Rencontre inattendue {RP fermé et terminé}

Rencontre inattendue

22h11. Je me glisse par la porte d'entrée des dortoirs. En espérant que Maugrey ne m'ait pas grillée...sinon, je suis bonne pour un rendez-vous express dans son bureau. Je n'ai pas vu le temps passé dans la forêt. J'ai aidé le faon à se nourrir, sous l'oeil vigilant de sa mère. Je pensais que Joy viendrait le voir, mais personne n'est venu.
En passant dans la cour, l'école semblait déserte. Limite fantomatique.
Dans les couloirs des dortoirs des Earths, le silence englobe chacun de mes pas. Je n'ose pas allumer la lumière, de peur de réveiller les autres élèves qui semblent dormir. Ils ont buché toute la journée. Incroyable. Pourquoi je n'arrive pas à bosser autant qu'eux?
Je rentre dans ma chambre. Toutes les chambres de ce dortoir ne sont pas individuelles, et la mienne contient trois lits, mais comme je n'ai pas d'amis particuliers...les deux autres lits ne me servent à rien.
Je soupire en enlevant mes bottes. Je me déshabille, et enfile mon t-shirt "Enjoy ride" et mon short hawaien de mauvais goût qui me servent de pyjama. Direction la salle de bain. Brossage de dents, démaquillant, lavage de main. J'ai un peu de sang séché sous les ongles. C'est dégueu.
De retour dans la chambre, je m'affale sur le lit, et attrape mon mp3 et mon casque. Lecture aléatoire, je tombe sur Empty des Cranberries. La voix de Dolores O'Riordan m'emporte loin. J'adore l'Irlande, tout à coup. Encore un pays que je ne pourrais pas voir...en intégrant cette école, je savais que je devais tirer une croix sur certains de mes rêves. D'ailleurs, la chanson est plutôt bien tombée si on comprend les paroles.
Je ne peux pas me plaindre. J'ai enfin trouvé ma place...mais alors, pourquoi je pleure? Je me redresse, et essuies les larmes qui dégoulinent de mes joues. Trouvé ma place, tu parles. Je suis dans un monde où tout le monde est plus ou moins comme moi, et je ne me suis jamais rapproché de quelqu'un. Les seules connaissances que j'ai se limitent à deux ou trois élèves de ma classe. Les plus discrets, évidemment. Les midi, je mangent quelque fois avec eux. Mais leurs conversations tournent tellement en rond...je me fais tout le temps chier. Je me sens super seule...
A cette pensée, je pleure de plus belle. Je me roule en boule sur mon lit. Les seules choses qui me soient arriver d'excitant en 4 ans dans cette école, ce sont mes rencontres avec Joy et Alec. Elles n'auront pas duré longtemps, mais pendant un petit moment, j'ai cru que j'existais pour quelqu'un. J'ai cru pouvoir intéresser quelqu'un.


Au bout d'un moment, j'essuies mes larmes. Je me mets sur le dos, et regarde les ombres que la lumière de mon mp3 projettent sur le plafond.
Qu'est-ce qu'il me prend de pleurer aussi facilement? Depuis combien de temps ça ne m'était pas arrivé? La solitude m'étoufferait-elle à ce point-là? Je commence à saturer. Mon cerveau tourne et retourne les mêmes questions sans trouver de réponses. Je m'endors, épuisée...

J'attérie comme une grosse larve sur une matière plutôt douce. Fichu éternuement ! Encore une fois, je me retrouve à l'autre bout du monde alors que j'avais prévu de.. DORMIR ! Bordel, c'est pas possible d'avoir un peu de tranquilité ?! Non, non. Biensur que non. Pas quand on s'appelle Zephyr O'Broin. D'ailleurs, il faudra que j'aille porter plainte contre mes deux parents.. Ok, ils sont décédés mais ça n'excuse pas tout. Les absents ont toujours tort, voila ! QUI a choisi de m'appeller ZEPHYR ?! Non mais.. Zephyr quoi ! Mes professeurs ont cru a une blague quand je suis allé en cours la premiere fois.. J'ai pas un nom Irlandais. C'est grec.. Quelle idée de me donner un nom GREC ?! Ils auraient pas pu m'appeller Oeghan ou Briain ?! Serieusement ! Qui a eut cette idée ?! Pourquoi Alec il a un nom irlandais et pas moi ?! Depuis ma naissance, l'injustice s'abat sur moi.. Fallait que je m'y attende à obtenir une carte de fidélité au bureau de Maugray !

