La Taverne Lodbrock.

Jael Conley

Austin m'entraîne avec un autre de mes potes dans la taverne Lodbrock. "Y a pleins de nanas cool", dit-il. Je soupire tandis que nous avançons dans la rue. Austin fait des bonds de petit lapins, tout excité. Vraiment, quel pervers... Pas étonnant qu'il passe rapidement pour un connard. Je me trouve plus futé que lui.
Enfin, plus futé, c'est à revoir. Je pensais vraiment que Zelda serait folle de moi. Tu parles d'un fin observateur! Ma fierté a pris un coup...mais je ne le vis pas mal. C'est une fille extraordinairement belle, et intéressante. Plus intéressante que toutes celles qui ont croisé ma route, mais surtout mon lit. Je soupire en passant une main dans mes cheveux. Dommage, vraiment. Mais je suis sûr qu'elle fera une parfaite amie.

Nous entrons dans la taverne sur un "bonjouuur" pervers de mon débile d'ami Austin. Tandis que les deux se dirigent vers une table au fond à droite, je repère la jeune fille aux cheveux roses-rouges de la dernière fois. Lura, je crois. Je me dirige vers elle, et m'assoit sur la chaise à côté.
Elle se tourne vers moi, le regard d'abord surpris. Puis elle détourne la tête, comme si ma présence la faisait clairement chier. Je souris: la solitude de Lura est toujours sa meilleure amie. Mais je peux être plus intéressant qu'elle, j'en suis sûr.

-Je t'avais dit que je ne te passerais pas à côté, je lui dis posant mon coude sur le comptoir et en posant ma tête dessus. Je suis tourné vers elle, tout sourire. J'ai envie de l'entendre parler.

Titre

Avec Prénom Nom

Je t'avais dit que je ne te passerais pas à côté

Oh non. Pas lui. J'ai déja un sacré probleme avec la gente masculine, mais celui la est sacrement collant.

"Tu as l'air d'aimer perdre ton temps.. C'est bete pour toi"

J'avale une delicieuse gorgée de ma boisson. Nous y revoila, Jael et moi en tete a tete.

Jael Conley

-Tu as l'air d'aimer perdre ton temps.. C'est bête pour toi.

Je souris, amusé. Décidément, c'est ma fête cette semaine. Je me redresse pour me retrouver face au comptoir.

-Plutôt que perdre mon temps, je dirais que je le remplis comme je peux.

La serveuse arrive et me demande ce que je désires. Je lui réponds sans hésiter un whisky. Elle me le sert, toujours aussi rapide, et me tend le verre. Je le porte à mes lèvres et en bois une petit gorgée. Vraiment pas bavarde. Je ne baisse pas les bras. Foutue solitude toxique, tu ne m'auras pas.

-En revanche, ce qui est bête, c'est que toi tu perdes ton temps à te complaire dans ta solitude.

Je la sens se tendre. Mon rire intérieur retentit dans ma tête. Pas encore coulée, mais en parti touchée. Maintenant que la guerre est lancée, autant que je fasse preuve de plus de diplomatie. Je sais qu'elle ne répondra pas à ma pique: cette fille est trop fière pour ça. Je bois une autre gorgée. Et je continue, sans craintes.

-Quoi de pire que la solitude, je te le demande. Elle s'empare de toi, et te ronge, petit bout par petit bout. Tu as l'impression d'avoir vécu le pire, d'avoir vécu pire que les autres, et d'être au dessus d'eux. Tu es sarcastique, et cassante, parce que tu te sens plus mature que tous ces petits cons qui feignent de s'intéresser à toi. Et là, un idiot s'assoit à côté de toi, et t'examine comme s'il te connaissait mieux que tout le monde. Qu'est-ce que tu aimerais qu'il dégage...en plus, il t'agace, parce ce qu'il te dit à le don de t'énerver. Tu te fous de savoir s'il a raison ou pas, tu veux juste qu'il dégage et qu'il te foute la paix.

Je bois encore une gorgée, et reprend la parole avant qu'elle ne le fasse.

-Foutue solitude. Et foutu idiot qui reste à côté de toi.

Je dis tout cela d'une voix dénuée d'expressions. Je me tourne vers elle, et lui fait un sourire en coin.

   
   Titre

   Avec Prénom Nom

   
Quoi de pire que la solitude, je te le demande. Elle s'empare de toi, et te ronge, petit bout par petit bout. Tu as l'impression d'avoir vécu le pire, d'avoir vécu pire que les autres, et d'être au dessus d'eux. Tu es sarcastique, et cassante, parce que tu te sens plus mature que tous ces petits cons qui feignent de s'intéresser à toi. Et là, un idiot s'assoit à côté de toi, et t'examine comme s'il te connaissait mieux que tout le monde. Qu'est-ce que tu aimerais qu'il dégage...en plus, il t'agace, parce ce qu'il te dit à le don de t'énerver. Tu te fous de savoir s'il a raison ou pas, tu veux juste qu'il dégage et qu'il te foute la paix.
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Pauvre petit chat..Il est completement perdue dans sa tete ! Je souris, il m'amuse..Puis soudain une pensée me traverse l'esprit. ça fait quoi d'embrasser un mec ? Non serieux ! ça ne m'est jamais arrivé..Je regarde les levres pulpeuse de jael. Meme pour un mec il est mignon disons-le !
Il fini son discours :


Foutue solitude. Et foutu idiot qui reste à côté de toi

Je me penche délicatement et dépose un baiser sur ses lèvres. Il parait surpris mais ne dit rien et me rendit mon baiser. Je me redresse et fini mon verre sur le champs.
Je me tourne et regarde son air ahuri :

-Bof..Je préfère vraiment les filles.
   

Jael Conley

Elle se penche vers moi, sans rien dire, sans prévenir, et dépose ses lèvres sur les miennes. Surpris, je me fige une demi-seconde. L'aurais-je mal comprise? Serait-elle loin d'être la fille qui n'aime pas les hommes? Je lui rend son baiser, et plaque mes lèvres très concrètement sur les siennes. Mais au moment où ma langue se décide à sortir, elle se recule, fini son verre et me regarde d'un air arrogant.

-Bof..Je préfère vraiment les filles.

Elle lâche un ricanement, se lève et sort de la taverne. J'entends mes deux potes rigoler au loin, et pousser des "ouuh" à tout va.
Con. Je me sens vraiment con. Mais qui est le plus con de nous deux? Ça se voit qu'elle, elle ne me connaît pas. Je souris, du sourire du Joker.

-Que la chasse commence, ma jolie.

En suivant nos pas...

