne comptaient plus pour moi mais que je me sens obligé de leur rendre visite sous prétexte qu'ils soient de la même famille que moi. J'écarte mes jambes pour les faire tomber des deux côtés de la tombe et j'y vois les allées entre les tombes, malgré que la luminosité commence à baisser pour y amener la nuit. Un feu follet apparaît soudainement sous mes yeux. En Irlande, dans nos croyances, ces petites lumières représentaient un camp ou une maison, ce qui bernaient les voyageurs mais cela me fait étrange de les voir ici car dans nos légendes, ces feux follets apparaîtraient soit autour des marais, soit dans une forêt. On dit que c'est la représentation des portes de l'enfer aussi, et on dit qu'il faut planter un couteau dans un poteau tout en pliant la lame et que le feu follet serait attiré par cela et resterait coincé en tentant de passer entre la lame et le poteau mais je n'y crois pas.
Nous avons encore certaines légendes avec les cimetière, comme la mariée du cimetière qui se passerait dans le comté de Monaghan. La légende est simple. On disait que le cimetière d'Errigal était hanté par un esprit et que son apparition était présage de mort. Un esprit amoureux accostait la dernière personne à partir des funérailles et lui donnait rendez vous, le même jour du mois suivant et au même endroit. L'esprit prenait la forme qu'il voulait, cela dépendait des gens. Si la dernière personne était une femme, il se transformait en beau jeune homme et vice-versa. La promesse que cet esprit faisait promettre à ses victimes était faite lorsque qu'un échange d'un baiser se faisait, et une fois que les "amoureux" se séparaient, la victime prenait conscience de ce qui lui était arrivé et cela l'amenait jusqu'à la mort. La mort l'emportait toujours sur les personnes qui avait été piégées par l'esprit du cimetière d'Errigal. Je trouve que cette légende est assez jolie en soi, et quelle a un certain charme. >♦<
Je décide enfin de fermer les yeux pour me reposer un peu, en espérant ne pas être réveillé par quelqu'un de désagréable. La seule personne qui ne me dérangerait actuellement est mon cousin, mais il doit probablement être ailleurs en train de profiter de sa vie pendant que moi, comme un idiot je suis ici. Il a raison de profiter, c'est d'ailleurs ce que je devrais faire aussi, mais j'ai besoin de calme, loin des gens et de ces imbéciles qui n'ont rien de bien intéressant à raconter. C'est ce qui peut être bien avec les morts, c'est qu'ils n'ont pas d'idioties à vous faire partager.
Je ne sais plus depuis combien de temps je marche, depuis combien de temps j'erre sans but entre les murs de l’école. Ma conscience me joue des tours et je ne me rends plus compte de combien de temps s’est écoulé depuis que j’ai mis un pied en dehors de ma chambre. Il y a des jours comme ça où j’ai l’impression que le temps glisse sur ma peau comme une averse de pluie froide, il marque mon corps de son passage et repars sans un mot. Un pas, deux pas, et me voilà dans le bâtiment principal. Je ne saurai même expliquer pourquoi je me suis aventuré seul sans quête ni but précis. Peut-être à cause de l’ennuie ? Certainement à cause de ça. Cette terrible chose nous fait bien souvent perdre la tête et faire des choses folles. On peut expliquer beaucoup de chose en les mettant sur le compte de l’ennuie. Actuellement, il ne m’a pas embarqué dans une folle aventure mais plutôt dans une petite balade innocente. Rien de bien méchant ou destructeur, juste le monde, le temps et mes pieds foulant le sol.. Je les laisse guider mon chemin, déambulant comme un somnambule à travers les couloirs. Mon corps ne semble pas animé d’une envie particulière, je ne sais même pas comment je parviens à le porter. Je m’étais promis de dormir cette nuit, de récupérer enfin ses heures de sommeil perdues, jetées dans l’oubli. Mais voilà que mon corps se lève contre cette décision et décide de me mener ailleurs. Je ne sais où, je ne sais pourquoi.
A travers les carreaux, je vois le ciel qui s’assombrit. Certains diraient qu’il se pare de son plus beau manteau noir. Mais moi je ne pense pas que le ciel trouve que le noir est une couleur spécialement belle. Le ciel est associé au paradis, au bonheur et la liberté. Le noir est la couleur de la mort, la tristesse et l’enfer. Je ne pense pas que le ciel apprécie de porter du noir. Mais peut-être que lui aussi, dans son infini allégresse ressent la tristesse et la solitude. Voilà peut-être la raison de pourquoi le ciel porterait un manteau noir. Pour nous montrer que qui que nous soyons, peu importe nos origines ou notre grandeur, nous seront tous un jour rattrapé par le malheur. Dans un monde ayant déjà signé son arrêt de mort, nous continuons à avancer en rêvant à un lendemain. Mais, au fond de nous, nous savons qu’il n’y aura jamais de lendemain..
Je n’ai pas envie que mes pieds m’entraînent dehors car il commence réellement à faire sombre et je n’ai jamais aimé cette atmosphère. La nuit, le monde change. Le monde du jour n’a rien à voir avec celui de la nuit. Dés que le soleil se cache, les masques tombent et commencent alors les jeux les plus malsains. Cette vie nocturne est bien trop dangereuse pour que l’on puisse y vivre éternellement. Tout est illégal, tout est dangereux et tout est plus cruel. Les gens ignorent ce qu’est réellement la nuit. Ce n’est pas que la belle lune qui éclaire la mer, ce n’est pas ça. Depuis la nuit des temps, ça n'a jamais été ça. Je suis l’homme qui pleure la lune. Elle est comme un grand oeil qui observe tout depuis la nuit des temps, impuissante. La lune est le plus triste des astres.
Je passe devant le bureau de Maugrey, la chambre du Passeur et glisse vers les couloirs me menant vers le hall de l’école. En observant autour de moi je me rends compte qu’il n’y a vraiment personne qui traîne dans les couloirs ce soir.. Je trouve ça presque étrange car d'habitude je ne suis jamais seul à cette heure-ci. Il y a toujours quelques âmes égarées.. Mais pas cette fois-ci. Je me mords la lèvre inférieure et décide de continuer mon chemin sans vraiment y prêter attention. Ce n’est pas parce que je suis seul qu’il y a forcément un problème.. Mise à part que l’école semble déserte depuis un petit bout de temps. Ce n’est certainement qu’une mauvaise passe.. Du moins, une période de vide. Le vide, une sensation qui terrifie et fascine à la fois. Une sensation intéressante. Si quelqu’un ressent une sensation de vide, cela signifie qu’il a connu le plein ? Peut-on dans ce cas se rendre compte que nous sommes des gens vides et sans aucun intérêt si nous n’avons jamais connue une sensation de plein ? Si nous n’avons jamais expérimenté le plein, alors nous n’avons pas la notion de vide. Nous sommes condamnés à vivre dans le vide sans nous en rendre compte.
Vivre dans le vide, observer les profondeurs face à soi et.. Se laisser tomber. Sans retenues, sans rien. Juste vivre sa vie jusqu'à en mourir. S’effacer pour mieux se reconstruire. Ou simplement disparaître.
Je secoue la tête légèrement pour me concentrer sur le trajet que mes pieds sont en train de poursuivre. Visiblement, ils on décidé de se rendre à l’extérieur. Je frissonne légèrement mais me laisse complètement porter par la mouvement. Je n’ai pas envie de décider mais juste de suivre ce que mon corps me dictera. Il y a des moments où l’on préfère se laisser aller au hasard et le laisser choisir pour nous. Le hasard fait parfois bien les choses.. Quelques pas plus tard, mes pieds s’engagent dans un endroit que je ne connais pas, du moi je n’en avais jamais entendu parler. C’est dans ces moments là que je me dis que rester enfermé trop longtemps n’est peut-être pas une si bonne chose.. Quoi qu’il en soit, je viens de découvrir que l’école possédait une cimetière. Mes pas s’étant arrêté devant le portail ouvert, je décide d’y entrer. A quoi bon faire demi-tour maintenant ? Ça ne servirait à rien de s’en aller après avoir fait tout le trajet.
Je pousse le portail et commence à entrer dans le lieu lugubre. Un vent humide annonçant une future averse vient m’accueillir, me faisant frissonner. Je me frotte les bras vigoureusement à l’aide de mes mains et prends mon courage à deux mains pour avancer sans crispation. Je passe entre les allées, l’obscurité de l’endroit m’empêche de pouvoir lire les noms sur les croix et autres tombes en tout genre. Je continue mon chemin jusqu’à arriver devant une forme humaine sur une tombe. Je m’arrête brutalement et retiens ma respiration, ne faisant aucun bruit. Ma vision peine à s'accommoder à cette obscurité gênante m’empêchant de pouvoir poser un nom sur la personne assise sur la tombe. Je décide de m’approcher à pas de loup afin de pouvoir distinguer cette personne avec plus d’aisance. Une fois plus proche, je réalise que cette carrure est celle d’un homme que je connais plutôt bien. Un petit sourire se dessine alors sur mes lèvres alors que je viens discrètement m’installer près de lui, du moins suffisamment pour qu’il remarque une présence.
L’une de mes mains vient doucement se poser sur son épaule la plus proche de moi et je viens lui donner une caresse réconfortante. Je ne comprends pas ce que fait Alec dans un cimetière, pourquoi venir ici ? Nos parents étant morts dans un crash d’avion il y a maintenant plusieurs longues années, il est tout bonnement impossible qu’ils aient pu être placé dans ce cimetière. Les corps sont perdus pour de bon et pourrissent, ou se fossilisent, quelque part dans le monde. Les retrouver relèverait de l’impossible. Alors oui, une pierre tombale à une valeurs symbolique.. Mais je préfère garder ma lucidité et me dire que ce ne sont pas eux. Une pierre avec leur noms gravés dessus ne les ramèneront pas. Je ne comprends même pas pourquoi avoir amener les dépouilles ici. Si admettons nous avons perdus un oncle ou une tante, peut-être que le reste de notre famille encore en vie désire conserver la dépouille plutôt que de l’envoyer ici. Enfin bon, ce n’est pas notre cas donc je ne jugerai pas. Même si je n’en pense pas moins.