Alors que mon esprit était reparti dans la conspiration la plus malsaine qui soit, je me rend compte que je suis dans une chambre. Et pas n'importe laquelle.. Enfin, pas la mienne quoi. Oui je mets du temps à m'en rendre compte, oui je suis lent.. Mais vous savez quoi ? Je suis bien comme je suis. Je m'aime. JE M'AIME. OUI. JE M'AIME.
Bon, restons serieux. Zephyr, il est venu pour toi le temps d'analyser.

Zephyr l'analyse, bonjour.

Je détaille la pièce et me rend compte que je me trouve dans le dortoir des Earths. Mon sens aigüe de l'observation me montre alors que je ne suis pas seule. Une jeune fille est aussi dans la pièce....

- OH, MAIS QU'EST-CE QUE TU FAIS LÀ ?!

Alors que je lui hurle ça, je me rends compte que je suis l'intru ici.. Bon, on peut pas être beau, s'aimer et avoir en plus l'intelligence d'un homme bon. Je ne peux pas tout avoir.. Et ce que j'ai me va. Enfin, je crois.
Je regarde la jeune fille plus intensément, il me semble que je l'ai déjà vu quelque part..

Je me redresse d'un coup en entendant une masse s'effondrer sur un des deux autres lits. Ma chambre étant plongée dans une semi obscurité, je suis incapable de deviner qui c'est. Mais à en juger par les râlements excessifs, et dont le sens des paroles m'échappe, il n'y a pas de doutes: c'est un homme. Punaise, il a eu de la chance que je ne me transforme pas en loup!
Mais comment a-t-il fait pour entrer ici?! Quand ma porte s'ouvre, il est impossible de ne pas l'entendre tant elle grince à cause de la rouille des gonds.
D'ailleurs, au lieu d'investir dans des plats dégueu au réfectoir, il va falloir que Maugrey se décide sérieusement à sortir le chéquier pour l'entretien des portes du dortoir des Earths. De l'huile pour graisser, ça doit pas coûter bonbon!

L'inconnu se met à remuer. Il a l'air de détailler la pièce. Je n'ose pas bouger, de peur qu'il ne me voit. Peut-être que je ferais mieux de me planquer sous la cou...

-OH, MAIS QU'EST-CE QUE TU FAIS LÀ ?!

Je sursaute, le palpitant à fond. "Mais il est con ou quoi ??!". Je pousse un "chut" démesuré:

-Mais parle moins fort, banane! On est pas tous seuls! Et puis, d'abord, c'est moi qui devrais te demander ce que tu fais ici!

Je saute de mon lit, et braque la lumière de mon portable sur son visage. Il m'est familier, mais je suis incapable de me rappeler où je l'ai vu. Une chose est sure: il ne fait pas parti de la section des Earths. De ma voix la plus menaçante possible, je lui demande:

-T'es qui d'abord?

 

- T'es qui toi d'abord ?