Avec Zephyr ♥

COCO CHANEL EST DANS LA PLACE WSH. COMMENT JE GERE POWPOW. Ouais enfin,  c'est pas comme si c'est toi qui avait fait le costume... OUI PEUT-ETRE MAIS C'EST MOI QUI L'AI CHOISI! Il est tellement beau comme ça mon bébé. GFYGFYHGF. ♥ Toutes ces couleurs lui vont tellement bien. Ca me met en joie. GUHG. J'suis content. Il me propose de boire un coup. PAS DE PROBLEME CHERI.

-Si tu payes, j'accepte, chéri.

Je lui fais un clin d'oeil et un sourire malin. Main dans la main, on sort dans la boutique et je regarde à gauche et à droite.... Oh, tu es dans une rue piétonne, c'est pas comme si tu allais te prendre une voiture. D'AUTANT PLUS QU'IL N'Y EN A QUE TRES PEU SUR L'ÎLE! OUI MAIS! Il y a des vélos. TU Y AS PENSE A CA? Puis... C'est pour me décider abruti. Taverne Lodbrok ou Macchiato Café? La Taverne est vide en ce moment et est en train de faire faillite depuis le Macchiato Café. Et le Macchiato... C'est hyper hype, c'est trop mainstream pour mon originalité original. Je l'amène donc jusqu'à la Taverne faisant sonner la clochette ou je ne sais quoi là le truc qui fait du bruit. Et on s'assoit à une table, en tête à tête.

-Comment on fait ce soir, bébé? On se la joue incognito ou je peux continuer à agir comme d'habitude?

C'est important de savoir! IMAGINEZ QUE... Je veuille l'embrasser et qu'il me remballe en mode "regardez le bouffon, il est tout le temps mouillé, et il pue le chien mouillé" etc... C'EST HUMILIANT LES MECS ET JE REFUSE D'ETRE HUMILIE UNE AUTRE FOIS. SURTOUT A CAUSE DE MON POUVOIR.

-  Si tu payes, j'accepte, chéri.

Un fin sourire se dessine sur mes lèvres et je hausse un sourcil. Je vois, petit profiteur. Je laisse un petit rire alors qu'il nous amène vers la taverne. Je ne suis jamais venu ici en quatre ans. Quand je vous disez que je ne sors pratiquement pas ! Disons que c'est plutôt le lieu de Alec ici et j'évite de traîner dans les lieux favoris de mon cousin. Par respect pour lui déjà et puis également parce que je pense que si on se voyait tout le temps, on finirait par ne plus se supporter. Quand on était petit y avait pas de soucis, mais maintenant on a en quelque sorte chacun fait son chemin de son côté. Même si on se connaît bien, on a changé. Et aux jours d'aujourd'hui, je préfère me tenir à l'écart. Je pense que tout ira pour le mieux si on continue comme ça.
Arrivé à la taverne, Martin nous amène à une table en tête à tête et me regarde. Je suis une merde pour analyser et interpréter des expressions faciales mais je devine que la question qui va sortir de ses lèvres va m'énerver.

- Comment on fait ce soir, bébé? On se la joue incognito ou je peux continuer à agir comme d'habitude? 

Bingo. Je pose mes coudes sur la table et fermé mes poings en les ramenant ensemble sous mon menton. Je le fixe dans les yeux en réfléchissant un instant. Je ne vois pas pourquoi on se la jouerait incognito. Je n'aime pas ça. Si les gens ne nous acceptent pas et bien ils n'auront qu'à aller se faire mettre. Je ne vais pas me la jouer stéréotypé hétéro de série américaine débile tout ça pour plaire. Je n'ai pas envie de devoir changer de personnalité pour plaire. C'est hors de question. Et Maxence peut être sûr que si je la croise, je roulerai la pelle de sa vie à Martin. Juste sous ses yeux. Oh oui.. Mate bien ça ma jolie.

- Tu ne changes rien. On fait comme d'habitude. On ne va pas se cacher, c'est hors de question. Vivre caché ne m'interesse pas, absolument pas. Soyons clair. As-tu une objection ? Si tu n'est pas d'accord, pas de soucis. On peut se la jouer incognito. Je ferais ce qui te mettra le plus à l'aise. 

Je pose alors mes mains sur la table en observant Martin. Une jolie serveuse arrive devant nous pour avoir nos commandes. Je demande un verre de rhum et attrape la main de Martin de la mienne en la caressant légèrement.

- Qu'est-ce que tu veux boire mon chéri ?

J'écoute sa réponse avec un grand sourire aux lèvres. Ça me rassure tellement. ÇA VEUT DIRE QU'IL ASSUME NOTRE STATUT. FTJKJZIDISJHZ. MON BÉBÉ D'AMOUR. La serveuse vient à nous et je sens Zephyr me prendre la main. Je ne sais pas si ça me met à l'aise ou pas car je sais qu'il le fait exprès pour... Me rassurer ou pour que j'assume vraiment, sans me cacher. BON. FAUT JOUER DANS SON JEU.

-Bien entendu mon amour. Je voudrais un verre de calvados s'il vous plait. Avec glaçon. ET deux pailles aussi. Merci.

ET OUI MEC. MOI J'Y VAIS FORT. Autant se la mettre bien pour la soirée ! La serveuse nous pose nos verres et nos pailles. Je les défais et les mets dans ma boisson. IL FAUT QUE ZEPHYR GOÛTE CETTE MERVEILLE DE MA NORMAUNDIE. Il ne tient pas l'alcool, OK. Moi non plus mais ça... MAMMA MIA. Je prends une paille en bouche et regarde Zephyr avec un doux regard.

-A la tienne chéri, lui dis-je en mordillant ma paille.

OUI. C'EST UNE MANIE. GENRE VOUS NE MORDILLEZ JAMAIS VOTRE PAILLE? Euh non. WSH. QUI OSE MENTIR? VIENS ICI QUE JE TE JETTE LA PREMIÈRE PIERRE. Je garde sa main en main et la caresse avec mon pouce. Avec une de mes jambes, et de mes pieds OUI MALHEUREUSEMENT MAIS ILS SONT COUVERTS DONC ÇA VA! JE SUPPORTE. Je remonte le long de son mollet, puis de sa cuisse avec un de ces sacrés pieds, jusqu'à son entrejambe et je redescends. Je fais lever mes sourcils et lui fais un sourire envieux. Envieux de son corps. NON POUR AVOIR LE MÊME ENTENDONS NOUS. NON JE NE DIS PAS QUE SON CORPS EST MOCHE CAR ÇA SERAIT MENTIR MAIS LE MIEN ME CONVIENT TRÈS BIEN. Enfin... Comprenez moi. C'est une partie de moi, ça m'appartient. Bref.

