Atelier de Fabrication de cerfs-volants.

Dako.

Aujourd’hui m’a l’air d’être une belle journée, après avoir déposer le cadeau de Martin dans sa chambre en toute discrétion, je me sens soulagé.. Ou encore plus inquiet, je ne sais pas. Parce que si ça se trouve, comme je n’ai pas essayé de le revoir depuis, il est encore plus en colère contre moi et va détester mon cadeau et le balancer.. Ça me ferait beaucoup de peine. Mais je ne pense pas qu’il en arriverait à se débarrasser de mon cadeau comme ça.. J’ose espérer qu’il m’aime suffisamment pour au moins le garder même si ça le fait ronchonner.. Du moins je l’espère de tout mon coeur.
Je me rends malade pour rien parce que je sais très rien au fond de moi que Martin ne risque pas de me hurler dessus à notre prochaine rencontre. Je me doute bien qu’il ne va pas non plus me lancer mon cadeau à la face en me disant qu’il ne veut plus me voir.. Je pense plutôt que je vais avoir le droit à une invasion de petits baisers ou de câlins en tout genre. Et, pour une personne qui ne voulait jamais avoir un lien avec ce sentiment affreux qu’est l’amour, je dois avouer que j’en suis devenu plutôt dépendant.. Il suffit que je m’arrête de penser pour que l’ensemble de mes pensées converges en direction de Martin et du manque qu’il produit en moi. Car oui, il me manque et j’ai envie d’être dans ses bras. Mon dieu, je suis tellement.. Cliché et pathétique. Je déteste ce côté là de l’amour qui nous rend complètement gaga de l’autre. Ça m’a toujours fait un peu peur de placer l’autre si haut dans son estime, trop haut même peut-être.. Je sais avec Martin que je ne le place pas trop haut dans mon estime. Je fais justement attention à garder un minimum de lucidité face à lui. Même si j’accepte le fait que je l’aime, je ne peux pas m’empêher de me méfier. Pas de lui, mais de moi. Je veille au fait de ne pas tomber dans la trop grande dépendance de l’autre. Je dois être capable de me débrouiller et de vivre sans qu’il soit toujours à côté de moi. Ce n’est pas forcément quelque chose de difficile, je le sais bien, mais lutter contre l’envie de m’abandonner complètement à lui est là pour le coup, pas toujours évidente. Surtout dans ce genre de période où il me manque.. Peut-être que j’aurai du rester cacher dans sa chambre pour voir sa réaction et ensuite, hop, téléportation ni vu, ni connu.. ? Non, le voyeurisme c’est mal. Martin n’apprécierait pas de savoir que je l’espionne alors qu’on ne sait pas vu depuis un bout de temps maintenant.. Non, il n'apprécierait vraiment pas et je pense que j’aurai eu droit à un sermon..

Je dois arrêter de penser à lui et d’essayer d’anticiper ses réactions, ça me mène toujours trop loin dans mes pensées. Je remarque soudainement que mes pas, eux, ont décidé de me mener devant la salle de mon option favorite : Le cerf-volant. Un petit sourire vient étirer mes lèvres alors que je pousse la vieille porte pour entrer dans la salle. Dans cet endroit, il y a beaucoup de bordel, personne n’a jamais vraiment eut le courage de ranger. En air nous sommes plutôt bordélique, il faut l’avouer.. Je m’approche vers ma place qui se trouve vers le fond de la salle. J’ai choisi un plan de travail assez éloigné car j’aime bien être dans mon monde quand je fabrique des cerf-volant et le bruit des autre me perturbe toujours. Donc au fond, c’est l’endroit parfait !
Je me dirige vers ma place et remarque qu’il y a encore un cerf-volant posé dessus. Ça fait un moment que je ne suis pas entré dans cette pièce. L’atmosphère me manquait un peu. Il faut dire que les murs sont recouverts de plans de fabrication de cerf-volant, de calculs d'ergonomie et autres trucs assez savants que je maîtrise à moitié.

Je passe ma main sur le cerf-volant présent sur mon bureau, c’est un dako, un cerf-volant japonais. J’ai choisi d’utiliser la technique d’apprentissage japonaise pour la construction de cerf-volant parce que je trouve que les formes sont beaucoup plus diverses et variées. Au début, je m’étais lancé sur la construction d’un dragon.. Mais j’ai bien vu que je mettrais un temps immense et que je devais absolument maîtriser tous les calculs pour parvenir à la fabriquer correctement et j’ai décidé de laisser tomber.. J’ai donc opté pour la forme du poisson qui est beaucoup plus simple à réaliser et qui ne demande pas autant de temps que le dragon. Cependant, un jour je fabriquerai un dragon. C’est devenu mon but, ma prochaine étape dans cette option. J’ai déjà cinq poissons à mon actif, Un rose, un vert, un bleu, un orange et celui-ci, un noir. Le noir est bientôt terminé, il ne manque plus que la corde et le système de déroulage. Je suis plutôt fier de mes poissons, je les ai tous fait voler au moins une fois, mise à part le noir qui est en construction.

Je prends alors place à mon plan de travail et commence à attraper dans mes tiroirs le matériel nécessaire à la fabrication de la corde de mon dako. Je commence à m'affairer et suivre le schéma qui se trouve dans ma tête. A force de faire des poissons, j’ai fini par enregistré dans mon cerveau la technique de fabrication complète. Je suis donc le mode t'emploie et termine rapidement la dernière étape de fabrication. Je prends alors le cerf-volant entre mes mains et le regarde avec des yeux brillants.

- Tu penses que Martin aimerait venir avec moi pour te donner ton baptême de l’air ?

Je ne suis pas convaincu que Martin soit passionner par tout ce qui est cerf-volant, air, et vol.. Mais je pense que si je parviens à la supplier comme il se doit, il sera d’accord pour m’accompagner. Le jour où mon dragon sera prêt à voler, cette fois-ci, je demanderai à Zelda de m’accompagner. Je veux lui montrer quelque chose de spectaculaire, un vrai cerf-volant du tonnerre. Je suis certain qu’elle va adorer. Pour ça, il faut que je commence à plancher sur les étapes de construction, allez !

Je ne perds pas de temps, attrape des plans vierges et commence à tracer un schéma en calculant chaque élément du futur cerf-volant avec attention.