En regardant mon cousin, je ne peux m’empêcher de sentir un petit flot de joie m’envahir. Je sais que ce n’est ni le moment, ni l’endroit de ressentir de la joie.. Mais cela fait tout de même un très long moment que je ne l’avais pas vu. Avec tout ce qui s’est passé depuis notre arrivée dans cette école, j’ai l’impression de ne pas le voir souvent. Mais ces derniers mois on était réellement pire que les années précédentes. Si tu savais comme je me sens honteux de ne pas pouvoir te rendre tout ce temps que tu as sacrifié pour moi cette année. Ohlala, cette année n’a pas été la plus rose non plus. Mais maintenant cette année est terminée et nous allons en recommencer une autre qui je l’espère sera plus tranquille pour tout les deux.
- Ça fait longtemps.. Tu commençais à bien me manquer.
Je marque une pause car je ne vois pas l’intérêt de continuer maintenant. La suite, il la connait par coeur depuis le temps mais je me sens tout de même obligé de lui redire encore et encore. Je laisse le silence faire sa place quelques secondes de plus avant de me lancer, le regard fixe sur la tombe de ma tante et mon oncle.
- Merci pour tout ce que tu as fait. Je veux dire.. Merci de prendre soin de moi alors que je ne te le demande même pas. Cette fois-ci, tu n’étais pas obligé de venir t’occuper de moi, il ne s’est rien passé de grave. Mais tu es venu quand même, et, malgré que j’ai senti la honte me ronger un long moment, merci pour tout.
J’en ai vraiment marre de ne pas être capable de former des phrases simples et compréhensibles, je suis certain qu’il n’a pas tout compris. Un jour je saurai m’exprimer de manière habile avec les mots et ce jour là.. Je commencerai par écrire un vrai poème pour Martin, et ensuite j’irai parlé à Alec. Mais bon, c’est pas demain la veille donc en entendant je vais devoir me débrouiller avec cette maladresse de la langue permanente.. Quelle plaie.
Pendant que j'avais décidé de me plaindre de ce soucis majeur qu'est le problème de l'expression chez moi, des gouttes de pluie froides tombent sur mes bras ainsi que mes cheveux. Je relève alors le visage vers le ciel afin de voir si il pleut vraiment et c'est à ce moment que démarre une pluie froide et rapide. Les gouttes s'écrasent avec violence contre les pierres tombales ainsi que nos peau et vêtements. Je soupire un instant et ne bouge pas, continuant de fixer la pierre tombale.
J'ouvre les yeux petit à petit, sentant une présence humaine à mes côtés, qui semblerait être celle de mon cousin. Le son de sa voix me confirme cette hypothèse. Un sourire s'affiche sur mes lèvres sans que je puisse le retenir. J'ai l'air d'un abruti fini comme ça mais c'est la seule façon où je peux montrer ma joie. Je ne sais pas vraiment exprimer ce sentiment à travers mon comportement ou mon attitude à son égard. Ca ne fait que deux ou trois semaines qu'on ne s'est pas vus, je ne me rappelle même pas tellement ça remonte, mais il m'a manqué aussi. J'aurais pu m'en passer quelques semaines de plus mais par rapport aux circonstances qui l'ont touché, je me sens obligé d'être là pour lui, même si d'un côté je trouve ça tout à fait normal. Mais je suis content de le revoir aussi. C'est une des seules personnes que j'accepte volontiers la compagnie, je ne vais pas l'envoyer valser, d'autant plus que je n'ai aucune raison de le faire.
-C'est bon de te revoir aussi Zephyr. Que racontes-tu de beau depuis mon cher cousin?
J'espère vraiment qu'il ne me reposera pas la même question car malgré que les semaines soient passées, je n'ai rien fait de bien particulier si ce n'est qu'attendre pour avoir de ses nouvelles. Mais il était là à présent et je peux enfin en avoir. Ce n'est pas cet incapable de Martin qui allait m'en donner. Je ne sais même pas s'ils se sont vus. Après, en deux-trois semaines, ils ont dû se voir quand même. Peu importe. Je me redresse et m'adosse sur la pierre tombale de la tombe de mes parents, tirant Zephyr tout contre moi, pour le prendre dans mes bras. Le voilà qui me remercie des choses que j'ai faite pour lui, mais mon cher cousin, c'est tout à fait normal. En tout cas, il a l'air toujours aussi à l'aise pour dire ce genre de chose, ironiquement parlant. J'aurais voulu faire plus pour toi quand même mais j'avais une certaine restriction qui m'empêchait de te voir plus que le journée où je t'ai vu. J'aurais bien voulu être là pour toi, tout le temps mais je ne peux pas changer le cours des choses. L'important c'est que tu sois là, semblant un minimum vivant, du moins plus que la dernière fois que je t'ai vu et c'est l'important.
La pluie nous tombe dessus en trombe. On peut dire que c'est de mon côté les larmes qui ne veulent couler après l'avoir enfin retrouvé, malgré le fait que je ne l'avais pas perdu. Je l'aurais croisé un jour ou l'autre. L'école est grande mais le monde est petit comme on le dit si bien. J'aimerais pouvoir transplaner pour nous abriter sous un des arbres du cimetière mais pourquoi faire, vu que la plupart semblent mort et de plus, j'ai une flemme pas possible. Nous serons mouillés, voilà tout. La pluie n'a jamais tué personne, enfin, pas ce genre de pluie là. Les pluies causant des inondations etc... Je veux bien mais pas de simples gouttes. Un silence ce fait entre nous. C'est comme si a lui non plus, je n'avais rien à lui dire, mais comme avec mes parents, ça ne me dérange pas. Le silence met mal à l'aise les gens quand eux-mêmes ont peur du conversation faible et je n'ai pas peur de cela. Pourquoi en avoir peur?
-Et tu n'as pas à me remercier Zephyr, sache le. Comment tu te sens maintenant après tous ces événements, si ces derniers sont vraiment finis?
Je le regarde pour voir s'il me dira la vérité ou non. Si tout est fini, il doit se sentir soulagé au plus haut point mais si ce malheur est en train de continuer, par fierté et peut-être par obligation, il ne dirait rien. Je le connais un minimum quand même, c'est pas comme si on avait passé toute notre vie ensemble. Je me redresse pour attraper un paquet de cigarette qui doit probablement être mouillé mais ce n'est pas ça qui m'empêchera de fumer. Je me cache derrière pour me coupe du vent et de la pluie et allume une cigarette de la même méthode. Je la passe à Zephyr car si je lui propose, je sais très bien qu'il en prendra une. Qui n'accepterait pas? C'est toujours une clope de gagnée, une cigarette en plus. Je refais la même action pour ma personne et apporte ce poison à ma bouche, tout en regardant devant moi.
Combien de morts avaient-ils ici? Tout mon horizon est rempli de tombe, et je ne dois être qu'à la moitié du cimetière car une demi-heure de marche pour chercher une tombe ce n'est pas grand chose. Et je n'ai pas fait attention à l'étendue qui pouvait se trouver derrière moi. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi ils sont tous ici. Je ne sais même pas si je suis le seul à penser ça de tous ceux qui ont pu venir ici, ou si alors tout le monde pense la même chose. Si la deuxième option est la bonne, je me sentirais rassuré d'un côté, que je ne sois pas le seul à me dire que s'ils sont là, ce n'est pas pour rien et que ce n'est pas simplement pour nous faire plaisir et nous permettre de nous recueillir sur leur corps, d'autant plus si ces derniers ont connu les mêmes fins tragiques que ma famille, où les corps devraient être presque impossible à retrouver. Mais peu importe.
-Pourquoi penses-tu qu'ils sont là, toi, tous ces morts? Penses-tu vraiment que les corps y sont, sachant qu'on ne les a jamais retrouvé jusqu'à présent? lui dis-je en montrant les tombes de nos parents du regard.
- C'est bon de te revoir aussi Zephyr. Que racontes-tu de beau depuis mon cher cousin?
Je me mords la lèvres inférieure à l’entente de cette question. Ce que j’ai à raconter ? De beau si possible.. Je ne sais pas vraiment. Je n’ai rien à caché à mon cousin et de toutes manières je ne peux rien lui cacher puisqu’il découvre toujours la vérité. Je fais un pas en avant afin de me rapprocher de lui. Il s’adosse à la pierre tombale et viens alors me tirer contre lui. Je souris et me blottis contre lui en venant passer l’une de mes mains autour de son cou afin de pouvoir caresser sa nuque.
- Et bien.. Il y a bien une chose qui a changé depuis que l’on s’est vu mise à part mon état. Disons que je suis.. Amoureux. Alors oui, je sais, c’est très étrange et rassure toi, ça l’est aussi beaucoup pour moi. Surtout que j’ai toujours pensé que si un jour je tombais amoureux, ce serait d’une fille.. Enfin, voilà. Mais, il est vraiment gentil et adorable.. Donc, voilà. Je crois que c’est la seule chose que j’ai a raconté.. Certainement. Ah et.. Il s’appelle Martin, c’est un water. Il est un peu plus vieux que moi mais je t’assure qu’il est parfait. Je ne sais même pas pourquoi ni de quoi je suis en train d’essayer de me justifier puisque ça ne te concerne pas.. Enfin, bref.. C’est tout.
Je baisse la tête rapidement pour ne pas voir la tête de Alec, ce n’est pas que j’ai peur de sa réaction puisque je sais que quoi qu’il arrive il me soutiendra.. Quoi que, si je lui avais annoncé que j’étais amoureux de Lowell, je ne suis pas certain qu’il aurait accueilli cette idée avec une grand enthousiasme. Il ne m’en aurait certainement pas empêcher mais je pense qu’il m’aurait certainement demandé si j’étais maso, fou et tout simplement tombé sur la tête.. Et il aurait raison. Ahem.. Mon dieu, oublie ça Zephyr. Après, je pense que si Alec m'annonçait qu’il était en couple avec Lowell.. Je ne réagirai pas bien non plus. Pas du tout. Enfin bref, tout ça pour dire que je sais bien que Alec ne va certainement pas réagir de manière négative et que je ne baisse pas la tête à cause de ça. Non, c’est parce que j’ai honte de ne pas être capable de lui dire tout simplement que je suis maintenant amoureux. J’ai encore beaucoup de mal à accepter cette idée et à tolérer que mon corps et mon coeur aient ce genre de réaction à la vue de Martin.. Il y a des choses comme ça, on a beau lutter, au début, ça nous fait toujours très bizarre et c’est pas évident à accepter..L’amour en fait parti ! Du moins, chez moi.