-J'ai parlé à ton cousin au fait. Histoire de le connaître un peu. Il est plus ou moins au courant... Donc demain s'il vient j'espère qu'il ne sera pas choqué ou désespéré... Il vient d'ailleurs ce soir?

Mon ton curieux mais aussi tranquille passe comme une lettre à la poste. Après je n'ai rien à me reprocher. Je demande juste. J'AI LE DROIT NON? VOILÀ. J'essaie de faire la conversation. Puis il a le droit de savoir roh et puis zut!

Zephyr Ó Broin.

- J'ai parlé à ton cousin au fait. Histoire de le connaître un peu. Il est plus ou moins au courant... Donc demain s'il vient j'espère qu'il ne sera pas choqué ou désespéré... Il vient d'ailleurs ce soir?

Le mot cousin capte l'intégralité de mon intention. Je lève un sourcil et écoute avec attention chacun des mots qu' il prononce. Si Alec viendra ce soir ? Je ne sais pas. Il risque de croiser Joy et ça risque de m'énerver. Pour être franc, je me serai bien passé de cette soirée. Ce n'est pas que je suis un flemmard ou quoi que ce soit mais j'ai un mauvais pressentiment. Quelque chose va mal tourner. Que ça soit ce soir où demain. Je ne sais pas. Je suis peut-être simplement trop pessimiste. Un soupire s'échappe de mes lèvres et je frotte mon visage à l'aide de mes mains. Que répondre à Martin ? Je vais passer pour quoi si je lui dis que je ne sais pas ? Je secoue la tête et regarde mes mains un instant. J'ai l'impression que plus le temps avance.. Plus on se perd. On s'éloigne. Ça m'enerve mais on y peut rien. C'est le temps qui en décide et pas nous. C'est certainement que ça doit se passer comme ça.

- Tu as bien fait de lui dire, pas de soucis. Je ne pense pas qu'il  puisse être choqué. C'est pas comme si il ne m'avait jamais vu avec un homme. Et.. Pour être honnête, j'ai pas envie de te dire de conneries donc je vais te dire que je n'en ai aucune idée. Mais il n'est pas au mieux de sa forme actuellement donc je comprendrai qu'il ne vienne pas.  

Pas au mieux de sa forme.. Une jolie manière de dire que sa connasse d'ex petite amie aveugle a cru qu'il était de bon ton de le droguer. Putain.. Je ferme les yeux un instant avant de les ouvrir à nouveau pour observer Martin. Mh. Alec me manque. Je ne peux m'empêcher d'être inquiet pour lui. Je ne sais pas si j'ai des raisons valables d'être si énervé ou si je m'emporte trop. Peut-être que je m'emporte trop.. Que je devrais laisser poser. Penser à autre chose que ça tout le temps. Je grogne légèrement en continuant de fixer mes doigts.

- Il serait peut-être temps de filer à la soirée.

Me voilà enfin homme. Sous ma vraie nature. Je vais probablement blessé des gens après cette nouvelle comme Lura ou Aaron qui me pensait vraiment être une femme mais ça ne fait rien. Ils doivent savoir la vérité. Tout le monde doit le savoir. Ce genre de chose, je ne peux pas le cacher éternellement. Seul Alec était au courant. Il a bien vu lorsque nous avons couché ensemble, disons qu'il n'avait pas vraiment le choix. Un sexe masculin à la place d'un vagin ça se remarque assez rapidement. Mais il a accepté. Il doit être ouvert à tout, ou presque. Et il a tenu le secret jusqu'à maintenant. Je dois le remercier pour ce geste.

J'en avais juste ras-le-bol de prétendre être quelqu'un que je ne suis pas et la coiffeuse me l'a bien fait comprendre. Je me sens bien dans la chambre de Sven et Martin à cause de ça. Car je suis un mâle comme eux bien qu'ils n'étaient pas au courant. J'ai quand-même réussi à garder ce fardeau pendant cinq ans. Je ne sais pas ce qui m'a prit. Peut-être qu'en étant une femme, les gens accepteraient plus ma sexualité car apparemment une femme aimant les femmes, on les accepte plus qu'un homme en aimant un autre.

Je m'en vais de ce pas vers la taverne Lodbrok. Je suis enfin libre de mes pensées, de ma vision de voir les choses. Je peux enfin me gratter les *ouilles comme un homme, plus besoin de cette discrétion. Le plus dur était probablement retenir mes érections. Je m'habillais souvent avec des habits larges à cause de ça, au cas où mais maintenant c'est fini. 

J'entre dans la taverne et m'assois au comptoir et demande une double dose de pastis. Autant rester fidèle à ma région, à ma Provence. Elle me le sert et je commence à boire en mangeant des olives qu'elle m'a gentiment amené. Je m'amuse à faire des vagues et des bulles avec ma boisson, pour m'occuper. Je suis en Water, le liquide ça me connait et je ne parle pas que d'alcool.

J'ai besoin de crier ma liberté et ma joie sur tous les toits et à qui voudra bien l'entendre. J'étais frustré à cause de ça aussi. Comment réagir face à Lura, elle qui n'aime que les femmes. Et face à Aaron... Qui aime les femmes aussi. Je regarde autour de moi, attendant désespérément quelqu'un à qui parler. J'ai besoin de parler. J'ai changé. Une nouvelle coupe, un nouveau visage, un nouveau moi. Je souris. J'ai l'impression d'être libéré d'un poids de malade. Je me sens léger. Je me sens bien. Je me sens moi. 

La vie de femme n'a pas été facile. Je devais jouer un rôle en permanence. Me faire passer pour fragile et pour faible. L'épisode avec Joy en a été la preuve. Elle devait d'ailleurs être une fille mal baisée comme on dit mais elle était avec Alec, donc ça ne devait pas être le cas. Si j'avais été un homme en sa présence, aurait-elle réagi pareil? Je ne sais pas.

Je m'ennuie. Mais venez me parler bordel! Je ne mords pas, je suis assez inoffensif en soi. J'attends que passe le temps.

Zelda MacAglaral

J'arrive à la taverne un peu tard en ce dimanche soir. Je me suis réveillée il y a peu, mais comme le réfectoire était fermé, j'ai décidé de venir manger ici.
Mes jambes me font un mal de chien (ou plutôt de loup): ça m'apprendra à trop profiter de mon merveilleux don...
J'entre en faisant tinter la clochette. La serveuse me reconnaît, et m'accueille avec son éternel sourire d'irlandaise chaleureuse. Je me rapproche du comptoir en lui rendant. Mais Firaen change soudain d'air, et fronce les sourcils, visiblement inquiète en me regardant.

-Mais qu'est-ce que tu t'es fait au visage mon chou?