Je regarde la jeune fille en face de moi qui semble être en colère, ou agacée, ou énervée ou avoir ses règles avec de grands yeux. Ça y est, ça me revient ! C'est la fille qui traînait avec Alec à la soirée feu de camp et qui a dû subir la crise de jalousie de Joy..
Je me gratte la tête un instant, réfléchissant. Du moins, faisant mine de reflechir parce que là je suis surtout en train d'essayer de formuler correctement la phrase "Quand j'eternue, j'me téléporte !".. Parce que comment avoir l'air crédible face aux gens quand on a un soucis aussi.. Mh.. Voyons voir.. Ridicule que le mien ? Je pense en effet que rididule est le mot qu'il faille. On dit que le ridicule ne tue pas, mais le jour où je me téléporterai sur une autoroute ou dans un champ de mine.. Je pourrais montrer au monde entier que cette expression ne vaut rien ! Le ridicule TUE. Plus que le tabac. Oui, d'ailleurs, en parlant de tabac.. Qu'elle idée d'augmenter les prix comme ça, alors ça y est, c'est la débandade ! Oh ça y est, j'ai envie de fumer.. Quelle misère !

Voyant que mon esprit est ENCORE parti divaguer trop loin, je secoue rapidement la tête pour chasser de mon esprit les dernières pensées parasites.

- Je suis Zephyr O'Broin.. Étudiant en air. Désolé d'avoir hurler mais.. Je me suis fait peur en atterrissant ici..

A la mention du mot "atterrissant", je vois son regard devenit sceptique, elle doit certainement penser que c'est une blague.. Effectivement, on pourrait croire à une blague.. Mais pourtant pas ! Je dois être une blague à moi tout seul. Mon existence est une blague.. Pas drôle qui plus est. Non mais franchement.. Il faut que je soigne ce rhume.
Mon regard se reporte sur la jeune fille inconnue dont je n'ai pas le nom.. Alors qu'elle semblait perdue dans ses pensées, je me risque à lui demander :

- Et toi, c'est quoi ton nom ?

Bon, pour les formules de politesses, on repassera. Déjà, connaître son nom pour enfin poser un nom sur ce visage.

Atterri? Comment ça, atterri dans ma chambre? Il se paie ma tête, celui-là. Il a l'air super perché en plus...qu'est-ce que je fais? Je le prend pas la chemise et je le traîne dehors? Hm...mouais non. Même ce Zephyr possède un certain air de débile, il peut cacher un pouvoir quelconque, comme une force surhumaine, ou une capacité à roter des effluves de kryptonites...Même si je ne suis pas allergique à la kryptonite, je prend en compte la phrase "mieux vaut se se méfier de l'eau qui dort".
Perdues dans mes pensée paranoïaques, je suis surprise lorsqu'il me demande, de but en blanc, mon nom. Il a l'air assez spontané comme mec...
Méfiante, je lui répond:

-Zelda MacAglaral. Earth, quatrième année.

Je laisse passer un petit silence, pendant lequel il a l'air de réfléchir intensément. Puis je ne peux m'empêcher de lui poser les questions qui me viennent à l'esprit:

-Mais...si tu viens de la section Air...comment se fait-il que tu es "atterri" ici? Dans le dortoir des Earths?

- Zelda MacAglaral. Earth, quatrième année.

Zelda.. Mh, c'est un prénom peu commun mais qui sonne assez bien. Il me fait penser au célebre jeu video avec la princesse à sauver. Non, pas Mario. Zelda, le jeu eponyme avec Link.. Oui, mon âme de geek a besoin de ressortir par moment, c'est important. Les jeux videos sont une chose que je suis presque triste d'avoir quitté depuis mon arrivée ici. C'était une sorte de passe-temps et d'echappatoire. Maintenant qu'il n'y a plus les jeux videos et que ma bulle perso n'existe plus, j'ai dû trouver autre chose pour m'évader.. Et mon choix c'est porté sur les cerfs-volants. Ces objets majestueux à la grâce suprême.. Volant dans le vent tels des oiseaux légers et précieux.. Virevoltant tels des accrobates celestes dans ce bleu céruléen du ciel du juin.

-Mais...si tu viens de la section Air...comment se fait-il que tu es "atterri" ici? Dans le dortoir des Earths?