Honnêtement, je pense que Alec s’en fiche pas mal, mais je préfère quand même lui dire en face plutôt qu’il ne l’apprenne autrement. Pour moi, c’est surtout une histoire de confiance. Même quelque chose comme ça, je préférerai l’apprendre de la bouche de la personne concernée que de n’importe qu’elle autre manière. C’est pourquoi je préfère le dire à Alec, j’ai confiance en lui, c’est mon cousin et je sais qu’il ne réagira pas mal donc il a le droit de savoir. Decidement, je ne sais vraiment pas pourquoi j’essaye de me justifier pour tout aujourd’hui.. Je suis tellement incertain et mal à l’aise quand je dois parler d’Amour ou de sentiments que je me sens obligé de me justifier par rapport à n’importe quel détail histoire de me donner de la confiance.. J’espère vraiment que ça va me passer parce que ça me rend agaçant. Dire qu’on aime quelqu’un c’est pourtant pas une épreuve énorme ! C’est juste une petite phrase, c’est pas sorcier de dire ça bordel !
- Et tu n'as pas à me remercier Zephyr, sache le. Comment tu te sens maintenant après tous ces événements, si ces derniers sont vraiment finis?
Je viens doucement attraper l’une des mains de Alec de la mienne pour jouer avec ses doigts calmement. J’aime beaucoup ses mains, en fait je crois que je suis jaloux. Les siennes sont plus grandes que les miennes et surtout plus souples. Il a des mains tailler pour faire de la musique. Ou pour casser des gueules.. Au choix. Je joue avec ses doigts et à l’aide des miens lorsque je me dis qu’il faut peut-être que je réponde à sa question. Je réfléchis alors quelques secondes avant de commencer à parler, sans lâcher ses doigts de mon regard.
- Je me sens beaucoup mieux qu’avant, comme soulagé de me dire qu’il est enfin parti pour de bon et que plus rien ne viendra perturber notre famille. Enfin j’espère.. La prochaine fois ce ne sera pas lui en tout cas. Normalement, je préfère dire normalement avec lui, c’est définitivement terminé. Mais tu sais, les gens comme ça.. Je préfère me méfier un peu quand même parce que ça parait presque trop beau pour être vrai. Mais si il dit vrai, je suis tiré d’affaire jusqu’à ma mort.
Je lâche alors ses doigts doucement pour les reposer à leur place initiale avant de regarder la pluie tomber sur nous. Être ici avec mon cousin est assez étrange, de plus il fait de plus en plus noir et ce n’est vraiment pas le genre d’ambiance qui me rassure à fond. Non mais c’est vrai quoi ! De base, le noir c’est un truc qui me fait légèrement complètement flipper.. Alors dans un cimetière sous la pluie. Hahahahaha. Bon, de toute manière Alec est là donc au pire, rien ne peut m’arriver mais bon. Pour des retrouvailles entre cousins, on aurait pu trouver un lieu un peu moins flippant et de jour si possible.. Mais on ne peut pas tout avoir dans la vie.
- Pourquoi penses-tu qu'ils sont là, toi, tous ces morts? Penses-tu vraiment que les corps y sont, sachant qu'on ne les a jamais retrouvé jusqu'à présent?
La question de Alec attire toute mon attention, c’est vrai ça. C’est quelque chose d’assez étrange. Pourquoi le faire maintenant ? Sachant que nous n’avons aucun lien avec le monde extérieur, il est possible qu’on nous cache quelque chose de très important. Quelque chose qui aurait poussé le Passeur a ramener tous les corps des membres de nos familles décédés dans cet endroit introuvable. Quelque chose qui aurait poussé Dredon a allé chercher tous ces corps.. Pour que l’école fasse ça, il doit y avoir une réelle raison et je pense même qu’elle est plutôt horrible. En effet, on pourrait croire que c’est juste un nouveau petit kiff du Passeur que de ramener tout ça ici, mais je pense que dans ce cas il l’aurait fait depuis longtemps. Alors que c’est arrivée d’un coup, d’un seul et Maugrey n’a pas râlé ou exprimé son désaccord. Je pense qu’elle aurait au moins cherché à empêcher ce projet si il n’y avait pas une autre raison. Quelle proviseur responsable accepterait la construction d’un cimetière dans l’enceinte de son établissement ? Je veux dire, sérieusement, y a anguille sous roche. Je dirais même plus, il y a mammouth sous gazon.
- Je n’en ai aucune idée mais à mon avis, ce n’est pas un hasard ou un nouveau délire de Dredon. Il y a une raison. Sinon, ça fait bien longtemps qu’il l’aurait fait. De plus, Maugrey n’a pas insisté pour qu’il arrête sa construction. Je trouve ça louche, il doit y avoir un soucis avec l’extérieur. Peut-être que toutes nos disparaissions commencent à faire trop louche aux yeux des gouvernements alors ils essayent de faire disparaître notre passé avec nous afin que personne n’est de preuve de nos existences ? Et pour les corps, je ne pense pas qu’ils aient pu tous les retrouver.. Du moins pas en entier. Concernant nos parents, je pense que si ils ont réussi à récupérer quelque chose, c’est en pièce détachés.. Enfin, ça ce serait dans le cas où ils ont réussi à les retrouver..
Je regarde alors la tombe de mes parents,j’ai l’impression de ne rien ressentir et à la fois d’être bouffé par un flot de nostalgie et de peur immense. Je n’aime vraiment pas cet endroit..
Mon cousin est amoureux? Eh bien ma foi, il était temps même s'il se sent obligé de se justifier, il n'a pas à le faire. C'est la vie comme on dit! Ce n'est que Martin, ça me rassure déjà, mais surtout pour un point, car s'il est amoureux, et vu la façon dont il en parle, ils doivent déjà être ensemble et la dernière fois que j'ai vu cette tête blonde, pour lui ils étaient ensemble alors que ce n'était pas officiel. Ce qui prouverait qu'il est parti le voir. Et c'est peut-être d'ailleurs pour ça que je n'ai eu aucune nouvelle, car tout ce temps il était avec lui. Je préfère ça, me dire que c'est lui qui était là pour lui tout ce temps qu'une autre personne, ou tout simplement qu'il ait pu avoir une certaine compagnie. Je souris à cette idée. Il n'a jamais été seul, tant mieux, c'est la seule chose que je pouvais espérer.
Je me laisse glisser sur la pierre tombale pour m'allonger, cigarette toujours en main. La pluie ne semble pas vouloir s'arrêter. La nuit continue petit à petit de tomber. C'est dommage tiens. Zephyr a peur de cela je le sais bien, mais il n'a rien à craindre. Il n'y a rien ici, si ce n'est que des morts, et les morts sont morts, rien ne peut nous arriver. Au pire, les films de zombies, on en a vu certains, on sait comment se débrouiller. Un coup de hache dans la tête et c'est fini mais où trouver une hache en pleine nuit? Telle est la question? On a juste à viser la tête, c'est l'élément clé. Un peu comme pour les humains. Après, les zombis sont des morts-vivants, autrement dit des êtres humains, des revenants, ça fonctionne un peu pareil. Ou alors, lui enfoncer l'arrête du nez dans le crâne en cas d'urgence. Nos pouvoirs sont inutiles face à ces créatures, car ils ne s'arrêtent pas à une petite égratignure mais je vais arrêter de parler de zombis. Je ne sais même pas pourquoi je me suis embarqué là-dessus. Ah oui, Zephyr et sa peur... Eh bien.
-Je suis content pour vous deux alors, j'espère que ça va durer. C'est bizarre de te voir dire de telles choses par rapport à quelqu'un tout de même. Et tu pensais vraiment que ça serait une fille? Tu es bien le seul à avoir penser cela alors, mon cher cousin, lui dis-je en rigolant, les mains derrière ma tête, laissant la pluie me tremper jusqu'aux os.
Il semblerait qu'il soit un peu hésitant pour la suite, mais qui de nous deux ne le serait pas? Après ces malheurs qui nous sont tombés sur la gueule, on peut toujours redouter le pire, mais qui nous dit que le pire n'est pas déjà tombé, que les autres essayeront de faire mieux, de faire pire, mais que rien ne sera plus douloureux que tout ce qui s'est déjà passé? Mais il a bien raison de se méfier de toute façon. On n'est jamais trop prudent comme l'autre le dirait si bien. C'est tellement beau et si soulageant qu'il ne revienne pas à l'attaque à nouveau que peut-être, qu'il y aura encore autre chose. Peut-être pas de lui, mais probablement de quelqu'un d'autre. Un malheur n'arrive jamais seul et on ne parvient jamais au bonheur. C'est seulement une pause qu'il prend et ensuite il revient en puissance. On a connu ça toute notre vie, je ne vois pas pourquoi ça changerait maintenant. Je ne préfère ne rien dire à ce qu'il vient de me dire. De toute façon je n'ai rien à ajouter de plus. Il a déjà tout dit, même si j'ai l'espoir que ça soit vraiment fini. L'espoir fait vivre comme on dit, et jusqu'à présent, ça a plutôt l'air de fonctionner. Mon silence suffira, qui ne dit mot consent à ce qu'on dit.
J'écoute à présent ce qu'il a à dire concernant ce cimetière. C'est vrai que notre chère directrice n'a pas semblé s'opposer, d'autant plus que si ça avait été le cas, Dredon aurait probablement mis un coup de gueule, sur son panneau dans les couloirs. D'ailleurs personne ne l'utilise, mais après, vu le peuple qu'il y a dans l'école... C'est même pas la moitié de la population d'un de ces villages paumés de campagne, comme Cashel ou Drumcliff. C'est pour vous dire! Et pourtant il y en a des villages isolés en Eire, ce n'est vraiment pas ce qu'il manque. Mais revenons au sujet. Le gouvernement dit-il. Pourquoi aurait-il remarqué ces disparitions maintenant alors que ça fait des années que les gens de notre espèce sont ici? Puis, pour déterrer des corps et les amener dans l'océan, dans une région que personne n'est censé connaître, tellement le mystère de l'Atlantide, du Triangle des Bermudes est lié à l'imagination, ça ne parait pas un peu louche aussi? Ce n'est pas comme si ça faisait des "trous" -façon de parler" dans les cimetières. Une bonne pièce de marbre, ainsi que de la terre retournée, c'est souvent la chose qu'on remarque en premier et ça n'a apparemment pas perturbé les gens. Eh bien, cela m'étonnera toujours. Les gens m'étonneront toujours même si je m'intéresse très peu à eux, juste à leur façon d'agir qui comme si on suit cette logique, peut sembler bizarre, du moins illogique. Mais peu importe.