Je soupire par le nez, désespérée par mon incapacité à réfléchir correctement quand je me réveille. J'ai oublié de camoufler mes égratignures, merde...

-Mauvaise chute! Cheval et cross, c'est pas un très bon mélange pour moi...

Je souris d'un air narquois, contente que mon intonation soit la bonne pour ce petit mensonge.
Firaen rigole, et me demande ce que je désire. Je lui dis que j'ai une faim de loup, ce qui me fait rigoler. Elle s'exclame qu'elle s'occupe de tout, et se dirige dare-dare dans sa cuisine. Je souris en voyant sa tignasse s'afférer derrière les meubles en inox.
Puis je remarque un roux à ma droite. Il me regarde aussi. Ou m'observe plutôt. Mais la lueur de ses yeux ne reflètent rien de malsain. Je lui adresse un sourire timide, avant de me hisser sur une chaise haute.

Une femme arrive dans le bar. Je la regarde et lui souris. J'espère qu'avec ma vraie tête elle n'a pas peur et qu'elle ne me prend pas pour un psychopathe à la regarder aussi intensément. L'avantage de ne pas la connaitre, est que je n'aurais pas besoin de me cacher et je pourrais assumer pleinement cet homme que je suis. Bien que je puisse paraître maniéré. Je fais glisser mon verre jusqu'à elle et me déplace de quelques chaises pour m'assoir à côté d'elle. Je me demande si ça ne serait pas la fille que Aaron me parle sans arrêt, par force d'accord, je le conçois. 

-Je m'appelle Maxence et je suis en water et toi? 

Oui, pas de bonjour, pas de bonsoir. Juste une question ça suffira. Il suffira d'un signe, un matin. Ou un soir au choix. Je l'observe attentivement. Elle semble essoufflée et d'après ce qu'elle en dit, ça serait à cause de l'équitation. Une Earth? Serais-je sur la bonne voix. J'affiche un sourire sûr de moi. Ça fait longtemps qu'il ne m'était pas apparu aux lèvres celui-là. En même temps, pour paraître fragile, tu ne peux pas te permettre ce genre de sourire. 

-Tu connais un Aaron par hasard? 

Oui je sais. Je ne la connais pas mais je l'agresse de questions. En espérant qu'elle ne se sente pas mal à l'aise. Ça me gênerait sinon.

Zelda MacAglaral

Je pose mes deux coudes sur le comptoir. Mon ventre gargouille et me tiraille dans tous les sens. Punaise, je meurs de faim...
J'entends un bruit sur le comptoir. Je tourne ma tête vers sa provenance, et je vois le roux à côté de moi vers glisser son verre sur le vieux bois et se déplacer vers moi. Je le regarde faire, les sourcils froncés.

-Je m'appelle Maxence et je suis en water et toi?

Il me demande ça avec un sourire simple, et une voix assez fluette. Je sens mes yeux s'agrandir sous la surprise de cette approche approximative. Bizarre sa façon de rencontrer des gens...Mais je ne vais pas le remballer. Il a pas l'air trop con. Et je ne ressens pas le besoin d'être agressive, ou de fuir. Même mon loup intérieur n'y voit pas une menace. Je lui rend un petit sourire.

-Je suis en Earth. Et je m'appelle Zelda.

Maxence affiche un large sourire, visiblement sûr de lui.

-Tu connais un Aaron par hasard?

A ce nom, mon ventre saute en chute libre, et mes joues s'empourprent. Je résiste pour ne pas tourner la tête. Mais je conserve mon petit sourire, qui j'espère apporte un peu de neutralité face à la réaction incontrôlée de mon corps.
Je penche la tête sur le côté, tout en continuant de lui faire mon sourire innocent.

-Ça dépend...je ne connais pas les gens par hasard, en général. Le hasard fait seulement que je les rencontre.

Maxence fronce les sourcils, visiblement peu satisfait de ma réponse. Il n'a pas l'air de comprendre non plus... J'élargis mon sourire. Ses yeux me regardent sans me voir, témoignant de son activité cérébrale intense. Je rigole un peu face à son air dubitatif. Puis je le regarde intensément, un sourire en coin.

-Mais si tu veux savoir, le hasard m'a en effet fait rencontrer un Aaron. Le problème, c'est que cette école est grande, et la plupart des élèves sont anglo-saxons et possède donc un prénom de cette origine. Comment pourrais-je savoir de quel Aaron tu parles? Tu dois te poser d'ailleurs la même question.

Je marque une pause. Un petit silence se fraye, accompagné des bruits de casseroles, et du sifflotement de Firaën qui s'affaire en cuisine.

-Je propose donc qu'on joue aux devinettes. T'en dis quoi, "chéri"? dis-je en prononçant le dernier mot français du mieux que je peux avec mon accent écossais.
Maxence est français, ça s'entend aux "r" et aux intonations qu'il prononce à la française. Devant son air ébahi, je rigole un peu et lui fais un clin d'oeil.

Elle n'a pas l'air effrayée. Au temps pour moi! Zelda en Earth, je l'ai eu en plein dans le mille. Okay. Elle me parle des rencontres par hasard en entendant ma question. Ha la coquine. Je vois ton jeu. N'essaie pas de paraître neutre ou quoi ma jolie, tes rougissements et ton sourire te grillent immédiatement. L'école est grande en effet mais alors pourquoi m'avoir parlé d'un Aaron comme si tu savais duquel je mentionnais? Tu t'es fait avoir à ton propre jeu. Je rigole, content. 

-Des Aaron en Fire, il n'y en a pas dix mille. Et encore moins des comme lui, n'est-ce pas? 

Je souris, malin. Voilà qu'elle me parle de devinettes? Je ne suis pas très bon à ça mais je suis joueur. Et elle aussi apparemment. Son chéri sonne tellement faux à travers ses lèvres. Du moins il sonne faux pour ma personne. Je la regarde interloqué mais intéressé et curieux en même temps.

-Quel genre de devinettes ? Commence, que je vois comment ton jeu se déroule. 

Je regarde la serveuse et lui fais un signe de victoire pour lui faire comprendre de me remettre une double dose. Oui. Ça m'a manqué de boire comme un trou. Pour une fille, pour faire bonne impression, un panaché ou demi pêche ça suffit mais pour un homme, c'est différent. Je commence à boire la moitié de mon verre.

Zelda MacAglaral

Maxence sourit d'un air malicieux.

-Des Aaron en Fire, il n'y en a pas dix mille. Et encore moins des comme lui, n'est-ce pas?

Ma lèvre tressaute en un semi-sourire débile involontaire. Je ne suis décidément pas douée pour jouer la fille mystérieuse! Je regarde Maxence en me mordant la lèvre. Celui-ci sourit encore plus.
Firaën arrive, transportant une assiette fumante.