La questions fatale. Elle capte alors toute mon attention, je la regarde avec de grands yeux.. Comment répondre sans passer pour le plus grand abruti de la Terre ? Comment parvenir à maintenir mon image.. Et accessoirement celle de mon cousin, intact ? Oui parce qu'il est clair que mon cousin doit avoir honte de ses liens familiaux par moment, voir tout le temps. Je ne veux pas que mon statut d'imbéciles entache le sien.. Ou alors personne ne doit jamais savoir que nous sommes cousins !
Zephyr, Zephyr.. Reprends toi. Tu dois arrêter de t'évader dans ta tête. Ce n'est pas une issue de secours.. Tu passes juste pour un idiot pérché. Répondre à la question. Bien, bien. Répondons franchement..


- En fait.. Je me téléporte dés que j'éternue. Ça peut paraitre bizarre, mais.. C'est vraiment un handicape ! Bon, c'est vrai que dit comme ça, ça parait vraiment être blague et.. Je ne t'empêche pas de rire. Tu peux te moquer, pas de soucis. Mon ego s'en sortira intact avec ou sans des moqueries en plus.

Je la regarde alors avec un air fier, oui, j'ai quelques soucis de faux raccords.. C'est pas à ce moment là que j'aurais dû lancer le regard fier. Note à moi-même : Apprendre à accorder les expressions de son visage avec ses paroles.

J'éclate de rire. Mais pas pour me moquer de Zephyr, juste parce que sa réponse était des plus inattendues. Je m'arrête un moment, les yeux pleins de larmes:

-Ooh, excuse moi, je m'y attendais pas du tout! Ne le prend pas mal, c'est juste...

Et je repars de plus belle, cette fois pliée en deux. Zephyr a perdu son air fier, et semble même vexé. Je m'arrête de rire, essuyant mes larmes avec un énorme sourire. Je le regarde. Qu'est-ce qu'il peut être mignon quand il boude! Ses yeux me lancent des éclairs, mais sa bouche tressaute, et hésite entre le rire ou la moue. Je m'assois à côté de lui, et le regarde avec un sourire gêné. Il est vraiment trop mignon: typé asiatique, des cheveux noirs et ondulés, et un air un peu innocent.

-Ne te vexe pas. Je ne me moquais pas de toi. Tu as vraiment l'air drôle, et adorable! Ca fait longtemps que personne ne m'avait fait rire comme ça: tu devrais en être fier!

Je lui adresse un clin d'oeil, et désigne ma chambre d'un mouvement de bras:

-Bienvenue dans ma chambre, Monsieur O'Broin de la section Air!luis dis-je d'une voix solennelle parodiée.

Une fois sa crise de rire retombée, elle me présenta d'un air magistral sa chambre. Je l'observais alors avec attention, applaudissant avec mes deux mains quand elle me présente l'endroit.
Soyons réaliste, il ne s'agit que d'une simple chambre mais présentée avec cette voix, tout devient plus interessant. Comment vous croyez que Stephane Bern arrive à captiver son auditoir en parlant de sujet aussi peu interessants et divertissants que la vie de Louis XVII. Non mais.. Qui ça interesse de savoir qu'il y a eu un Louis dix-sept ? Déjà que Louis seize, franchement, il a pas une vie de rêve.. Je veux pas imaginer celle du suivant. De toutes facons, les rois ont tous des vies horribles vers la fin. Ça finit toujours mal. Toujours. Le monde est quand même mal foutu..

- Elle est mignonne ta chambre !

Je laisse un fin sourire fendre mes lèvres alors que je te réponds. Je me tourne alors vers toi et ne perd pas mon sourire. Alors que je détaillais ton visage, je finis par remarquer que tes cheveux semblent être très soyeux et brillants. Je viens alors glisser mes doigts fins dans ta chevelure pour en saisir une mèche. Je te regarde avec de petits yeux que je plisse.

- Zelda, tes cheveux sont vraiment doux. On dirait de la soie qui glisse sur les doigts. Je ris légerement.