-Tu penses qu'il y a un problème dans l'école? Car si on réfléchit bien, ça peut faire genre une distraction pour nous, élèves. Comme quand tu dois faire un vaccin, on te fait parler et penser à autre chose pour ensuite par derrière te planter l'aiguille et donc cacher le but réel. Enfin, nous verrons bien comment les choses se déroulent.
Un autre silence se fait entre-nous deux. De quoi pourrais-je bien lui parler? Ca fait des semaines que je ne lui ai pas parlé. Je pourrais simplement lui demander des choses complètement banales? Du style, qu'est-ce qu'il compte faire, ou s'il a réussi ses examens, mais sachant que c'est une chose que je ne supporte pas car pour les résultats, je suis content de passer, mais on s'en moque totalement, puis parler de cours en vacances c'est barbant et pour ce qu'il compte faire, la plupart des gens ne savent pas sauf ceux qui ont prévu leur vie à l'avance, mais ce genre de personnes me fait rire, car lorsque ça ne va pas dans leur sens et que tout se casse la figure, c'est assez drôle de les voir tout reconstruire de la même manière. Comme si vivre au jour le jour allait les tuer. Mais bon, si c'est leur façon de faire, je ne vais pas les juger pour ça, ni leur dire de changer. S'ils veulent changer c'est une idée simplement personnelle, ça ne viendra pas des autres. Mais on s'en moque royalement, qu'est-ce que je pourrais lui dire?
-Comment imagines tu notre avenir dans cette école, Zephyr? As-tu envie de t'enfuir et d'intégrer une vie active, et non quelque chose de passif? Une vie sans cette putain de routine? Nous n'avons jamais été un duo qui est dans cette quotidienneté et depuis qu'on est ici, j'ai l'impression qu'on fait toujours la même chose. Je ne sais pas si tu le perçois comme ça toi aussi. Puis qu'est-ce qu'on deviendra, dis? Car là, nous sommes comme cul et chemise, mais après? Allons-nous nous séparer même s'il y aura toujours ce lien qui nous unis?
Ceux ne sont que des questions en l'air, des questions qui peuvent paraître sans importance comme elles peuvent l'être, j'avais envie de savoir. Je n'ai même pas envie de répondre moi-même à ces questions. Non pas car ça me fait peur, pourquoi avoir peur de donner une réponse? Mais car je ne saurais poser des mots sur ce que je peux peut-être penser, qui sait? Ma cigarette s'est éteinte. Je la jette sur le côté, se posant sur la tombe d'à côté. Oui je sais, je ne respecte pas les gens morts, malheur à moi! De toute façon, le cimetière va finir en ruine dans peu de temps, c'est un endroit mort, bien que certaines personnes les trouvent vivants, le vent fera disparaître le mégot et les tombes finiront bancales, et les fleurs que viendront mettre les gens ici faneront, donc à quoi bon? Je ressors une cigarette de mon paquet. Autant les enchaîner dans ce genre de conversation, ça permet des fois de réfléchir un peu plus sur la question. Je pose le paquet sur mon ventre, pour si Zephyr veut en reprendre.
- Je suis content pour vous deux alors, j'espère que ça va durer. C'est bizarre de te voir dire de telles choses par rapport à quelqu'un tout de même. Et tu pensais vraiment que ça serait une fille? Tu es bien le seul à avoir penser cela alors, mon cher cousin.
Je souris légèrement en entendant Alec me répondre. Je savais bien qu’il me soutiendrait, même si c’est une situation étrange.. Aussi bien pour moi que pour lui ou toutes autres personnes qui m’a connu un minimum. Rien que me dire que je suis en couple, c’est vraiment bizarre.. Je sais que je vais m’y habituer, de toute façon, dés que je suis avec mon petit ange je ne me pose plus de question. Sa petite touffe blonde, son petit sourire et sa peau toute blanche.. Raow, trop mignon. Si il était comestible, je l’aurai croqué depuis longtemps. Ou pas justement.. Peut-être pas car j’aurai été triste de ne plus le voir ! C’est comme les bonbons trop beaux que vous trouvez tellement magnifique que vous ne pouvez pas vous résoudre à les manger parce que vous savez qu’après il n’existeront plus...Bon, comparer Martin a de la bouffe c’est pas vraiment hyper sexy ou flatteur mais on comprend toujours mieux une idée quand y a un exemple de bouffe..
Mon cerveau bloque alors sur la fin de la phrase… Comment ça je suis le seul à peser que j’aurai pu tomber amoureux d’une fille ?! Je regarde Alec en haussant un sourcil avant de croiser les bras sur mon torse. Alors comme ça TOUT LE MONDE PENSE QUE JE SUIS GAY ?! Mais.. Mais… C’est complètement faux ! C’est pas parce que je suis amoureux d’un mec que je suis gay ! EST-CE QUE JE SUIS EFFÉMINÉ ? … Oui bon, peut-être que je ne suis pas le mec le plus viril du siècle.. MAIS JE SUIS SÛR QU’IL Y A PIRE QUE MOI. ALEC… TU PENSAIS TOUT CA DE MOI SANS QUE JE NE LE SACHE… Si ça se trouve il pense que je suis gay depuis bien avant…… Oh mon dieu ! VIVRE TANT DE TEMPS DANS LE MENSONGE, MON PAUVRE COUSIN.. Je dois rectifier la vérité..
- Je ne sais pas depuis combien de temps tu es convaincu que je préfère les hommes.. Mais sache que c’est faux ! Vous avez tous tort ! Je ne suis pas GAY, je n’ai rien de |i]GAY[/i]. C’est juste que oui, j’avoue, je préfère les femmes quand elles sont plates et qu’elles ont du contenu entre les cuisses. Mai ça ne fait pas de moi un gay ! J’aime aussi les femmes hein.. Mais Martin, bon, voilà hein.. Son petit sourire et ses petites manières et ses câlins et… Mandieu, il est au dessus de tout. ET PUIS, je ne suis pas si efféminé hein.. DEPUIS COMBIEN DE TEMPS TU PENSES CA ? Depuis combien de temps vis-tu dans le mensonge ?!
Je regarde Alec avec un air très théâtrale, oui bon, je sais bien qu’il est facile de se dire que j’aime les hommes tout ça parce que je n’ai pas un physique aussi viril que Alec.. MAIS NON. Je ne suis pas gay. SURPRISE MOTHERFUCKER ! Non mais vraiment.. Moi je me trouve viril. Et je suis certain que si je demande à Martin, il confirmera que j’ai l’étoffe d’un homme. Et si il est pas d’accord.. JE LE PRENDS EN LEVRETTE ! Non mais oh, je suis un homme viril, c’est inscrit sur mon visage nom de dieu !
- Tu penses qu'il y a un problème dans l'école? Car si on réfléchit bien, ça peut faire genre une distraction pour nous, élèves. Comme quand tu dois faire un vaccin, on te fait parler et penser à autre chose pour ensuite par derrière te planter l'aiguille et donc cacher le but réel. Enfin, nous verrons bien comment les choses se déroulent.
Je regarde alors autour de nous et soupire légèrement, la théorie de Alec est intéressante. Mais à mon avis, nous ne devrions pas essayer de découvrir le but réel, il se pourrait qu’il soit réellement dangereux. Ce n’est pas que nous ne sommes pas habitué au danger, mais plutôt que nous n’aurions rien pour nous battre si jamais ça tournait mal. Je ne vois pas pourquoi l’école nous cacherait quelque chose, mais je suis certain que c’est trop beau pour être vrai. Je ne veux pas avancer une théorie du complot ou autre bêtise affligeante mais.. Je ne pense pas que l’école a pour unique but de nous réinsérer dans la société. Pourquoi avoir gardé tous les gens qui travail dans les magasins autour de nous ? Pourquoi ils n’ont pas été réinsérer eux ? Et, qu’est-ce qu’il nous arrive vraiment après notre dernière année ? Le problème ne me concerne pas pour l’instant puisque j’ai malencontreusement raté ma quatrième année.. Ça m’apprendra à sécher des cours et ne rien faire à part glander dans ma chambre pendant des mois.. L’année prochaine, il faudra que je travaille dur. Je me demande si Alec a réussi à avoir son année ? C’est vrai qu’on a pas pu réellement se voir depuis les vacances et la seule fois où on s’est vu, on avait autres choses à se dire.. Même si je ne pouvais pas parler. Je me retourne alors vers mon cousin et me rapproche de lui.
- Je n’ai aucune idée de ce qui ne tourne pas rond ici mais je pense que tu as raison. On ne nous dit pas tout, ça c’est clair et net, je pense que le Passeur et Maugrey sont derrière une histoire qui nous dépasse. Peut-être que nous ne devrions pas fouiner la dedans.. Je marque une pause et viens passer l’une de mes mains dans la chevelure trempée par la pluie de mon cousin. Dis moi, tu as réussi à passer en cinquième année ?
Je continue à jouer avec ses mèches de cheveux calmement, mon regard se perdant sur cette immense horizon mortuaire. La nuit empêche de distinguer les tombes les recouvrant d’une épaisse noirceur. Ils auraient quand même pu mettre des lampadaires, sérieusement. Comment on fait si on est incapable de se déplacer dans le noir, on se prend toutes les tombes jusqu’à trouvé la sortie ?! En plus, je suis certain qu’il y a des fantômes ici, ou des trucs étranges qui sont juste là pour nous faire peur.. C’EST CERTAIN ! On pourrai tourner un film d’horreur ici, je suis certain qu’on serait récompensé d’un Oscar ! Han.. Cette ambiance commence à devenir un peu trop lourde pour moi. C’est vrai quoi, je suis désolé, mais les lampadaires ça coûte pas si cher !