-Et un Boxty tout chaud pour la jeune demoiselle.

Elle le pose devant moi, et attrape une serviette, un verre, une fourchette et un couteau. Puis elle se redresse, et pose ses deux mains sur ses hanches, fière d'elle.

-Crêpe, pommes de terre crues râpées, purée de pommes de terre, babeurre et oeufs. Tu m'en diras des nouvelles! ajoute-telle en me faisant un clin d'oeil.

Je la remercie, et précipite ma fourchette dans le plat. Je porte une bouchée à mes lèvres, mais c'est tellement chaud que je me brûle la langue. J'attrape le verre d'eau, et en bois une longue gorgée. Puis sentant que Maxence me regarde, je me tourner vers lui. Son sourire ne l'a pas quitté depuis toute à l'heure.

-Quel genre de devinettes ? Commence, que je vois comment ton jeu se déroule.

Je baisse la tête en souriant, gênée.

-Je pense qu'on peut laisser tomber les devinettes... je suis plutôt nulle à ça. La preuve, le jeu n'a même pas commencé que tu m'as déjà grillée.

Je touille l'assiette avec ma fourchette, essayant de faire refroidir la crêpe. Je me tourne la tête vers Aaron, un sourire timide sur les lèvres.

-Je ne connais qu'un Aaron, en Fire. Et non, des comme lui, il n'y en a pas beaucoup.

J'enfourne une bouchée de Boxty dans ma bouche. Ô extase! Je lève un pouce vers Firaën en poussant un "hmmm" d'appréciation.

J'observe les réactions de Zelda après mes questions. Elle voulait m'avoir avec des devinettes hahahaha. Ca me fait rire, mais pas d'un rire méchant ou malveillant, au contraire. Je vois arriver un plat, de je ne sais où, à base de pommes de terre. Eh bien, elle a une faim de loup cette petite.

Voilà qu'elle me parle d'Aaron. Elle essaie de minimaliser ses pensées et ses propos par rapport à lui. Cela cache quelque chose, peut-être? Je commence à m'intéresser à son sujet. Peut-être avait-il enfin conclu avec elle? Si c'est le cas, et si je récupère des informations sur son sujet pour en parler à Aarron, comment celui-là me répondra en me voyant arriver.... en homme? On verra. Ce n'est pas le sujet.

-Tu sais qu'Aaron t'apprécie énormément? Entre-nous, je préfère être franc avec toi. J'essaie de lui arranger le coup.

Je lui pose une main sur sa cuisse, sans mal-entendu, ou arrière pensée, juste par affection, puis surtout pour me trouver un appui. J'espère que ce n'est pas déjà fait, je passerai pour un con sinon. Je regarde son plat avec curiosité.

-Je peux goûter une bouchée, s'il te plait? Ou tu as beaucoup trop faim pour partager?

Je lui fais un clin d'oeil avec un sourire joueur. J'ai envie de la taquiner. C'est plus fort que moi. J'ai besoin d'embêter mon monde, sans devenir trop lourd en même temps.

Zelda MacAglaral

-Tu sais qu'Aaron t'apprécie énormément? Entre-nous, je préfère être franc avec toi. J'essaie de lui arranger le coup.

Il pose sa grande main sur ma cuisse droite. Je le regarde, les sourcils froncés. J'ai perdu mon sourire, et mes yeux ne lancent plus de doux regards amicaux. Mais Maxence fixe mon assiette, avec une pointe d'envie dans ses yeux.

-Je peux goûter une bouchée, s'il te plait? Ou tu as beaucoup trop faim pour partager?

Il me fait un clin d'oeil, et un sourire joueur en prime. Un sourire mauvaise grimpe à mes lèvres. Je retire doucement sa main de ma cuisse, sans le quitter des yeux. Je pousse un peu mon assiette vers lui. Il prend ma fourchette, touille un peu le plat et amène un bouchée qu'il englobe avec ses fines lèvres. Il se concentre pour apprécier le goût, mâche un petit moment, et avale le tout, un sourire satisfait.
Je tourne la tête, et regarde le comptoir de haut pour éviter le regarder à lui.

-Je n'ai pas très bien compris, cette histoire "d'arranger le coup".

J'ai lancé cette réplique d'une voix amère. Maxence se tourne vers moi, la fourchette en suspens entre le plat et sa bouche. Je vois tout ça du coin de l'oeil, mais je ne tourne toujours pas la tête dans sa direction.

-Mais ce que tu as essayé de dire, je suppose, c'est que Aaron et moi, nous nous sommes...rapprochés, si on veut, grâce à toi?

Je me retourne enfin vers lui, sondant chaque parcelles de son regard, prête à griller le moindre petit sentiment, le moindre petit détail. Je commence à me méfier de ce Maxence. Je ne sais pas ce qu'il essaie de faire.

-Et donc, pour Aaron, je ne serais qu'un énième coup arrangé par son pote Maxence?

Mes mains commencent à trembler légèrement. Je sens que je m'énerve. Je ne sais pas ce qu'il me prend. Je ne sais même pas si c'est ce qu'il a voulu dire. Peut-être n'était-ce que des paroles maladroites, des mots mal choisis. Mais ça ne m'empêche pas de me sentir flouée. Comme si au final, la rencontre entre Aaron et moi était organisée, orchestrée, dans un but précis. Et je n'aime pas ce sentiment, là, au fond de moi. J'ai envie de me lever, et de partir en trombe lui demander des explications. Mais ce serait perdre mon sang-froid, et tant que je ne suis sure de rien, j'attendrais la réponse de Maxence.
Je regarde le roux, sans ciller, affichant une face neutre. Personne, pas même ceux qui me connaissent, ne seraient capable de voir ma nervosité en ce moment-même. /

Je retire ma main après qu'elle me l'ait enlevé. J'ai dû l'énerver avec mes mots, pourtant je comprends pas pourquoi. Elle me fait goûter son repas, je souris, trouvant cela succulent mais elle renchérit avec Aaron. Ses réactions me semblent louches. Apparemment, elle n'a vraiment pas compris ce que je voulais lui dire. Elle doit s'emporter intérieurement car elle doit penser qu'il ne veut d'elle que pour le sexe, du coup cette annonce, elle soit se considérer comme une objet sexuel, bon qu'à ça. Elle doit être une fille naïve par ses réactions. Il doit y avoir un truc entre les deux, elle a dû tomber amoureuse ou développer des sentiments du style, en pensant avoir trouvé le prince charmant et mes mots ont cassé tout son délire. Mon sourire s'efface et laisse apparaitre une expression froide sur mon visage. Je la regarde droit dans les yeux, la laissant pénéter son regard dans mes yeux verrons.