Alors que je retire mes doigts de tes cheveux, je regarde la fenêtre avec envie. Je laisse un instant passé avant de me lever et de m'approcher de la fenêtre sans rien dire. Je te regarde avec des yeux de chiens battus, approchant ma main de la fenêtre.

- Est-ce qu'on peut fumer ici ?

-Est-ce qu'on peut fumer ici?

Son regard de chien battu est vraiment trop mignon. Je lui souris, heureuse qu'il est enfin dit quelque chose d'intelligent. Après cette grosse déprime, j'ai une envie irrésistible de m'intoxiquer les poumons. Je sais, je suis une Earth, et je suis censée être "écolo", et tout et tout...mais l'appel de la clope est plus fort que tout. De toutes façon, j'élimine vite les mauvais trucs, alors...

Je le regarde, et lui fais un sourire malicieux.

-On peut. Mais la clope, c'est meilleur à deux.

Pour la phrase qui tue, je repasserais. En attendant, il sourit, et se précipite dans sa poche. Il en sort un paquet de "Pueblo". Pas mes préférées, mais je vais pas m'en plaindre. J'en prend une, et me dirige vers la fenêtre. Je l'ouvre, et m'accoude au bord. Zephyr passe par-dessus moi, et s'asseois, les pieds dans le vide. Il m'allume ma clope, et tout en aspirant, je le regarde intensément. Le clair de lune révèle la couleur de sa peau blafarde, typiquement asiatique. Il a de belles lèvres aussi.
Nous tirons lattes sur lattes, sans rien dire, en regardant les quelques étoiles qui ne sont pas cachées par les nuages. Zephyr semble être ailleurs, et ne pas être dérangé par ce silence. Au bout d'un moment, je refoule mon handicapante timidité, et je prend mon courage à deux mains.

-Zephyr O'Broin, parle moi de toi. Je veux apprendre à te connaître.

 

Alors que nous etions en train de fumer tranquillement, le silence nous envahissant, j'entends la petite voix hesitante de Zelda. Je me tourne alors vers elle, pour lui donner toute mon attention.

- Zephyr O'Broin, parle moi de toi. Je veux apprendre à te connaître.

C'est vrai qu'on ne se connait pas. Je suis arrivé ici par hasard suite à un de mes maudits eternuements. Cependant, cette fois-ci, je pense que c'est une bonne chose. Zelda ne m'a pas expulsé de sa chambre à coup de bâtons, ni insulter.. Peut-être qu'elle se sentait seule. Peut-être que je peux lui apporter un peu de compagnie. Ou peut-être que c'est moi qui avait besoin de compagnie. Dans tous les cas, maintenant nous sommes là, alors pourquoi ne pas essayer d'apprendre à nous connaître. Je laisse filer quelques secondes avant de commencer à parler.

 -  Ma vie n'est pas très interessante. Du moins, niveau aventures palpitantes, on a connu bien mieux. Je ne suis pas Idianna Jones, mais j'aime m'aventurer dans les coins que je ne connais pas même si je peux y laisser ma vie. Avec Alec, mon cousin que tu as pu voir à la soirée feu de camp, on a toujours vécu ensemble. Notamment depuis la mort de nos parents respectifs. C'est difficile pour moi de te parler de mon histoire sans parler de lui. C'est un homme qui peut paraitre froid, sans sentiments.. Mais ce n'est pas une mauvaise personne. Sans lui peut-être que je ne serai pas là aujourd'hui.   Un petit rire s'échappe de mes lèvres. Je fais une petite pause avant de continuer mon récit. Mh, je ne sais pas ce que tu veux savoir sur moi, mais sache que je ne suis pas une personne interessante. Si tu veux devenir populaire et faire ton nom ici, c'est pas vraiment avec moi qu'il faut traîner. Choisi plutôt Joy ou Alec, se sont des gens populaires. Pour ma part, j'ai choisi de fuir la popularité que je considére comme une forme de peste. Je reste là, silencieux et j'attends de les voir tomber un à un. Je me plais à voir leur petit monde s'écrouler, c'est beau à voir. L'humain est faible et il s'invente une petite bulle de puissance car il est incapable d'affronter la réalité. Je ne dis pas que je suis au-dessus d'eux, moi aussi je suis un lâche. Je le réfugie dans la contemplation des étoiles ou des cerf-volants. C'est plutôt à ce monde là que j'appartiens, le monde du ciel. Celui qui ouvre une porte vers les cieux sans jamais te laisser l'atteindre. Même du bout des doigts. Toute ma vie, je sais que je continuerai de regarder mes rêves s'envoler comme des cerf-volants sans jamais les rattraper.