- Comment imagines tu notre avenir dans cette école, Zephyr? As-tu envie de t'enfuir et d'intégrer une vie active, et non quelque chose de passif? Une vie sans cette putain de routine? Nous n'avons jamais été un duo qui est dans cette quotidienneté et depuis qu'on est ici, j'ai l'impression qu'on fait toujours la même chose. Je ne sais pas si tu le perçois comme ça toi aussi. Puis qu'est-ce qu'on deviendra, dis? Car là, nous sommes comme cul et chemise, mais après? Allons-nous nous séparer même s'il y aura toujours ce lien qui nous unis?
Mon regard se pose sur le visage de Alec que je détaille malgré l’obscurité. Pour être franc, je ne sais pas ce que j’ai envie de faire.. Je n’aime évidemment pas cette routine que nous suivons depuis maintenant quatre ans. Ou cinq.. Je ne sais plus. Cinq ans l’année prochaine. Bref, c’est vraiment quelque chose qui me gêne mais je ne suis pas certain de vouloir m’enfuir. Nous approchons de la fin et partir si près du but serait vraiment stupide je trouve. On a tenu pendant quatre ans, quelques petites années de plus ne vont pas nous tuer.. Mais en ce qui concerne notre avenir, ça reste très flou de mon côté. Notre avenir dans cette école je le vois s’effacer au loin. Il ne te reste plus qu’un an Alec et tu seras tiré d’affaire.
- Notre avenir dans cette école, je ne suis pas certain qu’il soit si important. Nous avons bientôt fini, il ne nous reste plus beaucoup de temps ici. Après ça, je chercherai un moyen d’intégrer quelques chose d’actif. Je veux que ma vie change et soit bouleversée de toutes part par des changement à l’improviste.. Nous ne sommes pas fait pour vivre dans ce genre d’endroit, on tourne rapidement en rond et on finit pas étouffer.. Mais c’est bientôt fini ce calvaire. Ce qu’on deviendra après.. Ce sera un mystère. Je ne pense pas que j’accepterai que nous soyons trop séparé.. Évidemment, chacun continuera son bonhomme de chemin de son côté, mais pas complètement. On a vécu tant de temps ensemble, c’est par pour que je te perde si rapidement à cause du temps et de la distance. On restera unis et notre relation ne changera pas malgré tout ça, en tout cas, moi je le vois comme ça. Peut-être que toi non.. Mais je préfère le voir comme ça, parce que je ne peux tout bonnement pas me séparer de toi.
Je souris à l'entente de son monologue. Depuis quand? Mais depuis toujours mon cher cousin. Je ne t'ai jamais vu avec une fille, certes, c'est peut-être car tu n'as pas de chance qu'elles ne viennent pas à toi, mais quand elles viennent, tu les recales, ça ne peut pas être que coïncidence. Puis la façon dont tu regardais les garçons, oui, oui. Je les vois les petits regards enfin! Donc tu ne serais pas gay? Je me suis berné d'illusion? Malheur. Cette nouvelle me meurtrie fortement. Je me meurs, oh sacrebleu! Je commence à rigoler à gorge déployée tout en essayant de dévisager mon cousin malgré la faible luminosité qui s'y trouve. Il ne jure que par Martin, ça ne veut peut-être rien dire, comme ça peut en dire beaucoup. Je le regarde droit dans les yeux, en lui prenant ses petites mains comme si j'allais lui déclarer ma flamme. Pour un Fire, c'est un peu normal entre-nous....
-Tu es peut-être bi alors, mais sais-tu que l'on dit des bi que ceux sont des gays refoulés? Autrement dit, j'en arrive à la même conclusion. Puis les gays ne sont pas tous efféminés. Regarde les rugbymans par exemple, ils ont une carrure bien... viril... et pourtant...
Je lui dis cela avec une voix grave et sensuelle ainsi qu'avec un sourire vicieux tout en me rapprochant de son cou pour faire genre que j'ai envie de lui. Ne t'en fais pas my Zephyr, je n'irais pas jusqu'au point de te faire durcir la verge, je ne suis pas comme ça et encore moins apte à une sorte d'inceste. Je le récupère encore contre moi tout en m'allongeant à nouveau. Le calme se réinstalle. Il me dit clairement qu'il doit y avoir quelque chose mais qu'on ne devrait pas s'emmêler mais il n'y a rien de plus excitant que ce genre d'aventure. On ne sait rien de ce qui se passe, et on en conclue des choses que personne trouverait tellement nos esprits vont loin. C'est toujours ce qu'on a fait Zephyr, l'aventure c'est l'aventure. Ça ne te tente plus mon cousin? Tout est devenu si banal ici, un peu de piment pour mettre en joie notre quotidien ne nous ferait pourtant aucun mal. J'ai besoin de m'occuper, de faire quelque chose de mon temps libre. Je n'ai rien à faire ici, j'en ai ras le bol. J'aimerais juste partir et essayer de vivre une vie normale. Du moins, avec un peu de piquant car je ne veux pas d'une vie banale. Je la fuis même si un peu de repos ne ferait pas de mal après tout ce qu'on a vécu lui et moi. Il enchaîne sur la question que je ne voulais pas poser, mais d'un côté c'est bon de savoir, je suppose.
-Oui je l'ai réussi, avec un peu de mal mais je l'ai. C'est l'important. J'ai plus qu'un an à tenir et je suis enfin libre bordel! Et toi donc Zephyr?
Je le dévisage à nouveau à l'entente de sa réponse. Oui je sais bien qu'il nous reste très peu de temps, mais je ne vais pas tarder à exploser si ce longtemps dure une éternité. La vie ne nous séparera pas totalement comme tu le dis, et j'espère vraiment que tu as raison mon cher cousin. Je ne supporterai pas l'idée de te perdre je crois, que ça soit par la distance ou que ça soit par la mort, ne sait-on jamais. On a toujours vécu des expériences plus ou moins dangereuses les unes des autres, on ne sait jamais ce qui peut nous tomber dessus. On n'est plus à l'abris de rien, on ne l'est plus depuis nos dix ans, depuis la mort de nos parents où cette même mort semblerait nous suivre à la trace malgré le fait qu'on lui échappe à mainte et mainte reprises. La tête en arrière, je me passe mes mains sur mon visage pour reprendre mes esprits.
-Nous verrons bien ce que la vie nous réserve, oui.
Je sais. Les réponses longues, profondes et remplies de sens sont ma spécialité. En voici la preuve d'ailleurs. Mais pourquoi continuer à débattre à ce sujet? Je n'ai rien à ajouter de plus. A ce moment précis, un autre feu follet est apparu devant nous. Signification de mort ou d'engagement? Je ne cherche pas à savoir. Je me relève et fais signe à Zephyr de me suivre. Cela nous occupera malgré le fait qu'on se chopera une crève à cause du temps, mais ça ne fait rien. On ne va pas en mourir, on a l'habitude de ce temps avec l'Irlande. Je me retourne et essaie de faire une boule de feu qui pourra nous servir de torche. Car oui, il faut bien regarder où l'on met les pieds et les feux follets ne sont pas si brillants. Ces derniers nous amènent dans un coin sombre du cimetière. Ver la forêt pour être précis. Je ne saurais dire pourquoi, mais peut-être y a-t-il quelque chose de particulier? Si j'étais superstitieux je ne prendrai pas le temps de le suivre, mais peut-être que ça peut nous apprendre des trucs. Je me retourne un peu vers Zephyr pour voir où il en est.
-L'aventure nous appelle, il faut saisir les occasions, n'est-ce pas? lui dis-je d'une voix douce et rassurante.
Je me sens bien excité aujourd'hui, mais je ne saurais dire pourquoi. J'ai l'impression que mon esprit n'est pas aussi calme que d'habitude, qu'il divague. Je me sens assez dynamique même si en général je le suis, mais cette nuit est assez étrange. C'est peut-être l'ambiance glauque du cimetière qui produit cet effet. Je ne saurais dire. Je continue à avancer et à suivre les feux follets. Plus on avance, plus il fait sombre bien entendu, mais plus notre chemin se perd et devient étroit. Étrange. Peut-être un peu trop. Cet endroit n'est pas clair. Mais j'aime ça. Nous verrons bien ce qu'on nous y trouverons.
-Tu es peut-être bi alors, mais sais-tu que l'on dit des bi que ceux sont des gays refoulés? Autrement dit, j'en arrive à la même conclusion. Puis les gays ne sont pas tous efféminés. Regarde les rugbymans par exemple, ils ont une carrure bien... viril... et pourtant...
Je hausse un sourcil alors que Alec commence à se rapprocher dangereusement. Je dis non à l’inceste ! Alec a beau avoir le corps d’un demi-dieu et un regard très envoûtant, il n’en reste pas moins mon cousin ! Ca devrait être interdit ce que tu es en train de faire Alec, jouer comme ça avec ton propre cousin qui n’a RIEN demandé si ce n’est qu’on essaye de le comprendre.. Alors oui, d’accord. Dis comme ça, ça fait vachement victime.. Et je ne suis pas une victime. Mais bon ! Tout de même ! Je ne suis pas un gay refoulé, je suis capable de ressentir du désir en voyant une femme… Ca m’arrive ! Donc voilà, je ne suis pas gay. Si ça se produit une fois, c’est une exception. Si ça se produit deux fois, c’est une coïncidence. Et j’ai déjà été attiré par plus de deux femmes.. Ce qui fait de moi un homme bi. VOILA. Donc Alec, hein, voilà hein. Non, je n’ai pas de répartie face à mon cousin parce que quoi que je dise, une fois qu’il a une idée en tête, il ne va pas changer d’avis et utiliser toute la mauvaise foi du monde pour démonter mon argumentaire.. Comment ça c’est moi qui agit comme ça ?! Absolument pas, je ne vois pas de quoi vous essayez de parler ! Jamais je n’ai recours à la mauvaise foi enfin ! Non mais j’y crois pas..
Bon, je préfère faire la gueule en instant en lui montrant très clairement sur mon visage que je suis HAUTEMENT CONTRARIÉ par ses accusations injustifiées. Je fais mine de bouder, croisant les bras sur mon torse parce que ça donne un côté vachement viril non négociable face à mon cousin. Si je veux lui tenir tête, je n’ai pas le choix, il me faut un minimum de crédibilité et donc de virilité. Chose dont je manque cruellement dans la vie de tout les jours et qui me portera certainement préjudice un de ces jours..