-Tu ne m'as pas compris, Zelda. Votre rencontre n'a rien à voir avec moi. Il t'a rencontré lorsque nous nous connaissions et il m'a parlé de toi.

Je prends mon verre et me dresse doit sur ma chaise pour en boire une gorgée. Je détourne le regard et regarde la serveuse s'occuper de sa vaisselle. J'essaie de prendre une pause dans mes mots. Il faut bien être prêt et fort pour répondre à ce genre de personne.

-Il t'apprécie vraiment et a envie d'être avec toi. Depuis le temps, je ne sais pas ce qu'il y a eu. Sivous vous êtes rapprochés ou autre, ou si vous êtes allés plus loin niveau relation sentimental.

Je la regarde droit dans les yeux. Elle doit comprendre ce que je veux dire. Que je ne veux rien de mal, et que je n'insinue rien. Si elle pense le contraire, c'est qu'elle est entêtée. Si elle me croit, tant mieux, elle prend le bon chemin.

-Donc d'après ta réaction, ne sois pas frustrée. Quand je dis arranger le coup, ça n'a pas de connatation sexuelle. Il ne veut pas que tes fesses, il te veut toi, pour lui. Tu comprends ce que je veux te dire, ou il faut te réexpliquer?

Ma voix paraît sèche et sarcastique. Je ne m'attendais pas à lui parler ainsi. Elle a l'air tout à fait charmante pourtant. Ca m'étonne de moi. Elle, contrairement à Joy, ne m'a pas cherché, bien qu'un peu quand même mais pas de la même manière. Ma voix était plus cassante que pour Joy, mais avec Joy je devais jouer un rôle. Là, avec Zelda, je suis moi-même. Je ne suis pas un connard prétentieux ou quoi, mais quand on me cherche et lorsqu'on veut me mettre un tort sur moi, je me sens obligé de répliquer.

-Désolé de t'avoir dit cela comme ça, je m'en veux. Je voulais juste tenter de bien m'entendre avec la fille qui fait battre le coeur de mon pote, voilà tout.

Je finis mon verre et appelle à nouveau la serveuse pour lui demander une autre tournée, et j'offre un verre de rhum à notre chère Zelda. Autant varier les alcools. Autant bien finir.

Zelda MacAglaral

Je porte le verre de rhum à mes lèvres, et en sirote un peu le contenu. C'est pas trop mauvais. Je regarde Maxence, avec un sourire ultra gênée sur les lèvres.

-C'est moi qui devrait être désolée de m'emballer comme ça...

Je marque une pause pendant laquelle je glisse une mèche derrière mon oreille. J'inspire lentement, et rapproche mon assiette.

-Et puis, t'as l'air plutôt cool, et honnête comme gars, dis-je en me retournant avec un sourire vers lui. Je reprend mon air sérieux en suivant. Je ne m'attendais pas à ce qu'il connaisse aussi bien Aaron. Et je ne m'attendais pas non plus à ce qu'il sache les sentiments d'Aaron. Je sais qu'il dit la vérité. Il n'a pas esquissé un seul geste qui aurait trahi un mensonge. Et puis, j'ai confiance en Aaron. C'est peut-être pour ça que je me suis sentie menacée.
Hm, non. Au fond, je le sais très bien. Ce n'est pas pour ça que j'ai réagi séchement.
Je regarde Maxence d'un regard intense. Je ne sais pas pourquoi j'ai envie de lui parler. A croire qu'il a tourné une clé en moi. Je ne suis pas du genre à étaler mes sentiments, et toute ma vie au bout de quelque minutes avec une personne que j'ai rencontré.
Mais pour Maxence, c'est différent: ce n'est pas juste personne. C'est un pote de Aaron.

-Et comme tu as été honnête avec moi, je me dois de l'être avec toi, je lui dis sans ciller du regard.

Maxence me regarde, tout sérieux lui aussi. Je me suis mise face à lui, de telle sorte qu'on dirait qu'on s'affronte du regard. Ce qui n'est pas le cas. J'inspire encore une fois, lentement. Ce que je m'apprête à dire est pas facile. J'ai même du mal à le penser. Mais le pire, c'est que je vais confier tout ça à un gars que j'ai rencontré il y a peu, qui se trouve être un ami proche d'Aaron.
Bon, trop tard maintenant, je ne peux pas faire demi-tour, ou tout effacer. Hors de question. Je prend mon courage à deux mains, et j'y vais. Si je sens que je peux lui faire confiance, c'est que je peux.

-Je suis amoureuse de Aaron.

Je ferme les yeux, et serre mes lèvres. Quand je les réouvre, je continue d'une voix faible.

-Mais ça me fait peur de ressentir ça. Je ne le connais pas tant que ça, il ne me connaît pas tant que ça. Et c'est surtout pour ça que je flippe. Maxence...il y a une part de moi qui est...difficile à dévoiler. J'ai peur qu'il s'en aille en courant. Comme j'ai peur qu'il détale en sachant mes sentiments. C'est lourd d'être amoureuse de quelqu'un. Je ne pensais pas que j'en serais encore capable, parce qu'un jour, un ami très proche m'a convaincu qu'aimer quelqu'un c'était l'emprisonner, et s'emprisonner soi-même. Je n'ai pas envie qu'Aaron se sente mal, comme j'ai envie d'être libre aussi.

Je le regarde, un air préoccupé me tirant les traits du visage. C'est ridicule de lui dire tout ça, j'en ai conscience. Il va peut-être trouver ça lourd. Après tout, il n'est pas psychologue pour les couples à la base...
Mais j'ai envie d'entendre sa réponse.

Une chose importante à me dire? Je suis à son écoute. Je ne suis pas si proche que ça avec Aaron et je ne sais pas si ça sera toujours le cas après qu'il me voir en homme mais je garde le silence à ce sujet. Elle m'avoue être amoureuse de lui, et d'une peur de ces sentiments. Je la regarde avec un air le plus sérieux possible. Etre amoureux. Je n'ai pas réellement été amoureux bien que j'en ai souvent eu l'illusion. Je lui prends la main pour la rassurer. On ne se connaît pas mais elle a l'air d'être une personne fragile.

-Il ne faut pas avoir peur de l'amour, ni de sa réaction. Si tu as un secret et que tu te sens obligée de le prévenir, fais le. S'il tient vraiment à toi, et je pense que c'est le cas, il ne prendra pas la fuite. C'est un homme assez secret d'après ce que j'ai pu en voir de lui, donc il doit aussi avoir des parts d'ombres en lui, comme beaucoup de personnes.