Voyant que je suis parti un peu trop loin, que j'ai peut-être dévoiler un peu trop de ma personne, je me mets à rire. Pas un rire nerveux, non, un petit rire léger et sincére.
Je pose alors mon regard sur Zelda qui semble m'avoir écouter avec interêt. Je ne sais pas si elle peut me comprendre, mais je pense que ce soir, j'avais envie de me livrer à quelqu'un. Une vraie personne, avec des sentiments, des émotions et une âme. Je lui souris avant de retourner mon regard vers le ciel.

- Et toi, Zelda MacAglaral, quels sont ton histoire, ta vie et tes rêves ?

- J'ai envie de me faire des amis, j'ajoute.  Je n'en ai jamais eu, je ne connais que vaguement la sensation d'en avoir. Mais je sais que plus jamais je ne ressentirai la douleur que la solitude peut laisser au fond de soi.

Lorsqu'elle termine de parler, j'observe les étoiles un instant, preferant le silence à une réponse vaseuse qui risquerait de clore cette ambiance si particulière.
Alors que les secondes passent comme des éclairs, je continue d'ancrer mon regard dans les cieux.

- Quand j'étais petit, ma mère m'avait raconter que les étoiles sont les âmes défuntes qui nous observent. Elles veillent sur nous, quoi qu'il arrive et nous accompagnent dans la vie de tout les jours. Mes deux parents sont là haut maintenant, et je sais qu'ils sont toujours là. Que, lorsque ça ne va pas, il me suffit de regarder le ciel pour retrouver le regard chaleureux de ma mère. Ça me donne beaucoup de force. N'oublie jamais que les gens qui ont quitté ce monde y restent toujours. Je souris légerement en disant cela, le souvenir de la voie de ma mère faisant echo dans mon esprit.

Je me retourne alors vers toi et attrape une de tes mains en prenant soin de ne pas te brûler avec ma cigarette. Je pose mon index près de tes veines en te regardant dans les yeux.

- Lorsque ti te sens perdue, ou seule, sers fort cet endroit là avec ton autre main. Car à cet endroit coulent le sang qui fait ton identité. Tu ne seras jamais perdue dans ce monde si tu sais d'où tu viens. Même si ton passé te fait mal, il est la seule chose dont tu peux être certaine. Le futur est incertain, le présent est une illusion, mais le passé ne ment pas. Je sais que dans mon sang, il y a mon passé, mon identité et mes repères.

Je laisse alors mon doigt vagabonder jusqu'à pointer le ciel. Je ferme alors les yeux et respire un grand coup, laissant tomber ma cigarette d'entre mes doigts.

- Notre futur est au delà de tout ça. Au delà des astres et des illusions. Je pense que nous devons laisser le temps nous guider, et alors, nous deviendrons amis, Zelda.

Après avoir reçu un baiser sur la joue de ta part, je souris légerement et commence a partir quand j'entends ta petite voix arriver à mes oreilles, je te donne alors mon attention.

- Du cerf-volant ? Avec grand plaisir, que dirais-tu mercredi soir à 18h ? Je te propose avec mon sourire encore accroché au visage.

Avant que tu n'es le temps de répondre, je suis pris d'un éternuement violent qui me fait disparaitre d'un seul coup. C'est reparti pour un tour, cette nuit non plus, je ne vais pas dormir..