-Oui je l'ai réussi, avec un peu de mal mais je l'ai. C'est l'important. J'ai plus qu'un an à tenir et je suis enfin libre bordel! Et toi donc Zephyr?
Je suis vraiment heureux pour mon cousin, ça veut dire qu’il ne lui reste plus qu’une petite année et zou ! La sortie par la grande porte et retour à la vie réelle. Il va pouvoir retourner en Irlande, retrouvez ce temps et cette atmosphère si particulière qui se dégage de ce pays. Ou bien il pourra faire le tour du monde ! Visiter des tonnes de pays et se créer plein de souvenirs du monde ! Ca doit réellement être merveilleux de pouvoir faire ça.
Par contre, plus terre à terre et moins merveilleux : Annoncer à mon cousin que.. Moi je vais devoir rester deux ans dans ce trou. Bon, je pense qu’il comprendra que je sois recalé parce que à cause de Lowell j’ai été encore moins en cours que d’habitude et je n’ai surtout rien fait de mon année. C’est justifié et je n’ai aucune raison de râler ou de chercher à contester cette décision, j’ai été mauvais, j’ai échoué. Point. Je travaillerai plus sérieusement les deux années qui vont venir. Pas le choix.
- Eh bien.. Après avoir lamentablement échoué à cette quatrième année, je vais devoir me la retaper. Et donc rester un ans de plus dans ce charmant trou. Mais je travaillerai sérieusement et je te retrouverai un an après dans le monde réel, c’est promis !
Ca me rappelle quand je devais annoncer mes mauvaises notes à mon père et que je me sentais obligé de lui promettre que je ferais mieux à chaque fois.. Ce qui n’arrivait jamais. J’échouais à chaque fois et je me faisais remonter les bretelles à chaque fois.. Mais je m’en fichais royalement puisque je pouvais,quand même allé jouer dehors avec Alec. C’était le bon temps, quand tout été plus simple et on se fichait de rater une année. Désormais, rater une année veut aussi dire être séparer de mon cousin pendant un an. Et là, ça ne sera pas comme lorsque j’étais enfermé dans la chambre de Maugrey ou dans ma propre chambre.. Ce ne sera pas quelques jours sans le voir, mas 365 jours. 365 longs jours sans pouvoir avoir le moindre contact avec lui.. Ce ne sera pas aussi facile. Mais bon, au moins je serai obligé d’apprendre à devenir dépendant et à me débrouiller par mes propres moyens. Ce sera une bonne leçon de vie dans le fond.
C’est alors que Alec me tire de mes songes en commençant à marcher sous la pluie, suivant une sorte de feu follet. Je le regarde filé avec sa torche, enfin, sa boule de feu, à travers les gouttes de pluie et le brouillard. J’essaye de le suivre comme je peux, restant prudent un maximum, parce que sans déconner, le noir c’est quand même plutôt flippant et sa torche elle éclaire pas aussi bien que le soleil hein..
- -L'aventure nous appelle, il faut saisir les occasions, n'est-ce pas?
Oui, oui, il faut savoir saisir les occasions, certes. Mais toutes les occasions ne sont pas bonnes à saisir et sans vouloir jouer le mec pessimiste, celle là elle ne me semble pas du tout être à saisir ! J’avance rapidement pour me retrouver juste derrière Alec et je viens attraper son haut avec l’une de mes mains. Ce n’ai pas que j’ai peur, que je sois terrifié ou autre connerie de ce genre.. C’est juste qu’il y a du brouillard et que j’ai pas super envie qu’on se perde dans la brume. Ca peut tout à fait ce comprendre et je suis certain que n’importe qui ferait pareil. Je n’ai absolument pas peur. Je suis l’homme le plus à l’aise du monde dans les cimetière brumeux à l’ambiance glauque en pleine nuit… Je crois que c’est la phrase la moins crédible de toute mon existence. Mais je m’en fiche, je garde la tête haute. Voilà. Je suis un homme fier même si je suis actuellement en train de pleurer mentalement….. Ca va hein. On a tous nos petites faiblesses, fin je veux dire.. Voilà quoi. De toutes façons, beaucoup de femme trouve qu’un homme sensible, c’est beau…. Ouais, je sais, j’ai des méthodes plutôt nazes pour me réconforter et me redonner un minimum de fierté. Mais ça marche donc, je me fiche de vos avis. Don’t judge me please !
- Y a pas de soucis, je te suis. Partout ou tu iras je te suivrais.. Haha.. Bon, par contre je ne te cache pas que je suis pas hyper fan de ce genre de décor et que la tout de suite, si un loup-garou, un vampire ou même le fantôme de ta mère débarqué d’un coup.. Je pense que je ne serai même pas étonné. Bon, je serai certainement mort de peur et je pense que je serai en train de pleurer toutes les larmes de mon corps, sans vouloir offenser le fantôme de ta mère, je n’ai rien contre elle, c’est juste que les fantômes.. Bon, voilà, je ne suis pas hyper fan ! Tu vois, je le savais, on aurait du prendre un pieu en bois ou en argent, de l’ail et de l’eau bénite ! Au moins face au vampires on aurait pu s’en sortir.. Le loup-garou par contre je ne sais pas trop.. Y a une plante, le sorbier je crois, qui les tue. Ou de l'Aconit tue-loup.. C’est pas des blagues, ça s’appelle vraiment comme ça je te jure ! Et si jamais c’est un fantôme.. La on a plus qu’à prier pour s’en sortir parce que j’ai pas de connaissance en matière de fantôme ! Quand j’étais petit je regardais Casper mais il était sympa lui ! Si on tombe sur ses oncles, on va mourir….
Je m’arrête là pour mon immense monologue, lorsque j’entends un bruit étrange provenir de la forêt. Une sorte de complainte animal. Mais d’un gros animal, ou de je ne sais quel chose étrange vivant dans la forêt et encore éveillé à cette heure si tardive. Je m’accroche un peu plus à Alec avant de tendre l’oreille. Le bruit recommence de plus belle sans vraiment se rapprocher. Peut-être que si j’arrivais à nous faire voler au dessus de la forêt on pourrait observer d’où provient ce bruit sans avoir à risquer nos vies…. ? Non.. ?
Il a loupé son année? A mince. Je le regarde un peu soucieux. Il va probablement s'ennuyer ici. Je ne pourrais même pas le contacter ou lui donner signe de vie. La directrice ne lui donnerai surement pas une permission de sortie comme elle a fait pour Joy. Ca ne m'étonnerait même pas. Il n'y a qu'elle qui a le droit à ces choses-là, c'est évident. On a beau dire que les Waters sont les préférés de Madame Maugrey, notre chère -façon de parler- Joy Brownd est dans ce cas une Water refoulée. C'est désespérant. Mais peu importe. Là n'est pas la question. Et il n'y a rien à en dire de cette fille. Elle a beau se dire intéressante et comme les autres, c'est la pire de toute. Du moins, de toutes celles que je connais. Je n'ai pas à m'inquiéter pour Zephyr et l'année où je ne serais pas à ses cotés. Ca ne pourra que lui être utile. Un peu d'indépendance ainsi que du travail sur soi. Je ne réponds pas à ce qu'il me dit. Que puis-je rajouter? Il n'y a rien à dire. J'hoche donc la tête pour lui faire comprendre que le message est passé.
Nous entrons petit à petit dans la sombre forêt. La boule de feu que j'ai créé commence à s'éteindre à cause de la pluie mais je pourrais la reformer sans souci. Après, combien de temps durera-t-elle? Telle est la question, mais qui n'est pas un problème. J'entends Zephyr se faire tout un monologue. Je dis bien entendre car dans ma tête, il n'enchaîne que des mots que je ne distingue pas vraiment, sinon j'aurais dit écouter, mais comme ce n'est pas le cas... Je le sens s'agripper à mes vêtements. C'est vrai qu'il a peur du noir. Décidément, il ne s'est vraiment jamais habitué à rien? Aux dangers comme à l'obscurité. Eh bien, il y a des éléments qu'on ne peut pas changer, même après un certain temps. C'est dommage. Je continue à marcher, faisant attention à ne pas m'entraver dans les racines ni à me prendre les feuilles dans la tête quand soudain, quelque chose me fait un peu sursauter, ne m'y attendant pas. Un animal il semblerait. Mais ce n'est pas vraiment étonnant. Ce n'est pas comme si nous étions dans une forêt. Zephyr s'accroche un peu plus à moi.
-Ne t'en fais pas Zephyr, il n'y a pas à avoir ooohhhh....
Je commence à glisser, entraînant mon cousin avec moi dans la chute avant de débouler au fond d'un trou. Serait-ce un piège du Passeur? Comme pour attraper quelque chose qui risquerait de mettre en péril l'école? Le trou dans lequel nous sommes semble assez grand. A l'aide de mon feu j'observe l'endroit et trouve Zephyr pour le redresser. Je commence à marcher en faisant les quatre cents pas. Des choses craquent sous le poids de mes pas et il semblerait, que lorsqu'on s'approche de plus près, on y aperçoive des... des... Non, ce n'est pas possible. Mon imagination me joue des tours ma parole! Ce n'est pas que ça m'effraie mais je trouve cela assez étrange en soi. Mon regard se porte sur Zephyr.
-Essaie de trouver une réponse à ça. Pourquoi aurait-il, Dredon, placé des cadavres, et restes de corps dans un trou aussi large et aussi profond? lui demandais-je interloqué, mais à la limite de l'amusement.
Décidément, il y a des choses, il ne vaut mieux pas savoir mais ma nature curieuse et toujours prête à foncer dans le tas -sans mauvais jeu de mot- me pousse à trouver une réponse à ce mystère. Pour une fois qu'il se passe quelque chose de vraiment intéressant dans cette école. Et comme par hasard c'est la dernière année que je passe ici où il se passe des choses bizarres. Je n'aurais pas le temps d'avoir une réponse à mes questions, à moins que Dredon me réponde. Mais il ne répondra pas franchement si cela devait toucher l'école. Après, pourquoi pas? Les chambres secrètes où étaient placés Zephyr et une autre personne, c'est ce que je suppose en me rappelant des deux lits dans la pièce, étaient censées, comme son nom l'indique rester secrètes et Le Passeur m'a passé directement les clefs. Du moins, d'accord je l'admets, je les lui ai prise mais il ne m'en a pas empêché.