Je reprends une gorgée de la boisson alcoolisée. Et continue, du moins je tente de continuer mon discours. Je le connais mais pas aussi bien. Je ne suis pas non plus son meilleur ami, et je ne sais pas si je serais un ami pour lui après cet épisode de transformation. Mais s'il m'apprécie, je serais toujours le Max qu'il a connu. Si ce n'est que sur mon apparence, je ne lui ai pas menti sur ma personnalité. Bien quelle s'affirmera, elle ne changera pas. Les gens ne changent pas aussi facilement, ou s'ils changent, ils ont toujours leur vraie personnalité cloîtrée au plus profond d'eux.

-Aimer ce n'est pas l'emprisonner. Tu peux aimer et être avec une personne sans lui restrindre sa liberté. Et vu ses réactions quand je mentionnais son nom, je ne pense pas qu'il se sentira mal avec toi. Ne t'en fais pas.

Je réfléchis. Faut que je parle à Aaron mais d'abord qu'il m'accepte pour que je lui parle de tout ça. Il faut que j'en parle à Zelda. Même si par ailleurs je n'ai aucune raison de le faire, elle doit savoir que Aaron et moi, maintenant ça ne peut tenir qu'à un fil.

-Zelda. Je parlerai à Aaron, mais je ne te garantie pas que notre amitié se poursuive. Il m'a connu sous un autre jour, sous un autre visage, littéralement et à présent, je dois le voir avec cette personne que je suis en face de toi et je ne connais pas toutes ses réactions, si ce n'est que peu. Je me suis lié d'amitié avec lui, et j'essaie d'être complice et d'avoir une relation amicale sincère avec lui, mais au vue des conséquences, je ne te garantie rien.

Mon message que je lui annonce paraît flou mais je ne pense pas qu'elle doit en savoir plus, pour l'instant. Elle a été honête avec moi, je me dois de l'être aussi. J'aimerais lui expliquer la situation mais comment réagirait-elle?

-Sache qu'Aaron, je le considère comme un bon pote. Il a été là pour moi et je lui en remercie, malgré le fait que j'essaie de gagner sa confiance encore. Je ne le connais pas depuis longtemps, c'est vrai, mais la seule chose que je sais, c'est que c'est un homme vrai. Donc Zelda, si un jour lui et moi, ça devait se terminer, sache que tout ce que tu m'as dit, à part Aaron, personne n'en sera au courant. C'est ta vie, c'est la sienne, c'est votre histoire mais je veux juste aider pour officialiser la chose.

Je termine mon verre et détourne le regard. Elle serait capable de se sentir trahie après cette annonce. Et je me sens honteux d'être devenu un homme après tant d'années et après m'être lié d'amitié avec certaines personnes. Oui je suis je-m'en-foutiste mais j'ai à présent peur du regard des gens. Ce qui est tout à fait normal.

Zelda MacAglaral

Je le regarde, sans rien dire, sans rien ajouter. Je ne sais pas ce qui menace à ce point leur amitié. J'ai envie de lui poser plein de questions, mais je n'ose pas. Et puis, je pense qu'il n'y répondra pas. Je le regarde avec un sourire léger.

- Je suis sure qu'Aaron n'aura pas l'impression de perdre son temps à apprendre à mieux te connaître. Ou à apprendre à te connaître à nouveau. Je suis même certaine qu'il sera assez mature pour ne pas t'en vouloir, quoi que tu ais dit, ou fais.

Je bois une petite gorgée de rhum, et reporte mon regard sur lui. Je pose le verre sur le comptoir, et lui attrape les deux mains.

-En tout cas, merci de m'avoir écoutée. Et merci de t'être confié à moi aussi. Je sais que je peux te faire confiance maintenant, dis(je d'une voix sincère. J'espère qu'on sera amenés à se revoir, sincèrement. Et qu'on pourra devenir amis.

Je me tourne vers le comptoir, et pique deux coups de fourchettes dans mon assiette, que j'enfourne dans ma bouche. J'essuie un peu les dents, et la tends à Maxence, en lui faisant signe qu'il peut en reprendre. Pour moi, ce geste là est signe d'entente. Comme les indiens se passaient le calumet de la paix, moi je passe ma fourchette de Boxty crêpe-pomme de terre en gage d'accord et d'entente. C'est une façon de voir les choses, après tout.

-Et une bouchée pour Aaron, puisque c'est lui qui a permis inconsciemment notre rencontre, dis-je ne faisant un clin d'oeil à Maxence.

J'aimerais qu'elle ait raison mais je ne peux rien confirmé. Une telle nouvelle et un tel changement ne s'accepte pas aussi facilement, ma jolie. Je lui souris gêné d'avoir trop parlé. Je ne suis pas du genre à en dire beaucoup, ou lorsque je le fais c'est souvent flou mais compréhensible en même temps. Je n'aime pas faire tomber ce masque, bien qu'à présent le masque est enfin tombé, et je suis à nu devant tout le monde.

-De rien Zelda et merci à toi de m'avoir écouté et de ne pas m'avoir rejetté malgré le fait que j'ai pu te paraître bizarre et brusque dans mes paroles.

Je rigole un petit peu en lui disant ça, tout en secouant la tête. Elle me tend son assiette. Peut-être qu'elle a trop mangé? Je prends une bouchée. Pour Aaron apparemment. Je souris et enfonce la fourchette dans ma bouche. C'est vraiment bon ce truc.

-A Aaron alors!

Je la regarde. Elle paraît si simple et si fragile. Je comprends pourquoi Aaron commence à avoir des sentiments et son coup de coeur. Qui n'en aurait pas? Non je n'en ai pas. Je ne suis pas du genre à tomber amoureux. Je préfère le sexe aux sentiments. Je me prostitue pour avoir du plaisir et pour ne pas sombrer dans ces émotions qu'on ressent à tout vent. Je n'ai pas peur de l'amour. J'y crois au fond. Mais je ne sais pas qui j'aime, ce que j'aime. Je me suis perdu pendant cinq années. Je dois me reconstruire maintenant et éclaircir certains points, comme celui-là par exemple.

Zelda MacAglaral

Je fais un grand sourire. C'est plus fort que moi, quand je rencontre des gens pour la première fois et qu'ils rentrent à peu près dans mon délire, je suis contente.
Je me lève, et attrape mon porte-monnaie dans ma veste. Je paie nos deux verre de rhum, et le plat irlandais concocté par Firaën. Je la complimente au passage, lui donnant un sourire qui fait élargir ses rides de quinquagénaire. Je me tourne ensuite vers Maxence, et je dépose mes lèvres sur sa joue.

-A très vite, lui dis-je.

Puis je sors du Lodbrock, et je m'engouffre dans la fraîcheur de ce dimanche soir.

