Soirée bal masqué.

Je me dirige vers le réfectoire pour préparer la salle de fête. Mon balai me de près. J'espère ne croiser personne dans les couloirs. Je ne sais pas de quoi je serais capable si je devais apercevoir un de ces fichus morveux. C'est déjà assez dur et humiliant de faire la tête à longueur de journée alors si les élèves me voyaient avec un balai en main, je pourrais leur pourir la vie. Ils ne devaient déjà pas me regarder dans les yeux, alors si un d'entre eux se rebellait, ça allait barder pour lui. Je m'arrête devant la porte, regarde à doite et à gauche sur un air de l'Homme à l'Harmonica d'Il était une fois l'Ouest et finis par entrer en refermant la porte derrière moi.

Je suis enfin seul. Je peux enfin être moi-même. Ce costume noir que je porte se transforme en un justaucorps rose fushia et cette capuche se change en charlotte. Je me positionne droit face à la porte, "jambes" écartées et je me déhanche pour me chauffer. La musique se met en route et sur les trompettes de Boogie Wonderland j'attrappe mon balai et me mets à nettoyer la salle, en rythme bien entendu. Je me surprends même à chanter.

-DANCE! BOOGIE WONDERLAAAAND! HA! HA! DANCE!

Je finis la chanson en me penchant vers l'arrière et repars sur de bons "pieds" avec la danse d'Hélène. Je suis chaque instruction qu'elle m'ordonne et les répète à mon tour.

-Je mets le doigt devant, je mets le doigt derrière, je mets le doigt devant, je fais de tous petits ronds, je fais le boogie woogie, je fais le tour de moi même et je vais en avant! Allez UN! DEUX! TROIS! QUATRE!

C'est de cette façon que j'essaie de déplacer les tables, ce qui donne en effet, un peu n'importe quoi. Je me remets en habit de Passeur et bombe le torse. La musique est aléatoire et joue Batman. Ayant la musique et l'âme d'un héros, je prends les tables une à une sur mon dos et les déplace en rythme vers le fond, en soufflant après chaque effort et je lance un petit "BATMAN toubidoubidoubidoubidoubidoubidou BATMAN!". Une fois les tales faites, il fallait que je repasse un coup de balai mais après tant d'effort, je m'assoie. Je désespère sur mon sort. Tout le monde me voit comme un être malsain, effrayant et sans vie alors que non! Bien que pour le "sans vie" ils n'ont pas tort vu que je suis MORT! MORT! MORT! MON ESPRIT EST MORT! Je m'effondre en larmes. Je joue le rôle d'un homme que je ne suis pas et ça me tue, sans fausse ironie. Je me resaisis et me dis:

-Dredon, ton univers impitoya-able. Dredon, glorifie la loi du plus fo-ort.

A ces mots, je me remets à pleurer. C'était moi le plus fort et je ne suis que le plus faible. Pour l'amour de Thanatos, reprends toi mon reste de garçon! Je me relève plus sûr et plus fort que je ne l'étais déjà. La musique continue à jouer. Il semble que ça soit (I've had) the time of my life. je prends mon balai sensuellement et bien entendu, par derrière pour lui redonner vie. Je me recule, le regarde et m'avance. Je l'attrape et le fais pencher en arrière. Je le caresse ensuite de haut en bas, délicatement et enchaîne quelques pas (#lol] de base. Je le fais tourner, voltiger tout en nettoyant la salle. Je l'enlace, l'attrape par le "cou", lui faisant hérisser les poils de la tête. Je le rapproche contre moi et plonge mon regard dans le... Enfin je le regarde. Je suis à deux doigts de l'embrasser. Je fais donc une légère pause avant de repartir de plus bel. Je danse un collé-serré en sa compagnie, d'un côté je n'avais que lui donc... Je me mets à sourire en imaginant la tête de Madame maugrey si elle me voyait. Je continue à le faire "valser", le soulevant sur le côté pour lui donner l'impression de voler et l'embrasse avant de partir un peu plus loin de lui. A l'entente de "Hey Baby", je me retourne et l'aperçois, lui, mon balai. Pas aussi impressionnant qu'un Nimbus 2000, mais un balai qui signifiait toute ma vie. Je fais quelques pas de danse jusqu'au refrain et me retourne vers mon partenaire de danse. Au moment venu, ce dernier vole vers moi et "saute". je le rattrape au vol et le lève au dessus de ma tête. La musique s'arrête brusquement. et je lâche mon coéquipier. Il me semble avoir entendu un bruit. Je plisse les yeux, méfiant, cherchant quelqu'un dans la salle. La musique reprend sur la musique de l'Agent 007. Je m'approche de la porte à pas de loup, balai en main me servant d'arme et ouvre la porte en espérant ne voir personne entrer. C'était à 18h, mortediou!