Je me penche un peu plus des corps qui sont sous nos pieds. On ne peut pas crier, sous peine d'être remarqués, on ne peut pas pleurer non plus, car vu leur état ce n'est pas comme si on pouvait choper un crâne et hurler à la mort "oh non maman, qu'est-ce que tu fais là? POURQUOI MAMAN? POURQUOI?". Non c'est tout à fait inimaginable. Mais la question qu'on peut se poser, comme dans l'exemple précédent est bien pourquoi? Certains répondraient 42, qui est la réponse pour les grandes questions de la vie à ce qu'il paraît mais je ne préfère pas m'aventurer sur ce terrain là. Un terrain que je ne connais que peu malgré les expériences que j'ai vécu. Mais pourquoi? Serait-ce les corps dont on ne retrouve plus les noms? Ou alors les corps n'ont pas encore été remis dans leurs tombes et Dredon nous aurait menti? Ou encore, peut-être que ce n'est qu'un repas pour une créature? Oui Harry Potter et La Chambre des Secrets avec le Basilic -un serpent, pas un brin d'herbe de Provence-. Il y avait un monstre caché dans l'école. Pourquoi pas nous? Okay, je suis d'accord qu'on ne ressemble pas à ce binoclard avec son balai et sa baguette, nous, on a une classe plus supérieur mais tout de même.
Dans tous les cas, nous pouvons sortir de ce trou sans problème. Je peux transplaner et Zephyr peut éternuer mais je sens mes pouvoirs un peu se dissiper en ce lieu et cela ne va pas arranger les choses. On peut peut-être escalader mais il y a une certaine hauteur et je ne suis pas sûr qu'on puisse y faire ses repères. Il va falloir qu'on creuse un peu, une personne d'abord et l'autre suivra par derrière. Mais ce n'est qu'un impression. Si c'est pour un monstre ou une créature, cela serait logique, mais prendraient-ils le temps de nous faire part d'un danger qui règne sur notre école? Je ne sais pas. Probablement pas. J'essaie de me concentrer pour pouvoir transplaner mais en vain. Ma théorie est donc bonne.
-Nous allons devoir rester un petit moment ici Zephyr. Et le bruit qu'on a pu entendre tout à l'heure, je ne sais pas s'il y a un lien, mais il va falloir faire quelque chose. Je serais malheureux de savoir que mes derniers jours se feront donc une école.
Je décide donc de m'asseoir. Je n'ai pas envie de bouger. Je ne suis pas fatigué mais cela nous permettra de parler encore un peu. Nous avons du temps à rattraper, c'est peut-être ni le temps, le moment ou encore le lieu de le faire, mais peu importe, nous ne sommes plus à ça près.
-Ne t'en fais pas Zephyr, il n'y a pas à avoir ooohhhh...
Alors que je commence à entendre la première phrase de mon cousin, je le sens glisser et mon corps est, bien évidemment, entraîné également dans une sorte de trou assez haut. L’atterrissage se fait de manière plutôt violente mais ce n’est pas vraiment le détail qui attire mon attention. En effet, ce trou me fait penser à quelque chose mais je suis incapable de mettre un mot dessus. Pourtant c’est très connu, j’avais lu un article dessus par hasard en me perdant dans la bibliothèque..
Les cadavres sous nos pieds renforcent l’idée qui m’est venue et dont il m’est impossible de donner le nom. Dans tous les cas, je me souviens surtout que ce ne sont pas des simples trous mais bien des galeries et nous sommes amenés à creuser dans les cadavres afin de trouver notre sortie. Evidemment, pour Alec et moi, c’est différent, il nous suffiraient d’user de nos pouvoirs afin de regagner la surface aisément et sans avoir à affronte tous les malheurs et malédictions capables de nous tuer dans de tels souterrains. Car oui, les souterrains dont je parle sont bel et bien capables de nous tuer. Toutes personnes ayant des faiblesses ou des traumatismes cachée au fond d’elle ne peut pas sortir des galeries vivantes. C’est la règle.
J’observe un peu mieux le trou dans lequel nous sommes tomber. A cause de l’obscurité je ne vois rien mais ça n’a pas l’air de ressembler aux souterrains auxquels j’étais en train de penser. Ou alors ça en serait l’entrée et il nous faudrait creuser parmi tous ces cadavres pour arriver à passer dans le trou. Je ne sais pas si j’aurai la force ce soir de déterrer des cadavres à mains nues.. C’est lourd un cadavre, et il me faudrait suffisamment de force pour l’envoyer en dehors du trou. Car, bien évidemment, si on les déplace juste, nous ne pourrons jamais atteindre le passage. Ils nous le bloqueront toujours, puisque nous sommes dans un trou, nous devons obligatoirement les jeter en dehors du trou. Et, c’est réellement fatiguant..
-Essaie de trouver une réponse à ça. Pourquoi aurait-il, Dredon, placé des cadavres, et restes de corps dans un trou aussi large et aussi profond?
Je regarde Alec avec un air sérieux. Comme si une réponse allait tomber du ciel. Déjà il y en a plusieurs de probables, le tout est de les éliminer de manière rationnelle. Cependant, sachant que rien n’a vraiment de sens dans cette école.. Je ne suis pas vraiment convaincu que la raison prime sur le reste ici. Qu’est-ce que des cadavres ficheraient ici, dans un trou ? Et bien, allons-y, faisons un petit topo des réponses que l’on peut imaginer sans mal. Premièrement, celle à laquelle je pensais. Il s’agit en réalité d’un passage qui mènerait à une sorte d’enfer afin de trouver une sortie. Mais si Dredon est derrière tout ça, peut-être que la réponse peut trouver des modifications importantes.. Admettons que Dredon ait quelque chose à cacher.. Si il a quelque chose à cacher dans l’enceinte de l’école, il a besoin d’une entrée discrète. Peut-être qu’en déplaçant les cadavres nous arriveront à une sorte de conduit qui, en le suivant prudemment, nous mènera dans un endroit secret de Dredon.
Mais peut-être que je vais trop loin dans mes hypothèses. Peut-être qu’il s’agit simplement des corps non-identifiés que Dredon à récupérer et qu’il a décidé de placer ici en attendant de pouvoir leur donner un nom. Ce serait l’hypothèse la plus inoffensive et parfois l’innocence n’est pas forcément une chose fausse ou illusoire. Il a peut-être simplement récupéré trop de cadavre et ne sait pas quoi faire des derniers.. Alors il les a simplement mis dans un trou en attente. Même si, à sa place, je les aurais certainement bûlés.. Ca prend moins de place.
Je ne trouve actuellement pas vraiment d’autres idées qui me permettraient d’essayer d’expliquer ce que Dredon a fait. Mais, peut-être qu’il ne s’agit pas de Dredon.. Oh mon dieu.. Peut-être que je fais fausse piste depuis le début..
- Peut-être que nous ne sommes pas tomber sur un trou de Dredon mais sur celui d’un animal.. Donc, en gros, peut-être que nous sommes dans son garde-manger.. Ou alors, je pesais à une autre hypothèse.. Peut-être que si nous creusons dans ces cadavres, nous atteindront une sorte de passage menant à un endroit détenu secret par Dredon ? Parce que quoi de plus discret qu’un trou dans un cimetière pour garder un secret ?
Je commence à caresser les cadavres du bout de mes doigts. C’est incroyable comme la mort est froide et déprimante. J’ai l’impression de toucher des objets, des simples objets. La mort nous transforme en objets tristes et sans vies. En fin de compte, notre corps n’est rien. Nous ne sommes qu’une âme prisonnière d’une chose froide et douloureuse.. Je regarde Alors Alec avec intérêt, voyant qu’il va certainement commencer à parler.
-Nous allons devoir rester un petit moment ici Zephyr. Et le bruit qu'on a pu entendre tout à l'heure, je ne sais pas s'il y a un lien, mais il va falloir faire quelque chose. Je serais malheureux de savoir que mes derniers jours se feront donc une école.
Mh.. Effectivement, nous avons bel et bien l’air coincé dans ce trou pour un petit moment. Je ne me sens pas capable de voler et je pense que la boule de feu de Alec a épuisé pas mal de son énergie. Je regarde autour de nous, la pluie semble s’arrêter ou du moins devenir plus fine. J’attrape alors mon t-shirt dans mes mains et commence à l'essorer parce que, mon dieu, j’ai l’impression de m’être baigné habillé. On ne voit plus grand chose et l’odeur nauséabonde qui se dégage des corps en putréfaction sur lesquelles nous sommes posés me donne presque la nausée. En effet, ce n’est pas le meilleur endroit pour discuter tranquillement. Cette odeur de mort et de corps qui, au contact de l’air et des différentes bactérie, commence à moisir.. C’est vraiment insoutenable. Je regarde Alec qui.. Bon, visiblement lui ça le dérange pas. Cher cousin, soit tu as le nez sévèrement bouché, soit je crois que tu es en train de perdre le sens de l’odorat.. Parce que, sans mauvais jeu de mot, c’est une odeur à réveiller un mort là !
Je ferme les yeux un instant et me concentre afin de créer un courant d’air envoyant l’odeur immonde et pestilentielle vers le haut, nous permettant.. Enfin me permettant de pouvoir respirer correctement.
- Je ne sais pas si il y a un lien ou quoi que ce soit, et je pense qu’on ne devrait pas se diriger vers des hypothèses trop dingues sans avoir aucune preuve de ce qu’on avance. On devrait chercher de manière méthodique. Qu’est-ce qui est certain ? Qu’il y a des gens qui en savent beaucoup plus qu’ils ne le prétendent sur cette école. Sur ce point, on est d’accord. Quoi d’autre ? Que Dredon est de plus en plus étrange et que son idée du cimetière n’est certainement pas anodine.. Ca, on en est moins certains, mais il faut tout de même le relever. Okay, y a t-il autre chose ? Ce bruit d’animal. Le bruit est bien trop grave pour que ça puisse être un oiseau. Bien trop profond et puissant pour appartenir à un cervidae ou tout autre mammifères herbivores de la forêt. Alors quel animal, un sanglier ? C’est étrange tout de même. Est-ce que Dredon ou Madame Maugrey seraient assez inconscients de laisser des sangliers ou tout autres animaux dangereux se balader dans la forêt de l’école en sachant que des élèves passent par là ? Et puis, nous sommes dans le triangle des Bermudes hein, si il y a des animaux ici, c’est qu’ils ont été importés. Et, tu m’expliques l’intérêt d’importer des sangliers ? Enfin, si ce sont des sangliers..