Fêtons la solitude.

Avec Modération.

Je n'ai personne à voir, ni rien à faire. En dehors de cet endroit appelé école, il y a un temps de chien, c'est pour ça que je m'y retrouve. Je cherche désespérément l'aventure et une occupation, comme un chien cherchant un os dans un terrain vague. Mes pieds me guident immédiatement à la taverne Lodbrock. Lorsqu'on s'ennuie, on y retrouve parfois quelques amis, un verre à la main mais je n'ai pas d'amis. Du moins, pas réellement. Juste des personnes avec qui j'aime bien perdre mon temps. Je regarde autour de moi mais ne repère pas de personnes intéressantes. C'est bien dommage. Je pourrais peut-être partir au Thanatos mais à cette heure-ci, il ne doit pas y avoir grand monde. Je décide donc de m’asseoir au comptoir, tout en saluant Firaën.

-Pourrais-je avoir un peu de whisky s'il vous plait? lui demandais-je d'une voix douce.

Comment ça je suis un alcoolique? Non, je ne suis pas un alcoolique. Je suis certes un habitué de la maison, mais alcoolique est un grand mot. Je veux juste oublier et passer le temps. Firaën me sert donc mon verre, que je m'enfile aussitôt. Je lui fais un signe pour qu'elle me resserve. Je fais les mêmes actions, jusqu'à voir cinq verres sur le comptoir. Je me retiens la tête avec ma main mais je continue à demander à boire. Je ne vois pas encore trouble, je n'ai ni la connerie, ni une poussée de violence. Je suis juste bien. Un peu fatigué à cause de l'ennui mais bien et surtout conscient de chaque faits et gestes.

-Tu ne veux pas arrêter un peu Alec? Un verre d'eau pour couper? me dit-elle avec un regard inquiet.
-Ne vous en faites pas Firaën, tout va bien!
-Tout de même, il n'est même pas trois heure de l'après-midi.
-Ce n'est rien ça. Il n'y a pas d'heure pour l'apéro.
-En solitaire, ça craint un peu...
-Certes, ma chère Firaën mais vaut mieux être seul que mal accompagné.

Elle ne me répond pas et me dépose directement la bouteille de Jack Daniel's à côté de moi. Je la vois partir derrière le bar. C'est vrai que ça craint un peu d'être seul à se bourrer la gueule, mais je ne cherche pas à me rendre mal. C'est comme les personnes qui mangent alors qu'elles n'ont pas faim. Simple occupation.

L'école paraît si morte et ennuyante pendant les vacances. Il fait chaud et beau, tout le monde déserte. Ça devrait être la période où tout le monde est libre mais on dirait que c'est celle où tout le monde est occupé. Ce silence dans les couloirs est à pleurer. Ne voir personne en journée est vraiment désespérant. Il y a pourtant beaucoup de gens ici et on pourrait penser que nous sommes que peu. Bref.

Je repense à Zephyr. Ça va faire un peu plus d'une semaine que je ne l'ai pas vu et je n'ai toujours pas de nouvelles. Soit Martin l'a vu et a décidé de faire ménage avec lui, soit il n'y a pas été et décide de m'éviter. Dans tous les cas, j'irais le voir de moi-même. On n'est jamais mieux servi que par soi-même comme dirait l'autre. Au moins, lorsque je le verrai il sera rétabli, c'est déjà un avantage mais peut-être pensera-t-il que je me fous de comment il est, de son état, de ses misères. Je n'en sais rien, je ne veux pas savoir car malgré ce que les gens peuvent en dire, ils ne savent rien. Ce n'est que du vent. Je reprends un verre et remplis les dix verres posés sur la table pour ensuite me les enfiler un par un, jusqu'au dernier, attendant désespérément qu'une pauvre âme vienne me rejoindre.

Avec Alec et modération

Vacances. Je devrais me réjouir d'y être. J'ai réussi mes exams, je passe en 5 ème année en Earth. Il ne me reste plus qu'un an pour supporter cet endroit. Et ensuite, je retrouverai ma liberté.
Ouais, je devrais être heureuse même, et aller profiter des beaux jours...mais je n'y arrive pas. La fin des cours a emporté avec moi le peu d'énergie et de motivation que j'avais. Bon, honnêtement, les cours je m'en fichai un peu. Mais ces derniers temps, c'était les rencontres que j'ai fait qui me faisait me sentir vivantes.
Et puis, il y a eu lui: Aaron Grey. Cela fait deux semaines pratiquement que les cours sont finis à Rear-World, et je ne l'ai pas vu une seule fois. Je commence à douter de tout ce qu'il a pu me dire, et ces idées grises commencent à me ronger le cerveau à un tel point que je passe, et repasse devant son dortoir trois fois pas jour, histoire de tomber sur lui "par hasard". Mais rien à faire: il n'est pas là.
Alors, dans ces moments de solitudes, j'espère croiser au moins quelqu'un que j'aime bien, comme Maxence, Zephyr ou Jael...Ou même Alec.

Je m'arrache à mes pensées, et attrape mon sac. J'enfile des nu-pieds, et me rend d'une marche rapide chez Lodbrock. En défilant dans les petites rues, je suis prise d'une envie irrépressible de voir Alec. Je ne sais pas pourquoi, juste une envie, comme ça. Un besoin de lui parler. Parce que je sais qu'avec lui, j'oublierai tout momentanément. Et je sais, du moins j'espère que je pourrais le trouver là-bas.
Je tourne à gauche, longe la rue en deux minutes, et pousse la porte en bois massive, faisant tintonner la clochette familière. Firaën, grand sourire, essuyant un verre. Je lui rend son sourire en lui lançant un petit bonjour, et je referme la porte derrière moi.
Mon regard se promène une demi-seconde le long du comptoir...jusqu'à qu'il trouve celui d'Alec.
Toutes mes idées grises, le poids de ma solitude, mes doutes, tout s'envole dans le sourire que lui adresse. Je m'avance vers lui en sautillant. Dans un élan de joie, et de tendresse, je lui dépose un baiser sur la joue. Je m'assois sur la chaise en hauteur à côté de la sienne, non sans avoir remarqué les verres devant lui. Je lève un sourcil, mais je ne dis rien, et plonge mon regard dans le sien.

-Je suis heureuse de voir que t'es vivant, je lui lance d'un ton narquois.

Je lui assène un petit coup de poing sur l'épaule en faisant mine d'être vexée.
Puis je passe une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, et lui lance un sourire vraiment sincère.

-Je sais que je ne devrais pas dire ça, parce que quoi que je dise, tu vas trouver ça ambigüe. Mais tu m'as vraiment manqué, Alec.