Je termine mon monologue en m’asseyant sur les différents cranes, profitant de l’air chassant l’odeur. J’aimerai ce pendant être capable de changer la température de l’air que j’utilise parce que là je commence sérieusement à avoir froid et demain, on sera probablement cloué au lit avec une vilaine crève bien costaud.. Et pourtant je ne suis pas fragile niveau santé. Je suis suffisamment fragile ailleurs, je n’ai pas besoin de l’être également au niveau de la santé, franchement, ça va merci, je me débrouille très bien comme ça. En posant mes mains sur les cadavres, je le sens frissonner, c’est réellement bizarre et dérangeant de caresser un cadavre. Quelque chose qui a vécu, qui a respiré, évoluer comme tout être vivant et qui maintenant reste là à pourrir et envahir de son odeur affreuse le monde qui l’entoure. J’attrape l’un des cadavres et essaye de le tourner pour l’inspecter de face. Comme je ne vois pratiquement rien, j’essaye de le toucher pour vérifier qu’il n’a pas été tué par balle, éventration ou tout autres méthodes non naturelles.
- Visiblement celui là est décédé d’une mort naturelle, je ne sens aucune anomalie sur son corps. Maintenant, il a peut-être été empoisonné mais son corps n’a pas de séquelles physique que l’on peut sentir au toucher. Si ils sont tous morts naturellement, alors peut-être que ce sont les corps non identifiés que Dredon a entreposé là en attendant.. Ou indéfiniment. Parce que à mon avis, il n’a pas pour but de les identifier. Sinon il les aurait un minimum ordonné pour s’y retrouver. Ahem.. Alec, je suis vraiment désolé mais je ne peux plus supporter cette odeur de mort et de chaire en putréfaction, c’est juste immonde..
J’attrape le bas de mon t-shirt et le remonte à mon visage pour couvrir mon nez et éviter de respirer ça. Je m’adosse alors contre le mur et au moment ou je m’installe.. Je vois un énorme paquet de mouches sortir d’en dessous les corps et se mettre à voler tout autour de nous à une vitesse folle. Je ferme les yeux, la bouche et pose mes mains sur mes oreilles avant d’essayer de me rapprocher d’Alec. Un fois a côté de celui-ci, je l’attrape fermement contre moi et commence à m’envoler afin de quitter cet enfer.
Je nous pose juste à côté du trou et commence enfin à respirer. Bordel.. Si il y a bien une chose que je hais, c’est les attaque de mouche ! Surtout qu’elles passent leur vie dans la chair des cadavres à la dévorer malgré l’infection que c’est.. Alors que je me préoccupais des mouches volant autour du trou, je sentis quelque chose derrière moi. En me retournant, je vis que Alec avait disparu, il avait certainement dû transplaner. Bon.. Et bien.. Voilà.
Ma chute se fait bien entendu entendre mais pas suffisamment pour que quelqu'un puisse nous repérer. De toute façon, il n'y a pas vraiment grand monde qui serait assez fou pour venir traîner ici, surtout dans un cimetière en pleine nuit. Peut-être que des personnes seraient assez courageuses pour faire ce que nous faisons et ce que nous avons l'intention de faire, mais pour cela il aurait fallu qu'elles aperçoivent ce que nous avons aperçu et qu'elles comprennent ce que des feux-follets signifient en soi et pas tout le monde connait la légende de ces êtres, esprits ou pour les plus scientifiques d'entre nous, ces échappées de gaz sorties tout droit de la terre émis par la décomposition d'un cadavre animal ou autre, mais si nous cherchons pour chaque mythe une explication scientifique, toutes ces histoires et légendes perdent alors tout leur charmes même s'il est vrai que je préfère les choses rationnelles et logiques aux choses où le doute plane et nous laisse comme des abrutis à trouver des hypothèses bidons pour des choses ou événements qu'on est incapable d'expliquer.
Je me rapproche de Zephyr et sans le regarder, lui balance la pelle en pleine face. Je commence à sauter dans le trou que nous sommes obligés d'emprunter pour arriver à comprendre ce mystère même si je pense que nous pouvons y accéder autrement mais nous devons d'abord creuser. Je ne connais pas tous les recoins de l'école bien que j'en connaisse pas mal, mais si cet endroit nous amène quelque part, peut-être que pour la prochaine fois, je saurais comment y parvenir autrement. Je regarde tout autour de moi, m'éclairant d'une de mes mains qui s'embrase. Les cadavres. Avant toute chose, nous devons les déplacer. Si ça ne tenait qu'à mois, je les aurais déjà carbonisé mais comme je ne pense pas que des élèves sont censés être ici, il vaut mieux que nous nous fassions discrets. A l'aide de ma pelle, je récupère les morceaux d'os et les membres décomposés et les balance dans un endroit histoire de faire un tas, pour nous laisser un passage. Après un bon quart d'heure, je me redresse, me craque le dos et respire un peu, du moins essaie car cette odeur est épouvantable. Je regarde vers le haut, essayant d'apercevoir la silhouette de mon cher cousin, qui d'après ma vue, ne semble pas être dans les parages. Ne me dites pas qu'il a pris ses jambes à son cou, par pitié.
-Zephyr! Tu te ramènes un peu! La moitié du boulot est fait donc maintenant, tu vas descendre ici et commencer à creuser. Je te regarde. Je ne vais pas tout me faire, mets-y du tien même si l'idée de venir squatter ce charmant endroit n'est pas la tienne. Allez, remue-toi un peu!
Bien entendu, je ne vais pas rester là à ne rien faire et à le regarder. Je commence à creuser dans la terre qui semble humide et facile à retirer. Une chance entre-nous. Je n'aurais pas eu la foi de taper le haut de la pelle avec mon pied à chaque bout de terre sèche que je serais parvenu à décoller de cette paroi. J'enlève donc cette terre et fais un autre tas dans le trou que nous sommes pour différencier les cadavres et ne pas les recouvrir. Le trou est assez grand pour faire deux tas distincts donc autant en profiter. La terre commence à faire un dôme derrière moi et j'attends toujours que mon cousin se ramène. Je ne vais pas toujours faire le sale boulot bordel! Il a le droit de se salir les mains lui aussi, et pas que de sang, de terre cette fois-ci.
Tout en creusant, je me remets à penser à Maxence. Je ne saurais dire pourquoi maintenant alors que ce que je suis en train de faire est censé me concentrer sur notre future découverte mais je ne peux m'y en empêcher. Je sens mon expression faciale se durcir et retire la terre comme avec énervement, ce qui semble assez efficace car je sens avec la pelle que je touche à quelque chose de métallique, comme une porte ou autre. Je pourrais donner un nom à cette chose une fois le travail achevé. On -ou plutôt je pour l'instant- se donne bien su mal pour s'il faut pas grand chose mais je continue à croire qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ici. Si nous tombons dans une galère, cela ne m'étonnerait même pas. Ce n'est pas la première fois, ni la dernière à ce que je sache mais mon instinct qui semble souvent détecter le danger est activé. Moi qui voulait de l'aventure, je pense que je peux enfin m'en réjouir même si pour cela je dois limite déterrer des cadavres, chose qui n'est pas vraiment extraordinaire même si cela serait plus le rôle d'un fossoyeur. Peut-être que si je ne parviens pas à trouver un travail qui me plait après cette école, je pourrais envisager ce métier. Les gens sentiront au premier coup de pelle que j'ai fait ça toute ma vie, de quoi les rassurer et les forcer à m'embaucher, sinon je leur ferais avec plaisir un trou assez grand qui puisse tous les recouvrir.
Je m'arrête à nouveau une seconde pour m'éclairer et regarder ce que j'ai fait pour l'instant. Il semblerait que ce qui donnait un son métallique soit comme une porte de coffre fort, où nous sommes obligés de tourner la poignée en sa totalité pour parvenir à pénétrer dans un lieu qui doit probablement être mis sous verrou pour une certaine raison. Nous sommes enfin proche du but. Encore quelques coups de pelle et nous pourrons l'ouvrir même si, en me rapprochant, je peux y voir de la rouille. Je ne vais pas commencer à râler sur la propreté et l'entretien de cet endroit, car je dirais que c'est à l'image de l'établissement. Voilà, je me sentais obligé de laisser un commentaire à ce sujet, je ne rajouterai rien de plus. J'essaie de trouver Zephyr du regard.
-Il faut qu'on parvienne à ouvrir cette porte et si malgré notre force, cela nous est encore impossible, il faudra faire recours à la force et cela créera des dégâts, ce qui pourra faire comprendre aux personnes de l'administration que des individus sont entrés dans un secteur où personne ne devrait normalement avoir accès. J'espère qu'en me suivant la dedans, tu es prêt à prendre ces risques, comme au bon vieux temps, tu sais. dis-je d'un ton joueur, un sourire d'excitation s'affichant sur mes lèvres.
Je porte à nouveau mon regard sur la porte. Je pense que ce n'est que le début des obstacles et des choses délirantes que nous pourrons trouver au cours de cette aventure. Certes cela m'enchante mais il faut que je reprenne mon sérieux et que je dois rester clair dans ma tête pour prendre les décisions qu'il faut, celles qui semblent justes et qui feront en sorte que nous ne soyons pas dans de mauvais draps. Il faut toujours prendre les choses sous tous les angles et réfléchir lorsqu'on se sent calme. Je respire encore à nouveau, ce qui m'aide à retrouver cette sérénité intérieure que j'ai besoin pour la suite des événements car je sens qu'il va falloir réfléchir stratégiquement pour ne pas se faire prendre, et comme c'est rare de mon côté qu'on me choppe à faire quelque chose d'illégal, je pense tout au fond de moi, que ça se passera bien. Mais ne jamais être trop sûr, nous ne sommes jamais à l'abri de quoique ce soit, évidement.
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Cimetière.
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